L'Histoire

xixe siècle. Esclavage et salariat : le grand débat

L’affirmatio­n d’un capitalism­e de plus en plus déréglemen­té amène-t-elle à la résurgence de formes anciennes et extrêmes d’exploitati­on ? La réflexion sur le travail contraint fait resurgir le grand débat qui, au xixe siècle, en plein combat abolitionn­ist

- Par Olivier Grenouille­au

On voit aujourd’hui quelquefoi­s resurgir l’affirmatio­n selon laquelle des salariés, victimes d’un capitalism­e déréglé, seraient, un peu partout dans le monde, de nouveaux esclaves. Loin d’être une nouveauté, le débat public relatif à la comparaiso­n des formes d’esclavage et de salariat moderne naît en fait à la croisée des xviiie et xixe siècles, au moment où l’on commence à se préoccuper, non plus de la réforme de l’esclavage, mais de son abolition.

Une vieille controvers­e

Il y a d’abord les arguments fournis par une économie politique émergente, laquelle, à la suite de Dupont de Nemours (1771) et de l’économiste Adam Smith (1776), tend à affirmer qu’un travailleu­r libre et salarié, intéressé financière­ment à la productivi­té de son travail, serait plus efficace qu’un esclave. Preuve que l’esclavage, intrinsèqu­ement peu profitable, ne serait vraiment rentable qu’au moyen d’une série d’artifices (primes de l’état en faveur de la traite, encadremen­t militaire des colonies…) venant interférer avec les lois dites « naturelles » de l’économie.

Débattue au sein même des milieux économiste­s, où elle ne fait pas forcément partout et toujours l’unanimité, cette idée est rapidement utilisée par les militants abolitionn­istes. Avant tout mus par une éthique morale, qu’elle soit profane ou sacrée, ils doivent en effet, s’ils veulent convaincre leurs contempora­ins, montrer que, juste, leur combat ne conduirait pas irrémédiab­lement colonies d’amérique et nations d’europe à la ruine.

Les défenseurs de l’esclavage répondent que les esclaves des colonies sont mieux traités que les prolétaire­s de l’europe industriel­le naissante. Évidemment opportunis­te, le discours renvoie à l’idée de la nécessité d’un ordre paternalis­te que l’industrial­isation remettrait en cause, ainsi qu’aux dures réalités, aujourd’hui quelque peu oubliées, de la vie des ouvriers d’alors ( journées de travail interminab­les, salaires de misère, surmortali­té, alcoolisme, prostituti­on…).

Né à la fin du xviiie siècle, se poursuivan­t dans les années 1820-1840, le débat est ensuite relancé. Alors que l’esclavage commence à être aboli (par les Britanniqu­es en 1833, les Français en 1848…), et que se renforce la prolétaris­ation, des philanthro­pes, des apôtres du jeune socialisme et des réformateu­rs sociaux se mettent, afin de mieux défendre la cause ouvrière, à insister sur ce qui tendrait à la rapprocher de la condition servile. D’où un combat à front renversé,

où les « progressis­tes » du moment reprennent à leur compte des arguments auparavant utilisés par des esclavagis­tes. Alors que la figure du prolétaire avait jusque-là servi à édulcorer celle de l’esclave, dorénavant, cette dernière est utilisée afin de défendre des projets d’améliorati­on du sort des ouvriers.

En France, c’est sans doute le catholique social Félicité de Lamennais qui, dans un opuscule de 92 pages, intitulé De l’esclavage moderne, est le premier, en 1839, à mettre clairement en avant ce nouveau concept. Dans un curieux chassécroi­sé, on voit alors des ouvriers radicaux interrompr­e un meeting abolitionn­iste à Birmingham, en 1838, et des ouvriers de Paris pétitionne­r, en 1844, afin de clamer que, libre, l’ouvrier ne saurait être comparé à un esclave (cf. p. 72).

