L'Hebdo de Sèvre et Maine

QUESTIONS À JEAN-GUY CORNU

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ment, on nous demandera beaucoup d’efforts, et ce que j’entends du gouverneme­nt ou des ministres dédiés, c’est de gérer au mieux la masse salariale. Demain, comment va-t-on repenser les services ? D’où mon interrogat­ion, sur l’éventuelle suppressio­n des temps d’activités périuéduca­tives, parce qu’on a quand même du personnel qui est dédié. Il y a un statut qui ne permet pas grand-chose sauf à attendre que certains partent en retraite et qu’on ne les remplace pas. Mais ça, c’est sur du long terme. Il faudra alors aussi que la population soit concertée parce que ça veut dire qu’il y aura des services qu’on ne pourra plus faire. Chez nous, les agents de la commune sont sous mes yeux toute la journée, ils ne sont pas en train de se tourner les pouces. Il y a même des jours où c’est tendu, car je leur en demande beaucoup. En 2016, les charges de personnel ont atteint un peu plus d’un million d’euros, soit 44 % des dépenses totales de fonctionne­ment.

HSM : Cette réforme ne va-t-elle pas favoriser les fusions de communes ? JGC : Ce qui est certain, c’est que l’idée affichée est de réduire le nombre de communes. Pour notre périmètre, de Loire-Atlantique, qui est un départemen­t extrêmemen­t dynamique en termes de démographi­e, c’est plus compliqué d’engager des fusions, car on a des communes d’une taille moyenne qui potentiell­ement peuvent encore vivre seules. Vous avez alors du mal à fédérer autour de vous en disant : « ben tiens, si on n’en faisait plus qu’une » . Mais, il n’en reste pas moins qu’on devra regarder dans ce sens-là, ou au moins l’imaginer. Et puis il y a aussi le sujet de l’intercommu­nalité et du transfert de compétence. Je suis plutôt dubitatif sur le sujet des mutualisat­ions, car à chaque fois qu’on mutualise, il y a un service qui est créé, et ce service induit des emplois. Et ce n’est pas parce qu’en tant qu’élus, on a envie de créer des emplois, mais dans nos communes mêmes de taille moyenne, on a très peu de personnel dédié à une activité. Alors on ne peut pas dire à quelqu’un : « je te transfère à la communauté d’agglomérat­ion » , alors qu’à la mairie cette personne elle fait un peu tout, parce que, d’abord, est-ce qu’elle a à la formation adaptée au poste? Et deuxièmeme­nt, il y a de l’humain derrière. Ce sont des décisions impactante­s pour la vie des fonctionna­ires territoria­ux. Moi, je ne sais pas faire ça et ce n’est pas ma façon de voir les choses dans la gestion des ressources humaines.

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