L’école s’appellera Simone-Veil
Lors du conseil municipal, jeudi dernier, les élus ont décidé à l’unanimité d’attribuer le nom de Simone Veil à l’école publique qui vient d’ouvrir ses portes à la rentrée. La commune n’en avait plus été dotée depuis la première partie du XXe siècle (fermeture il y a 80 ans).
La municipalité réfléchissait au nom d’une personnalité qui « se serait illustrée par des services exceptionnels rendus à la nation ou à l’humanité » . Leur choix s’est porté sur cette femme décédée le 30 juin dernier, « pour ses valeurs d’engagement, d’intégrité et de courage qu’elle a su incarner tout au long de sa vie et qui constitue un modèle d’exemplarité pour tous les enfants amenés à fréquenter l’école
publique » . Sa famille étant juive, elle a été déportée à Auschwitz à l’âge de 16 ans, durant la Shoah, où elle a perdu son père, son frère et sa mère. Rescapée avec ses soeurs, elle se marie, après des études de droit et de science politique, entre dans la magistrature comme haut fonctionnaire. En 1974, elle est nommée ministre de la Santé par le président Valéry Giscard d’Estaing, qui la charge de faire adopter la loi dépénalisant le recours par une femme à l’interruption volontaire de grossesse (IVG), loi qui sera ensuite couramment désignée comme la « loi Veil ». Elle apparaît dès lors comme icône de la lutte contre la discrimination des femmes en France.
Elle est la première présidente du Parlement européen, nouvellement élue au suffrage universel, de 1979 à 1982. Elle est considérée comme l’une des promotrices de la réconciliation franco-allemande et de la construction européenne. De 1993 à 1995, elle redevient ministre (affaires sociales, de la santé et de la ville). Elle est élue à l’Académie française en 2008. Sur décision du président de la République, Simone Veil fera son entrée au Panthéon avec son époux. L’école publique compte 85 élèves et la direction académique a autorisé à la rentrée l’ouverture d’une 4e classe. A noter que le conseil municipal a déposé un dossier de demande de subvention pour l’équipement informatique de l’école. Plafonnée à 7 000 €, elle peut atteindre 50 % de l’investissement. Le dossier a été accompagné d’un projet éducatif et pédagogique innovant porté par l’équipe enseignante.