L'Hebdo de Sèvre et Maine

Le malvoyant sorti du magasin à cause de son chien

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Bernard Peysson, Vertavien malvoyant, n’a pas pu rentrer dans un commerce alimentair­e en raison de son chien guide. Une situation qui est contraire à la loi.

Vertou. La scène se passe le 20 août dernier. A Sallertain­e, commune vendéenne jouxtant Challans, Bernard Peysson entre dans une supérette ce dimanche midi. Malvoyant, le Vertavien est guidé par un chien. Il est accompagné d’une amie, malvoyante comme lui et d’un autre copain valide. « A notre grande surprise, on nous a dit qu’on n’avait pas le droit d’entrer, raconte- t- il. La raison : nos chiens. Incompatib­ilité avec son commerce alimentair­e. Ce qui est totalement contraire à la loi. J’avais une carte qui le précisait, il n’a rien voulu savoir. Il nous a dit qu’il ne voulait même pas la lire. Il s’est ensuite énervé, nous disant : « vous m’emmerdez, vous dégagez ». J’avais déjà été à Nantes un peu rembarré, notamment dans des lieux de restaurati­on rapide, mais quand il apercevait mon handicap et avec quelques échanges courtois, il me laissait. Là, il y avait un terrible mépris ».

A tel point que le Vertavien fait part de sa mésaventur­e sur les réseaux sociaux. Il reçoit beaucoup de soutiens qui l’incitent à rendre public son histoire. « Ce qui est le plus préjudicia­ble, c’est que cela donne une mauvaise image du secteur. Ce n’est pas génial en termes d’image, lance celui qui a pris du recul depuis. C’est dommage que certains manquent encore d’ouverture. Ils ne se mettent pas à la place de gens porteurs de handicap » .

Le commerçant modère

Contacté, le gérant de la supérette tenait toutefois à nuancer. Il donnait sa version des faits. « Je me souviens très bien de cette journée. Il était près de 1 3 h 20. J’aurai dû être fermé. Mais c’est l’été. Les mois d’été sont cruciaux, même si, comme je rouvre vers 14 h 3015 h, je fais une coupure le midi. Si j’ai d’abord refusé de les laisser entrer à cause de leurs chiens, je les ai finalement autorisés à aller acheter un sandwich, en leur deman- dant de se dépêcher. Ont-ils mal interprété mon propos ? En tout cas, ils sont ressortis en disant « laissons-le, il ne veut pas travailler ». Et c’est là que j’ai répondu qu’ils pouvaient s’en aller. Ils étaient tellement virulents. En 20 ans, c’est la première fois que je vois une telle attitude ».

Le commerçant a régulièrem­ent des clients accompagné­s de chiens. « Je leur interdis l’accès comme le veut l’arrêté préfectora­l. Après, exceptées quelques personnes qui rebroussen­t chemin, on trouve toujours un arrangemen­t quitte à ce que je garde le chien pendant qu’ils font leurs emplettes » . Un Vendéen qui reconnaît toutefois ne pas connaître le règlement sur les chiens guides d’aveugle. « Depuis, je me suis renseigné, la personne malvoyante est une exception de l’arrêté. Je le saurai » . Le point positif de ce différend.

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