Angela Davis, une icône «à la radicalité intacte»
Davis, de Najate Zouggari, les Pérégrines, coll. « Icônes », 108 pages, 14,90 euros
Angela Davis a fêté ses 80 ans le 26 janvier. À cette occasion, les éditions les Pérégrines publient dans la collection « Icônes », où figurent déjà Monique Wittig, Andy Warhol et Lady Di, un essai biographique de la sociologue Najate Zouggari, qui enseigne la philosophie dans un lycée strasbourgeois. Née à Birmingham, Alabama, l’une des villes les plus ségréguées des États-unis, Angela Davis est très tôt sensibilisée à la lutte antiraciste par ses parents, membres du Congrès des jeunes Noirs.
À l’école où elle côtoie des enfants défavorisés, elle fait l’expérience des inégalités sociales qui pèseront dans son engagement au Parti communiste. En 1967, elle rejoint le mouvement des Black Panthers, ce qui lui vaut d’être surveillée par le FBI. Ses nombreux voyages à l’étranger seront déterminants dans son engagement internationaliste. En France, où elle fait un voyage d’études en 1962, elle découvre Frantz Fanon, Jean-paul Sartre et Maryse Condé, dont elle préfacera trente ans plus tard la traduction américaine de Moi, Tituba sorcière… noire de Salem.
Au fil de chapitres thématiques, l’autrice raconte Angela Davis à travers le prisme de l’antiracisme, de la question carcérale (elle a passé seize mois en prison entre 1970 et 1972), d’un féminisme « pluriversel », des « cultural studies ». « Aujourd’hui, en France, le signifiant “Angela Davis” sent encore la poudre. C’est un nom à la radicalité intacte », résume Najate Zouggari, soulignant combien l’oeuvre et les combats de la militante américaine éclairent le présent, les « liens étroits entre violence policière, répression de l’appareil d’état, mépris de classe, racisme structurel et régime hétéro-patriarcal ».