« Une première mondiale qui associe les citoyens »
JÉRÉMY JACOB, GÉOLOGUE, DIRECTEUR DE RECHERCHE AU CNRS
Nous avons pris contact avec des institutions et associations citoyennes parisiennes pour leur proposer, de manière participative, de changer leurs habitudes alimentaires durant des laps de temps donnés. Concrètement, nous avons demandé aux habitants d’augmenter sensiblement les quantités de fruits et de légumes afin de pouvoir identifier, avec les scientifiques, les traceurs qui sont analysés dans les eaux usées pendant l’actionrecherche. Nous menons cette campagne sans a priori, ni avec la certitude que les sédiments prélevés recèleront des traces exploitables.
Une fois les échantillons analysés, les résultats seront présentés et discutés avec la population. J’insiste sur l’aspect participatif de ce projet qui mobilise les écoles, les associations de quartier et tous nos partenaires, notamment le service public de l’assainissement francilien (SIAAP) et la ville de Paris. Ces actions de recherche, auxquelles les citoyens sont directement associés, constituent une première mondiale.
Toujours dans ce quartier de la rue des Pyrénées, nous allons revenir dans les écoles et dans les maisons de quartier pour expliquer l’intérêt de ces travaux au travers, notamment, d’actions culturelles avec les artistes
Elvire Danchin et Araks Sahakyan, mais aussi avec l’aide d’une étudiante en sociologie de Picardie. Le but est vraiment la prise de conscience des habitants sur le fait qu’ils peuvent influer directement sur la qualité des eaux rejetées. C’est aussi l’occasion, pour nous, scientifiques, d’associer les sciences de l’environnement et les sciences humaines et sociales. Une véritable interdisciplinarité qui rappelle la différence entre la recherche et les connaissances établies.