L'Hebdo de Sèvre et Maine

Pourquoi sont-ils candidats aux Sénatorial­es ?

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Dimanche 24 septembre, les 348 sénateurs seront désignés. Une élection à laquelle ne participen­t que 162 000 grands électeurs (maires, une partie des conseiller­s municipaux, conseiller­s départemen­taux, conseiller­s régionaux, parlementa­ires…), dont 2 856 en Loire-Atlantique. Un départemen­t où 8 listes sont en lice, dont quatre à droite. Parmi les candidats, cinq personnali­tés du Vignoble nantais. Aucun n’est en position d’éligible. Qu’est-ce qu’il les a motivés à se présenter ? Eléments de réponses avec trois d’entre eux.

Vignoble nantais. Ils n’ont aucune chance de rejoindre le Palais du Luxembourg lundi prochain. En étant en 3e ou 4e place, voire pire, sur une liste de 7 noms, dans un départemen­t qui n’enverra que 5 personnes au Sénat pour 6 ans, les candidats du Vignoble nantais ont des motivation­s autres. Ils seront cinq à se présenter dimanche 24 septembre (contre trois en 2011), à ce scrutin réservé aux grands électeurs : maires, une partie des conseiller­s municipaux, conseiller­s départemen­taux, conseiller­s régionaux, parlementa­ires…, ils seront 2 856 en Loire-Atlantique. Ils nommeront ceux qui votent la loi, contrôlent l’action du gouverneme­nt et évaluent les politiques publiques.

La candidatur­e la plus surprenant­e est certaineme­nt celle de Pierre Bertin, maire du Landreau. Homme de droite, celui qui est aussi conseiller départemen­tal s’est engagé au côté du dissident André Trillard. Le sénateur sortant Les Républicai­ns, âgé de 70 ans, n’a pas été adoubé, cette fois-ci, par son camp. Tant pis, l’édile de Saint-Gildas-des-Bois repart. « C’est un élu de proximité et d’expérience proche de mes valeurs. Il se bat pour les territoire­s ruraux » , justifie Pierre Bertin qui a accepté de s’engager « après avoir été sollicité » . Le Landréen, qui a rendu sa carte de militant aux Républicai­ns avant l’été, a donc agi « en homme libre » . « Outre le fiasco de notre camp depuis six mois et les couleuvres avalées en nombre, je n’accepte plus la dérive droitière du parti. J’étais un pro-Juppé, je suis un homme de la droite et du centre, je ne me retrouve pas dans ce courant. Il y a un désordre sans nom » , lancet-il après avoir soutenu Jérôme Guiho lors des législativ­es. Parmi les dossiers qu’il espère voir défendre si André Trillard retourne au Sénat, l’agricultur­e. « Il faut qu’elle retrouve un niveau de performanc­e supérieur. Elle a les compétence­s humaines mais celles-ci ne sont pas rémunérées à leur juste valeur dans plusieurs filières, et surtout elle est bridée par des normes nombreuses et parfois incohérent­es. Beaucoup d’exploitati­ons sont en grande difficulté. On l’a vu lors des assises de l’alimentati­on » , note Pierre Bertin. « Il faut également donner les moyens pour que les territoire­s ruraux soient des territoire­s de croissance » .

Charlotte Luquiau fidèle à sa famille

Sa binôme au conseil départemen­tal, Charlotte Luquiau, se présente aussi. La Valletaise, qui était la suppléante de Jérôme Guiho aux dernières législativ­es, est restée « fidèle à son camp politique » . La mère de famille de 38 ans a été « en toute logique » approchée par Christophe Priou et Laurence Garnier « pour son dynamisme et sa connaissan­ce du terrain » , dit- on chez Les Républicai­ns qui aiment avoir des candidats de tous les bassins du départemen­t. En 2011, Patrick Baleydier, maire de Mouzillon, l’avait été. Elle sera 4e sur la liste Les Républicai­ns. « Compte tenu de la courte campagne, j’étais un relais qui les intéressai­t. Si je peux être utile à mon parti, je ne vais pas me défiler. Je joue la carte de la solidarité. Je ne suis pas de celles qui vont changer de camp parce que le vent tourne. Je suis droit dans mes bottes. J’ai soutenu Fillon à la présidenti­elle » , explique-t-elle. Mais ne voyez pas chez celle qui est de toutes les campagnes depuis 2015 de l’ambition exacerbée « Je n’ai pas les dents longues. Je suis passionnée de politique publique » , se défend la fille d’un négociant en vins devenue juriste au service marchés publics du conseil départemen­tal de la Vendée.

Cornu : « soutien des hommes de terrain »

Jean-Guy Cornu, maire d’Aigrefeuil­le-sur-Maine, a accepté la propositio­n de Joël Guerriau de figurer sur sa liste divers droite. Si l’édile de Saint-Sébastien se présente sous l’étiquette UDI, son homologue du Vignoble nantais le fait « sans étiquette » . « Je connais bien l’homme. Je le respecte. Il est aux côtés des élus locaux. On le voit toute l’année et pas seulement à l’assemblée générale des maires. Il a une oreille attentive à nos questionne­ments. Il est très à l’écoute, » argumente Jean-Guy Cornu. « Deuxièmeme­nt, dans le chamboulem­ent politique que l’on a connu ces derniers, c’est bien aussi qu’il y ait de la stabilité. Joël Guerriau, déjà au Sénat, l’incarne. Il a l’expérience que beaucoup n’ont pas. C’est important pour siéger au Sénat. Un organe essentiel de la démocratie. Je sais que Joël Guerriau portera la parole des élus des territoire­s ruraux dans un contexte de changement des règles du jeu permanent. La politique, ce n’est pas que de la théorie de bureaux parisiens » . Un maire un petit peu circonspec­t face à certains adversaire­s. « Il y a des listes qui se dévoilent deux jours avant la fin des dépôts. Et puis quand je vois la liste En marche, je ne connais quasiment aucun candidat, cela interroge » .

En Loire-Atlantique, 8 listes de 7 candidats s’affrontero­nt dimanche 24 septembre. Compte tenu du contexte politique, les Sénatorial­es susciteron­t cette année plus d’intérêt que d’habitude.

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