À Gaza, des bombes et pas de cessez-le-feu
Indifférent à la pression de la communauté internationale, Benyamin Netanayhou multiplie les frappes sur l’enclave palestinienne. La famine menace, alertent les organisations humanitaires.
Malgré le vote du Conseil de sécurité de L’ONU appelant à un cessez-le-feu à Gaza, lundi 25 mars, l’armée israélienne continue ses bombardements sur le territoire palestinien. Ce jeudi, dans la matinée, le ministère de la Santé du Hamas a dressé un premier bilan d’au moins 66 morts au cours de la nuit, dus notamment à des frappes aériennes. Un haut responsable local du mouvement islamiste palestinien rapportait aussi des combats près de la ville de Gaza (Nord) et à Khan Younès (Sud). Les hôpitaux sont particulièrement visés, comme celui d’alshifa, assiégé depuis dix jours. L’hôpital Al-amal, lui, « a cessé de fonctionner complètement », a indiqué dans la semaine le Croissant-rouge palestinien après l’évacuation des civils qui s’y trouvaient.
L’IRLANDE REJOINT L’AFRIQUE DU SUD DANS SA PLAINTE DEVANT LA CIJ
Le Qatar – qui joue le rôle de médiateur, avec l’égypte et les États-unis – a assuré cette semaine la poursuite des négociations indirectes entre Israël et le Hamas visant à arracher une trêve de plusieurs semaines dans les combats, doublée d’un échange d’otages israéliens et de prisonniers palestiniens.
L’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens, L’UNRWA, a une nouvelle fois averti que le temps presse pour éviter la famine dans la bande de Gaza. « Les restrictions doivent être levées maintenant », a écrit l’organisation sur X, en disant que « l’horloge tourne rapidement vers la famine ». La semaine dernière, un rapport soutenu par L’ONU a averti que le nord de Gaza pourrait être touché par la famine à tout moment entre la mi-mars et mai. Il estime également que plus de 70 % des 2,3 millions d’habitants de Gaza sont confrontés à une « faim catastrophique ». Pire, « nos convois alimentaires ne peuvent pas atteindre le Nord, où la famine est imminente », a insisté L’UNRWA.
Dans ce contexte, le gouvernement irlandais a décidé de rejoindre la plainte de l’afrique du Sud devant la Cour internationale de justice (CIJ). Cette dernière a ordonné, ce jeudi, à Israël d’apporter «une aide humanitaire de toute urgence » à la bande de Gaza. Pour Dublin, les restrictions manifestes de l’aide humanitaire, de l’accès à la nourriture et à d’autres produits essentiels à Gaza pourraient constituer une intention génocidaire. « Nous pensons que c’est le cas, compte tenu de la façon dont cette guerre a été menée, a déclaré, mercredi, le ministre des Affaires étrangères Micheál Martin. Nous inviterons la Cour à examiner la façon dont vous déterminez si un génocide a eu lieu ou non sur la base d’une population entière punie collectivement. »