Contre les violences, il y a urgence
Longtemps elles ont eu peur de parler. De nuire à leur carrière. À celles des autres personnels de l’hôpital. À l’institution. Mais trop c’est trop ! La médecine hospitalière (bizarrement, il n’est donné aucun exemple en clinique privée, milieu qui ne doit pourtant pas être préservé) est malade de la façon dont les femmes y sont traitées. Secrétaires médicales, infirmières ou médecins témoignent auprès de la journaliste Marie Portolano, qui a mené un an d’enquête pour comprendre pourquoi comportements sexistes et agressions sexuelles étaient si répandus de la part des médecins.
Il y a sans doute un péché originel, cet esprit carabin né sous Napoléon qui a permis à une coterie très peu nombreuse au début de surmonter les difficultés du métier en les masquant derrière la gouaille et la grossièreté. « On a un rapport au corps différent », justifie cette jeune interne lors d’une de ces fêtes où les futurs médecins s’adonnent à «l’alcool, la fume, la baise »… Le problème, c’est quand ces agissements débordent du cadre consenti.
Que des collègues, souvent à un niveau hiérarchique inférieur, subissent humiliations et attouchements. Voire qu’une patiente endormie soit choisie pour enseigner un toucher vaginal à un groupe d’étudiants, raconte l’ex-Miss France Marine Lorphelin, aujourd’hui médecin. La teneur des témoignages est parfois difficile à supporter, mais démontre l’ampleur d’un dysfonctionnement qui à force fait système. Effrayant.
DES BLOUSES PAS SI BLANCHES DOCUMENTAIRE / M6 / DIMANCHE 5 MAI / 23 H 10