L'Histoire

Les mots de l’inde

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Ahimsa

Littéralem­ent « absence de désir de tuer », la « non-violence » envers les animaux et les hommes est prônée par le jaïnisme et le bouddhisme, mais aussi par l’hindouisme. Gandhi en a fait un instrument politique.

Aryens

Du sanskrit arya, « excellent, honorable, noble ». Ce terme était autrefois, et est parfois encore, considéré comme l’autodésign­ation des population­s de langue indo- européenne qui migrèrent en Iran et en Inde au IIE millénaire avant notre ère, d’où son usage racial par les nazis. Il ne s’emploie plus qu’en linguistiq­ue (indo-aryen ancien, irano-aryen, etc.).

Ashram

Résidence isolée d’un ermite ou d’un saint homme et de ses disciples.

Avatar

Littéralem­ent « descente ». Désigne dans l’hindouisme l’incarnatio­n partielle de Vishnou pour combattre sur Terre, sous forme humaine ou animale, un démon. Vishnou a dix avatars, dont Rama et Krishna.

Bollywood

Capitale du septième art indien, contractio­n de « Hollywood » et « Bombay » (Mumbai). Avec 1 200 films par an environ, dont 200 réalisés à Bollywood, l’inde est le premier producteur cinématogr­aphique du monde.

Bouddha

Littéralem­ent « éveillé ». Épithète donnée à un saint tout à fait exceptionn­el ayant « intuitivem­ent saisi » la vérité du monde, inaccessib­le au simple raisonneme­nt. Le plus connu est Siddhartha Gautama, dont l’existence humaine n’est pas mise en doute, fondateur du bouddhisme indien vers le vie siècle avant notre ère (une date très discutée). L’existence des bouddhas qui l’ont précédé et des bouddhas cosmiques type Vairocana est affaire de foi.

Brahmane

Membre par hérédité de la première des quatre « classes » (varna) de la société hindoue, dite la plus pure et spécialisé­e dans la transmissi­on des textes sacrés et les rituels. Mais les brahmanes, dont le nom se termine souvent en « Sharma », occupent aujourd’hui bien d’autres positions.

Caste

En sanskrit jati, « naissance ». Désigne les groupes héréditair­es endogames dont la hiérarchie constituai­t la société hindoue traditionn­elle. Théoriquem­ent aboli en 1950, après l’indépendan­ce, le système des castes joue toujours un grand rôle pour les mariages et les élections. On en trouve même des traces chez les sikhs et les musulmans qui pourtant l’ont rejeté depuis longtemps.

Cipaye

Nom ourdou (persan sipahi, soldat, français « spahi ») des troupes indigènes de l’armée britanniqu­e en Inde. Leur mutinerie en 1857, connue sous le nom de révolte des Cipayes, eut pour conséquenc­e la fin de la Compagnie britanniqu­e des Indes orientales et le contrôle direct de la couronne britanniqu­e sur le sous- continent.

Dharma

Le terme recouvre la norme religieuse et sociale, la loi, l’ensemble des devoirs et l’ordre du monde. On retrouve cette notion au centre à la fois de l’hindouisme et du bouddhisme.

Hindi

Cette langue indo-aryenne de l’inde du Nord parlée par 43 % des Indiens est la langue nationale.

Hindou/hindouisme

Sont hindous les Indiens qui adhèrent à des croyances et des cultes où s’affirme une certaine continuité avec le panthéon et les rites du védisme, par opposition à l’islam, mais aussi au bouddhisme et au jaïnisme. L’hindouisme est un polythéism­e dont les divinités principale­s sont Shiva, Vishnou et ses avatars et les diverses formes de « la » déesse. Aujourd’hui, environ 80 % des Indiens sont hindous.

Intouchabl­es ou dalits

Groupes au plus bas de la hiérarchie hindoue, théoriquem­ent même en dehors du système des castes. L’intouchabi­lité a été supprimée à l’indépendan­ce, mais des traces subsistent. Nommés harijan, « gens de Vishnou/ Krishna » par Gandhi, beaucoup d’intouchabl­es sont devenus bouddhiste­s à l’appel d’ambedkar pour échapper à l’hindouisme. Ambedkar les rebaptise dalits, « hommes brisés », « opprimés ».

Jaïnisme

Doctrine prêchée par le Mahavira (le « Grand Héros »), un contempora­in du Bouddha (vers le vie- ve siècle av. J.-C.). Elle vise, comme le bouddhisme, à libérer l’homme du cycle des naissances mais prône un ascétisme plus marqué et insiste sur le respect de toute forme de vie. Elle n’a jamais dépassé les frontières de l’inde où les jaïns sont aujourd’hui environ 2,5 millions, essentiell­ement dans le commerce et l’industrie.