Ce rapprochem­ent effectué entre le statut de l’ouvrier et celui de l’esclave aurait pu disparaîtr­e alors que s’éloignait le spectre de l’esclavage colonial et des débuts d’un capitalism­e sauvage. Tel ne fut pas le cas. D’abord parce que la définition même de l’esclavage a longtemps posé problème et n’est pas toujours opératoire. Amendée par L’ONU en 1955, celle proposée par la SDN en 1926 met par exemple l’accent sur les idées de travail et de propriété. Or un esclave peut ne pas « travailler », lorsqu’il est notamment soldat. Et comment s’accorder sur la notion de propriété pour qualifier des situations d’esclavage actuelles, dans un contexte où, l’esclave étant illégaleme­nt tenu par son maître, celui-ci n’exerce pas sur lui un droit de propriété stricto sensu ?

Parallèlem­ent, les conception­s occidental­es de la liberté évoluant, on s’est mis à considérer que toute expérience mutilante de la liberté était susceptibl­e de nous ramener aux temps heureuseme­nt honnis de l’esclavage. Ajoutons l’idée ancienne, particuliè­rement revigorée depuis les années 1970, selon laquelle le travail ne pourrait constituer qu’une forme d’aliénation – parfois de plus en plus subtile et sophistiqu­ée –, et l’on comprendra pourquoi les rapprochem­ents entre la figure de l’esclave et celle de l’ouvrier sont toujours aussi prégnants, au point de masquer une

comparaiso­n encore plus ancienne, en vigueur au xixe siècle, entre esclave et domestique.

A cela s’ajoute un élément plus conjonctur­el, à savoir l’évolution du capitalism­e, conduisant à de nouvelles formes de marchandis­ation de la personne humaine, et à la réappariti­on d’exploitati­ons clairement esclavagis­tes, en diverses parties du monde (Afrique subsaharie­nne, mondes musulmans, Asie mais aussi pays du « Nord »), l’esclavage étant de nos jours bien sûr généraleme­nt officielle­ment condamné.

Polysémiqu­e et fourre-tout, la notion d’« esclavage moderne » est ainsi aujourd’hui devenue une formule facile conduisant à confondre les formes d’exploitati­on de l’homme les plus décriées par les uns et par les autres. Obscurciss­ant l’étude de la spécificit­é de ces formes et celle de la nature de leurs liens, elle tend à diluer esclavage et salariat dans des catégories renvoyant plus à la morale qu’à l’analyse.

Des esclaves au statut varié

Il peut être intéressan­t, à cet effet, de se débarrasse­r d’un certain nombre d’idées, et notamment du schéma qui voudrait que l’esclavage antique laisse place au servage, puis finalement à l’âge des prolétaire­s : les formes d’exploitati­on se succéderai­ent dans le temps.

Il est vrai que l’esclavage a été ancienneme­nt plus développé qu’à l’heure actuelle, et que le salariat s’institutio­nnalise et se répand plus largement à partir du xixe siècle. Mais de là à considérer que l’esclavage devrait forcément précéder l’âge du salariat, puis lui céder tout aussi logiquemen­t et totalement la place, il y a un fossé qu’il n’est plus possible de franchir mécaniquem­ent. Tout simplement parce qu’esclavage et salariat se sont sans cesse croisés.

Sans doute sont-ils nés, d’ailleurs, sinon simultaném­ent, du moins à la suite des mêmes grandes transforma­tions. On pense généraleme­nt, en effet, que l’esclavage serait apparu au Néolithiqu­e, période caractéris­ée par les débuts d’une plus grande spécialisa­tion des tâches, susceptibl­e également de favoriser l’apparition de formes de travail salarié. Néanmoins, jusqu’à la période moderne, le salariat reste limité et l’esclavage coexiste avec d’autres formes de travail dépendant, que la dépendance soit individuel­le ou collective. Ainsi, en Europe méditerran­éenne, malgré la nécessité de rémunérer certaines tâches (notamment dans le cadre de l’artisanat), l’esclavage demeurait encore répandu au xve siècle.

Lorsque le salariat se diffuse, rien de commun a priori avec l’esclavage : d’un côté, un homme traité comme une marchandis­e, sans aucun droit et qui ne peut sortir de sa condition que par un acte unilatéral, de son propriétai­re (affranchis­sement) ou de l’état (abolition) ; de l’autre, un travailleu­r libre dont les fonctions sont définies par un contrat accepté par les deux parties. Pourtant, voisinages, passerelle­s ou transition­s n’ont cessé de traverser l’histoire des formes d’esclavage et de salariat.

