L'Hebdo de Sèvre et Maine

Patrice Leconte : « Encourager le cinéma associatif »

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Durant tout le week-end, le réalisateu­r Patrice Leconte sera mis à l’honneur par le Ciné Vaillant. Entretien avec un passionné qui défend les cinémas associatif­s.

L’Hebdo de Sèvre et Maine : Patrice Leconte, pourquoi venir inaugurer le Ciné Vaillant de Vertou ?

Patrice Leconte : J’ai été sollicité par un ami nantais et bénévole de l’associatio­n, Yannick Pasquet, pour participer à ce week-end. Etant disponible, j’ai accepté. Provincial depuis toujours, je pense qu’il est important de défendre les cinémas associatif­s. Dès que je le peux, je prends ainsi le temps de me rendre dans ces salles animées par des bénévoles, qui adorent le cinéma. Il faut les encourager. Je suis d’autant plus content de venir à Vertou que je vais pouvoir discuter avec le public, ce qui est toujours très intéressan­t. HSM : Connaissez-vous déjà Vertou ou la région nantaise ?

P.L : Je ne suis jamais venu à Vertou. Mais je connais un peu Nantes. Même s’il m’arrive plus souvent d’aller au Croisic pour participer à leur Festival du Film, passionnan­t. A Nantes, j’ai également un ami compositeu­r et musicien, Etienne Perruchon, qui sera présent à mes côtés ce week-end. Il a notamment fait la musique d’un des trois films qui seront projetés à Vertou, « Dogora ». Un film tourné il y a treize ans, au Cambodge, sans paroles. Les images n’étant accompagné­es que par la musique d’Etienne, pendant une heure et vingt minutes. Un film auquel je tiens particuliè­re- ment, très émouvant. HSM : Pourquoi avoir choisi de projeter, à Vertou, des films moins connus ?

P.L : La programmat­ion a été réalisée par les bénévoles du Ciné-Vaillant. Même si j’ai fait une suggestion. Celle de passer des films peut-être moins connus du grand public. Passer « Les Bronzés » aurait eu moins d’intérêt à mes yeux. Les trois films qui seront ainsi projetés ce week-end ont certaineme­nt eu un succès moindre, mais j’estime les avoir réussis. Ce sont des films qui me ressemblen­t beaucoup, et qui sont très personnels. HSM : Selon vous, comment va le cinéma français aujourd’hui ?

P.L : Je dirai… bizarremen­t. Même si ça m’ennuie de dire ça. Je trouve que le cinéma français file un étrange coton, avec des producteur­s plus frileux que jamais. Il n’est vraiment pas facile d’imposer des films personnels. Quasi impossible désormais de faire une « soucoupe volante » qui ne rentre pas dans les standards. Bref, c’est compliqué. Certains films que j’ai faits il y a quelque temps ne pourraient plus se faire aujourd’hui. C’est surtout le financemen­t qui pose problème. Le cinéma français se stéréotype un peu. HSM : Justement, les cinémas associatif­s jouent- ils un rôle important pour ces films moins populaires ?

P. L : Je ne suis pas certain qu’il faille voir le problème ainsi et opposer les multiplex aux cinémas associatif­s. Les deux sont importants à mes yeux. Malgré tout, il faut défendre les petits cinémas comme le Ciné-Vaillant car ils permettent à tout le monde d’aller dans des salles de proximité. Il faut surtout saluer le travail des bénévoles qui programmen­t souvent un autre type de cinéma. Certitude, le rapport humain avec le public est beaucoup plus présent dans les cinémas associatif­s. Mais encore une fois, multiplex et cinémas associatif­s sont complémen- taires. Après, c’est le public qui fait son choix. HSM : Quelle est votre actualité à venir ?

P. L : A ce jour, j’ai réalisé trente films. Même si j’ai ralenti ces derniers temps. Deux projets auxquels je tenais beaucoup sont tombés à l’eau. Cela m’a un peu refroidi. Actuelleme­nt, je travaille sur un nouveau projet, avec un tournage prévu début 2018. Etant désormais un brin superstiti­eux, je ne parle pas du film tant que le tournage n’est pas commencé, car tout peut être annulé au dernier moment.

« Le cinéma français file un étrange coton »

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Patrice Leconte sera présent au Ciné-Vaillant pour promouvoir le cinéma associatif. Mais sans ce déguisemen­t.

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