Marseille/ Banquets romains
Musée d’archéologie méditerranéenne
Cette exposition, au sein de ce joyau du xviie siècle qu’est la Vieille Charité, propose un parcours très didactique qui conduit du banquet grec aux banquets impériaux de Néron, en passant par ceux des Étrusques. Le titre retenu, « Le banquet, de Marseille à Rome : plaisirs et jeux de pouvoirs », ne souligne que certains aspects des banquets antiques, dont la dimension civique et religieuse est rétablie dans les textes des panneaux explicatifs. Clairs et bien écrits, ils donnent vie aux objets en évoquant les jeux qui se déroulaient lors du repas (tel le cottabe qui consistait à lancer les dernières gouttes de vin) et la nourriture que l’on y consommait. Le triclinium (salle à manger à trois lits, puisqu’on mangeait alors couché), évoqué par projection sur le mur, est moins convaincant dans sa réalisation concrète. Le thème met en valeur la richesse des collections et des réserves du MAM. Les quelques emprunts extérieurs proviennent surtout de la région. Ils attestent l’intensité des échanges de la colonie phocéenne avec les cités de Grèce (vaisselle provenant d’athènes, de Corinthe…), de Grande Grèce (Apulie, Campanie) et d’italie (Étrurie), mais aussi le dynamisme des productions locales. L’exposition se termine sur la présentation des recherches en cours par une équipe soutenue par Aix- Marseille Université et l’école française de Rome : dans l’angle nord-est de la colline du Palatin, à Rome, a été mise au jour une tour haute d’une vingtaine de mètres, à l’intérieur de laquelle se déroule un escalier à vis menant à une pièce ronde, identifiée comme la salle à manger tournante du palais de Néron évoquée par Suétone. Un mécanisme, mû par la force de l’eau, aurait fait tourner le plancher de cette pièce, permettant aux convives de jouir à 360 ° de la vue sur Rome. L’ancêtre des restaurants panoramiques, en somme ! n
Catherine Virlouvet Directrice de l’école française de Rome