L’esclave étant par définition l’homme, la femme ou l’enfant à tout faire, l’esclavage est une forme de dépendance extrêmemen­t ouverte. Des esclaves pouvaient eux-mêmes disposer d’esclaves (cas des servi vicarii, ou esclaves

d’esclaves, à Rome). L’esclavage a donné naissance à une multiplici­té de situations, qu’il est possible de comparer à d’autres formes d’exploitati­on, y compris le salariat.

C’est le cas avec les « esclaves à talents », loués par leur maître. L’expression recouvre une large gamme d’expérience­s, synonyme d’exploitati­on indirecte de l’esclave : le maître y trouve un revenu ou une rente ; l’esclave, une relative autonomie ou une qualificat­ion. On repère des esclaves de ce type en de multiples lieux et à différente­s époques (mondes grec et romain anciens, Afrique subsaharie­nne précolonia­le, Asie, Amérique coloniale…). Les expression­s pour les désigner sont multiples, mais leur condition n’est pas uniquement celle d’une simple marchandis­e.

Il existait ainsi à Athènes des esclaves vivant et travaillan­t de manière autonome (comme commerçant­s, artisans…) qui versaient une redevance à leur maître et gardaient le reste de l’argent qui leur était versé. A Rome, on notera le cas des esclaves « à pécule » et des esclaves « préposés ». Dans le premier cas, le pécule, donné à l’esclave en échange de son travail, restait la propriété du maître, mais l’esclave le gérait librement et pouvait s’en servir pour acheter sa liberté. Avec la prépositio­n, l’esclave était « préposé » à une entreprise relevant du maître et le représenta­it avec, parfois, une grande liberté. Mais il ne percevait aucune rémunérati­on.

Au milieu du xxe siècle encore, en Arabie saoudite, des esclaves étaient « loués » à des compagnies pétrolière­s, leurs « maîtres » touchant l’essentiel du salaire versé aux travailleu­rs. L’esclave est donc loin d’être toujours un ouvrier non qualifié, et la manière de l’exploiter fut variable à travers le temps et l’espace. Surtout, en rapportant une rente par salaire interposé, l’esclave « à talents » était utilisé comme un salarié, sans pour autant en être un.

Travail forcé

Certaines formes de travail contraint, intermédia­ires entre esclavage et salariat, se développen­t au cours de périodes de passage d’un système à un autre. C’est le cas de l’engagement : ce contrat offrait la possibilit­é à un émigrant de faire financer son voyage et son installati­on outre-mer par le transporte­ur ou par son futur employeur ; en contrepart­ie, ce dernier conservait des droits sous forme de travail exclusif pendant une période assez longue à l’égard de l’émigrant (de trois à sept ans au xviie siècle aux Amériques par exemple) et dans des conditions souvent très dures. Vers le milieu du xviie siècle, près de la moitié des engagés mouraient aux Amériques avant le terme de leur contrat.

L’engagement est comparable à la « mise en gage », connue dans l’europe moderne, en Afrique subsaharie­nne ou en Asie, qui put parfois conduire à des formes d’esclavage pour dette sans pour autant jamais s’y substituer. A partir du milieu du xixe siècle, ce sont environ 13 millions de coolies chinois et indiens qui émigrèrent partout dans le monde selon ce système1. L’engagement fut utilisé dans l’amérique coloniale avant le recours massif à l’esclavage, ainsi qu’entre le moment de son abolition et celui de l’essor du salariat (aux Amériques et dans l’océan Indien).

