« Un bon coach, c’est quelqu’un d’humain avant tout »
Fabrice Thomas, 38 ans, a pris les rênes de l’US Loire-Divatte cet été. Grand par la taille (1,96 m), il a été capitaine dans des équipes de niveau régional et est devenu coach « tout naturellement ». Entretien.
L’Hebdo : Vous avez un physique de basketteur, pourquoi avoir choisi le foot ?
Fabrice Thomas : Le basket, ça ne m’a jamais trop plu. J’aime les sports de contact, sauf qu’au basket, à la moindre touche, il y a faute. C’est trop saccadé comme sport. J’ai commencé non pas par le foot mais par le judo à 7 ans. Mais comme mon grand frère jouait au foot, que mon père devenait le président du club de Guérande et que je tapais dans la balle à la récré avec mes copains, j’ai pris une licence à 8 ans. C’est comme ça que ça a démarré. A quel poste vous a-t-on placé aux débuts ?
A l’époque, ceux qui étaient grands étaient souvent derrière. Donc, j’étais libéro et j’avais pour consigne de ne pas dépasser la ligne médiane ! J’ai occupé ce poste toute ma carrière, sauf en seniors où j’ai eu l’occasion de jouer milieu défensif. Je suis monté d’un cran et j’ai pu marquer quelques buts ! Cela me plaisait car j’étais, au fond de moi, un joueur porté vers l’offensive. Vous avez commencé chez vous à Guérande, mais avezvous connu d’autres clubs ?
Oui. Je suis parti à 22 ans à La Chapelle-des-Marais pour me frotter au plus haut niveau régional (DH). Deux ans plus tard, je suis retourné à Guérande, car je voulais vraiment monter en DSR avec le club de mes débuts. Mais en six saisons, on n’a jamais réussi. Nous sommes toujours restés en DRH. J’ai arrêté de jouer à 32 ans car il était difficile pour moi de concilier vie professionnelle et vie familiale. J’ai pris une année sabbatique ensuite avant de replonger dans le foot. Comment êtes-vous devenu coach ?
Cela s’est fait naturellement. J’étais déjà le capitaine chez les jeunes et les seniors à Guérande. S’occuper des jeunes, transmettre des choses, ça m’a toujours plu. J’ai commencé à 18 ans à coacher à Guérande. J’ai ensuite accepté, en 2011, la proposition de Florian Halgand (coach de l’équipe fanion d’Orvault Sports, ndlr.) de prendre en main les U19 qui évoluaient en Elite régionale. Deux ans plus tard, j’ai dirigé la réserve seniors d’Orvault pendant deux saisons, avant de démissionner en décembre 2016 car je ne voulais pas continuer sans Flo. Je n’étais pas prêt à reprendre une équipe à ce moment-là. Comment l’USLD a-t-elle fait pour vous convaincre ?
Philippe Clémot (le président, ndlr.) m’a contacté en avril. Je privilégiais avant tout l’aspect convivial. Ici, à Loire-Divatte, il est très présent. J’ai été séduit aussi par le challenge : le club avait besoin de repartir sur de bonnes bases, de relancer les équipes réserves notamment. Avec la A en DRH, l’objectif est d’être dans les 4-5 premiers en mars prochain pour pouvoir jouer quelque chose en fin de saison. Comment jugez-vous votre effectif ?
L’objectif était de garder tous les joueurs. Seul David Barré n’a pas signé. Quentin Caillé, le meilleur buteur du club l’an passé, a été sollicité par un club de DH mais est resté. Quatre nouveaux sont arrivés ( Colin, Ghalni, Huteau et Appolinaire) et un jeune, Arthur Guillotel, va signer cette semaine. Il arrive de Chartre-de- Bretagne ( R3). Le groupe répond bien, il y a de la qualité. Manque juste la quantité, mais on est armé pour accomplir une bonne saison. Enfin, avez-vous une idole, un coach qui vous inspire ?
Non, je n’ai jamais eu d’idole, que ce soit chez les joueurs ou les entraîneurs. Je suis plus attiré par les joueurs de l’ombre et les coachs plutôt calmes, car au bout d’un moment, les relations peuvent devenir compliquées. J’ai admiré bien sûr les Denoueix et Suaudeau, qui apportaient une réflexion dans le jeu. Pour moi, un bon coach, c’est quelqu’un d’humain avant tout, surtout à ce niveau-là.