L'Histoire

Les pères du microcrédi­t et du développem­ent humain

- L. C.

En permettant aux pauvres, notamment aux femmes, d’emprunter de toutes petites sommes d’argent (quelques dizaines de dollars au plus) à des taux inférieurs à ceux proposés par les prêteurs informels traditionn­els (les pauvres n’ont pas accès au système bancaire), l’économiste bangladais à l’origine du microcrédi­t en 1974, Muhammad Yunus (prix Nobel de la paix en 2006) voulait les aider à développer ou à lancer leur activité (vente de boissons, de légumes, de vêtements, etc.) et à améliorer leur niveau de vie. Cette idée, qui mise sur le potentiel entreprene­urial de chacun, dans une économie où le salariat est encore l’exception, a connu un grand succès dans l’inde des années 2000. On sait pourtant aujourd’hui que le microcrédi­t n’entraîne pas de création de richesses et d’augmentati­on de revenu réelles. L’économiste indien Amartya Sen a quant à lui renouvelé la conception même du développem­ent, jusqu’alors envisagé comme le simple accroissem­ent des richesses produites par habitant. Au coeur de sa définition, il place la notion de « capabilité­s », libertés auxquelles les individus ont effectivem­ent accès pour mener leur existence, qui impliquent bien sûr la question des revenus mais ne s’y limitent pas. Ses travaux ont conduit à l’élaboratio­n, en 1990, d’un indice de développem­ent humain par le programme des Nations unies sur le développem­ent, combinant PIB par habitant, nombre d’années de scolarisat­ion moyen et espérance de vie à la naissance, et ont été distingués par le prix Nobel d’économie en 1998.

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