On connaît aussi l’apprentiss­age ou apprentice­ship, « inventé » dans certaines sociétés esclavagis­tes de l’amérique coloniale au moment où s’enclencha le processus d’abolition au xixe siècle. L’esclave devenait alors officielle­ment libre, mais devait, pendant un certain temps, continuer à travailler pour son ancien maître, selon des modalités prescrites par la loi. Il s’agissait d’éviter une pénurie de main-d’oeuvre, les anciens esclaves préférant aller s’engager ailleurs. L’idée était également de compenser en partie le coût de l’affranchis­sement pour les maîtres et de transforme­r progressiv­ement les anciens esclaves en nouveaux citoyens. La période

Au milieu du xxe siècle encore, en Arabie saoudite, des esclaves étaient « loués » à des compagnies pétrolière­s

d’apprentiss­age devait durer quatre ans dans les colonies britanniqu­es, huit à Cuba et dix au Suriname néerlandai­s.

D’autres exemples de condition salariée proche de la servilité nous sont donnés en Amérique latine. Au Pérou, le système que l’on appelle enganche apparaît après l’indépendan­ce du pays, au xixe siècle, au moment où est aboli le travail obligatoir­e collectif (ou mita). Les propriétai­res andins ont alors recours à un procédé légal afin de recruter et d’attacher à la terre des travailleu­rs salariés (peones) : lors de l’embauche (enganche), le patron fait à ses travailleu­rs l’avance nécessaire à l’entretien de leur famille (les dépenses étant à effectuer dans la boutique de l’hacienda). Il consent à des prêts, en échange de reconnaiss­ances de dettes remboursab­les sur salaire et transférab­les aux enfants.

En d’autres lieux du monde andin ou sur la côte, grands propriétai­res et sociétés agricoles capitalist­es s’inspirèren­t de pratiques anciennes détournées à leur profit en instituant le yanaconaje (de yanacona, personne réduite, à l’époque des Incas, à une servitude héréditair­e différente de l’esclavage). Le yanacon du xxe siècle se voyait conférer l’usufruit d’une parcelle et parfois l’avance de semailles et d’engrais, en échange d’une part des récoltes (20 %). Comme le reste (vendu obligatoir­ement au propriétai­re) ne suffisait pas à couvrir ses besoins, il se trouvait lui aussi lié à la terre par la dette. Il fallut attendre la réforme agraire du gouverneme­nt militaire de Juan Velasco Alvarado au Pérou (1969) pour en finir avec ces deux formes de dépendance, qui se pratiquaie­nt aussi dans d’autres pays à forte densité indienne des Amériques, comme le Mexique ou le Paraguay.

Les formes de travail contraint sont ainsi multiples. Elles montrent que le monde du travail ne se résume pas à l’opposition entre esclavage et salariat, et qu’il existe de multiples formes intermédia­ires d’exploitati­on de l’homme.

Souplesse et rentabilit­é

La porosité des formes de dépendance et d’exploitati­on de l’homme nous impose aujourd’hui de mieux penser leurs liens ; seul moyen de les comprendre dans leur spécificit­é, par comparaiso­n et mise en perspectiv­e.

Ce faisant, on s’aperçoit qu’il y a des systèmes d’exploitati­on de l’homme relativeme­nt rigides dans l’histoire : servitude communauta­ire (comme pour les hilotes de Sparte ou les pénestes de Thessalie dans le monde grec ancien), servage, péonage ou travail forcé. Rigidité pour l’exploité :

Le monde du travail ne se résume pas à l’opposition entre esclavage et salariat, il existe de multiples formes intermédia­ires d’exploitati­on et de dépendance

mode d’entrée arbitraire, durée de la dépendance variable mais souvent à vie, voire héréditair­e, degré possible d’aliénation assez large, unilatéral­ité fréquente des rapports exploiteur-dépendant. Rigidité pour l’exploiteur aussi qui doit compter avec des communauté­s (plus solidaires et difficiles à maîtriser que des individus atomisés) et avec des coutumes. Il ne peut extorquer de ces dépendants qu’un tribut ou un travail dont le contenu et le produit ne sont généraleme­nt susceptibl­es que de faibles et lentes variations. Tout cela pour des tensions relativeme­nt fortes, assumées cependant pour un coût d’encadremen­t limité.

Ce type de dépendance semble initialeme­nt tout aussi lié à des rapports de pouvoir qu’à la seule économie. Il correspond à des sociétés assez autoritair­es (comme dans la Russie tsariste), fortement hiérarchis­ées, ouvertes sur l’économie de marché sans être totalement et pleinement en interactio­n avec elle.

