Voyages aux prémices de l’humanité
C «haque matin, la jeune Erectus Aki voit le soleil se lever. Mais aujourd’hui, elle va faire une découverte qui va changer à tout jamais la vie de son clan.» La découverte: le feu. Si l’Homo erectus a déjà fait face aux flammes, notamment lors d’incendies, c’est la première fois que l’un d’eux découvre la « bête » dans une configuration domptable, isolée sur la branche d’un arbuste frappé par la foudre. Un moment charnière dans l’histoire de l’humanité. Vingt et un ans après le succès public de «l’Odyssée de l’espèce», Jacques Malaterre replonge dans les vestiges de cette histoire pour la télévision. «Les Derniers Secrets de l’humanité» (diffusé sur France 2) est lui aussi une odyssée. Le film couvre près d’un million d’années, durant lesquelles plusieurs espèces humaines, de l’Homo erectus à l’Homo sapiens, sont parties à la découverte du globe terrestre.
Ses voyages successifs à travers les cinq continents ont poussé l’espèce humaine à « (s’acclimater) biologiquement et (harmoniser) son comportement à son environnement ». Question de survie, mais aussi d’apprentissage, alors que l’Homo erectus développe de l’empathie pour d’autres espèces, du plaisir face à la beauté de la nature et de l’amour pour ses congénères. Le doute amène à la compréhension, qui permet l’évolution. La force de Jacques Malaterre réside dans sa capacité à lier la rigueur scientifique à la fluidité de la fiction. La présence du paléontologue Yves Coppens, qui cosigne cette création à titre posthume, se ressent. L’action se situe, par exemple, dans des lieux définis comme essentiels par la communauté scientifique, de l’île de Java (Indonésie) au site de Zhoukoudian (Chine). Ainsi, la production n’est pas seulement le fruit d’un scénario bien ficelé ; elle s’appuie sur une documentation conséquente. L’un nourrit l’autre à la perfection, et inversement.
LES DERNIERS SECRETS DE L’HUMANITÉ DOC. / FRANCE 2 / MARDI 16 AVRIL / 21 H 10