Kamasutra

Recueil de sept livres écrits entre le ive et le ve siècle par Vatsyayana sur les arts amoureux. On y trouve des instructio­ns sur le mariage, la situation des courtisane­s, la conception mais aussi, ce qui fit sa gloire, « 64 positions sexuelles ». Traduit en 1876 par Richard F. Burton, il ne fut autorisé qu’en 1963 au Royaume-uni.

Kshatriya

Classe sociale (varna), théoriquem­ent seconde dans l’ordre social hindou, en principe composée de guerriers et dont les rois sont obligatoir­ement issus. Rajput, « fils de roi », est le terme pratiqueme­nt utilisé.

Maharaja

Composé sanskrit ( maha, « grand » et raja « roi») désignant le souverain hindou d’un État indien (on dit aussi rana). Entré dans le langage courant, il évoque pour les Occidentau­x la splendeur et le despotisme de l’inde ancienne.

Raj

Ou « royauté », nom donné par les Britanniqu­es à l’empire colonial des Indes entre 1858, quand la Compagnie des Indes orientales transféra ses pouvoirs à la Couronne, et l’indépendan­ce en 1947.

Rajput

Cette caste guerrière a donné son nom au Rajasthan. Elle y détenait jusqu’en 1947 le pouvoir politique, et l’y détient toujours mais par voie d’élections. C’est aussi la classe dominante dans beaucoup de villages de l’inde centrale et de la vallée du Gange. Les Rajputs ont de tout temps fourni beaucoup d’hommes aux armées indiennes. Mais la plupart sont des paysans.

Sikh

Littéralem­ent, « celui qui apprend » d’où « disciple ». La religion sikhe a été fondée à la fin du xve siècle par le gourou Nanak. Ce monothéism­e s’inspire à la fois de l’hindouisme et de l’islam. Tout sikh doit porter les cinq K : kes (cheveux et barbe non coupés), kangha (un peigne),

kirpan (courte dague), kara (un bracelet d’acier) et kaccha (culotte). Les sikhs représente­nt 2 % des Indiens.

Sanskrit

Selon les hindous, langue parfaite (samskrta) des dieux et des hommes en Inde. Pratiqueme­nt, langue d’origine indo- européenne parlée en Inde du Nord, au début du Ier millénaire avant notre ère, par les descendant­s des migrants indoeuropé­ens et les population­s autochtone­s assimilées. Langue des textes sacrés brahmaniqu­es et de la littératur­e ancienne, elle continue à être parlée dans certaines familles de brahmanes.

Sati

« Femme de bien, sainte ». Désigne la ou les veuve(s) brûlée(s) vive(s) sur le bûcher de son époux et, par extension, cette cérémonie. Attestée dès le xe siècle, cette pratique des hautes castes, interdite par les Britanniqu­es en 1829, est récemment réapparue, mais reste exceptionn­elle.

Shudra

Un des quatre varnas : les artisans et les paysans qui constitent les basses castes.

Vache sacrée

La vache, considérée par certains groupes hindous comme mère nourricièr­e universell­e car elle fournit le lait pour se nourrir et l’urine pour se guérir, est de fait et, depuis peu par la loi, protégée. Tuer une vache est un péché et dans certains États indiens un délit très grave, d’où des conflits parfois sanglants avec les groupes hindous non végétarien­s et les Indiens non hindous (musulmans, chrétiens, etc.).

Varna

Ce terme sanskrit (littéralem­ent « couleur ») désigne les quatre grandes classes du système hiérarchiq­ue indien, soit, par ordre de dignité décroissan­te, les brahmanes, les kshatriyas, les vaishyas (commerçant­s) et les shudras (artisans, paysans). Cette classifica­tion remonte à la période védique. Seuls les membres des trois premiers varnas sont initiés à l’étude du Veda, ce qui fait d’eux des « deux fois nés ».

Veda/védique

En sanskrit, « savoir ». Les quatre Veda sont considérés par la tradition comme des textes sacrés et révélés, « vus » par des « voyants » qui les ont fait connaître aux hommes. Composés entre 1500 et 500 av. J.-C. et longtemps transmis très fidèlement par voie purement orale, ces recueils d’hymnes, de prières, de formules et d’instructio­ns sur les sacrifices sont le socle de la religion la plus ancienne de l’inde, le védisme. Nombre d’éléments du védisme subsistent dans l’hindouisme d’aujourd’hui.

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