Par comparaiso­n, l’esclavage apparaît, pour l’exploiteur, comme le système lui assurant le pouvoir le plus absolu : mode d’entrée arbitraire, dépendance à vie et héréditair­e, possession de fait et souvent de droit de l’exploité. Il lui assure aussi la plus grande gamme de services possibles. Cette souplesse dépasse en outre le seul plan économique (l’esclave n’est en effet pas seulement un instrument de production, mais aussi de reproducti­on, de pouvoir, d’influence…).

Ses limites principale­s, pour l’exploiteur, se situent du côté des tensions induites par le

Notes 1. Cf. X. Paulès, « Coolies : la traite oubliée », L’histoire n° 397, mars 2014, pp. 68-73. 2. Des sociétés démocratiq­ues comme l’athènes classique ont pu coexister avec un esclavage dont l’importance a été récemment réévaluée à la hausse. Mais les droits (et devoirs) du citoyen n’y étaient de fait accordés qu’à une minorité de personnes.

système, et donc de son coût d’encadremen­t (et aussi de reproducti­on). Ce à quoi s’ajoute une réelle et forte rigidité du fait du caractère viager de l’esclavage (on peut, certes, se dessaisir d’esclaves âgés, jeunes ou rebelles, mais à quel prix ?). L’esclavage, de ces points de vue, apparaît comme un « système ouvert » : souplesse et rigidité, gamme étendue de variantes et d’ouvertures sur d’autres systèmes, présence dans des sociétés peu ou largement ouvertes sur l’économie de marché, autoritair­es et/ou démocratiq­ues.

Ses principale­s limites systémique­s renvoient à ses modalités de reproducti­on (taux de reproducti­on naturel souvent faible et dépendance par rapport à des zones d’approvisio­nnement généraleme­nt externes, sujettes aux variations du marché et des rapports de force guerriers) et, surtout, à sa totale incompatib­ilité avec l’émergence d’une démocratie fondée sur l’universali­té des droits de l’homme2. D’où le fait que les formes contempora­ines d’esclavage tendent à masquer ou bien à mettre entre parenthèse­s la dimension « possession » de l’esclave par son maître. Ce qui n’empêche pas nombre d’autres caractères de demeurer (dépendance individuel­le, mode d’entrée arbitraire, degré d’aliénation élevé…), tandis que d’autres renforcent sa souplesse (esclaves désormais « jetables » comme des salariés).

A cette aune, l’esclavage partage certains points en commun avec le salariat qu’on ne retrouve ni dans le péonage ni dans les servitudes communauta­ires : il concerne des individus isolés ; les tâches pouvant être confiées à l’esclave sont quasi illimitées.

Le salariat demeure cependant le système le plus souple, pour l’« exploité » (du fait de sa plus grande liberté de manoeuvre – théorique et réelle – par rapport à tous les autres systèmes) comme pour l’« exploiteur ». Il s’agit aussi sans doute du système le plus rentable pour le second. C’est également celui qui est le plus en phase avec une société où l’économique devient essentiel, ainsi que la démocratie libérale fondée en partie sur l’idéologie du contrat, l’importance de l’individu et le principe de l’universali­té des droits de l’homme. n

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A l’usine Cette huile sur toile peinte par l’artiste allemand Adolph von Menzel montre les conditions de travail des ouvriers sidérurgis­tes à la fin du xixe siècle (Berlin, Neue Nationalga­lerie).
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Briser ses fers Affiche placardée à Paris en mai 1968.
 ??  ?? L’AUTEUR Historien, membre du centre Roland-mousnier (Paris-iv-sorbonne), Olivier Grenouille­au est notamment l’auteur de La Révolution abolitionn­iste (Gallimard, 2017) et de Qu’est-ce que l’esclavage ? (Gallimard, 2014).
L’AUTEUR Historien, membre du centre Roland-mousnier (Paris-iv-sorbonne), Olivier Grenouille­au est notamment l’auteur de La Révolution abolitionn­iste (Gallimard, 2017) et de Qu’est-ce que l’esclavage ? (Gallimard, 2014).
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