Des francophones ailleurs qu’au Québec !
Un quart environ de la population canadienne est francophone. La grande majorité, soit 6,5 millions de personnes, vit au Québec, la seule province à être majoritairement francophone, mais environ 1 million de francophones vivent ailleurs : le quart dans les provinces maritimes, dont l’ancienne Acadie, le reste dans l’ontario et l’ouest canadien. Grâce au soutien financier du ministère fédéral du Patrimoine canadien et la coordination du Réseau de développement économique et d’employabilité (RDÉE Canada), nous élaborons un circuit patrimonial et touristique de 150 lieux – sous la forme d’un site internet et d’une application – à travers le Canada afin de valoriser les communautés francophones partout au Canada. Celles-ci ont fortement subi les assauts de l’anglicisation. En Alberta, on estime que près de 90 % des francophones ont été assimilés au cours des cinquante dernières années. Il s’agit aussi de renouer des liens entre ces communautés qui se sont senties abandonnées par le mouvement indépendantiste québécois. Le circuit valorise par exemple Louisbourg en Nouvelle-écosse. Érigé par la France à partir de 1713, ce port fortifié protégeait l’entrée du Saint-laurent. Détruit lors de la guerre de Sept Ans, il a été reconstruit à partir des années 1960 par le gouvernement canadien. Ou encore l’île de Terre-neuve, fréquentée durant quatre siècles par des pêcheurs bretons, normands ou basques. A Saint-boniface dans le Manitoba, la communauté francophone est encore dynamique. Les Français ont été les premiers à s’installer dans cette région, créant un grand poste de traite de fourrures. Louis Riel y est enterré. Nous collaborons bien sûr largement avec le milieu universitaire du Québec, mais aussi avec l’université de Saint-boniface, la faculté SaintJean (Alberta), et l’institut français de Regina (Saskatchewan). Ils nous aident à identifier les personnes à interroger pour recueillir l’histoire orale du patrimoine immatériel. Nous espérons ainsi mieux connaître l’artisanat, les fêtes et les festivals qui jouent un rôle essentiel dans la vie de ces populations. Le site internet sera lancé début juillet, enrichi jusqu’au mois de mars 2018, puis les différentes communautés francophones prendront le relais. Ensuite, il serait envisageable de prolonger ce projet en y ajoutant des sites francophones aux États-unis.