Stella Assange dénonce des garanties « grossières »
Des « propos grossiers ». Stella Assange, épouse et avocate de Julian Assange, a dénoncé mardi dans un communiqué sur X les garanties apportées par l’administration américaine à la demande de la justice britannique d’une éventuelle extradition. Le lanceur d’alerte australien est poursuivi par les autorités américaines pour avoir diffusé, à partir de 2010, près de 750 000 documents classifiés, que l’immense majorité des médias internationaux ont relayés. Parmi ces données confidentielles, une vidéo intitulée Collateral Murder, qui illustre les crimes de guerre des Étatsunis en Irak.
L’équipe du journaliste de 52 ans, fondateur de Wikileaks, toujours détenu dans une prison de haute sécurité au Royaume-uni, combat la demande d’extradition formulée par les États-unis. Julian Assange est poursuivi au titre de l’espionage Act, un texte sévère punissant les fuites de documents classifiés.
UNE « FORMULATION SOURNOISE » DE LA JUSTICE ÉTATS-UNIENNE
Le 26 mars, la Haute Cour britannique avait donné trois semaines aux autorités américaines pour apporter de nouvelles garanties concernant le traitement de Julian Assange s’il venait à être extradé. Concrètement, Washington devait assurer qu’il « (sera) autorisé à invoquer le premier amendement, qu’il ne (sera) pas lésé lors du procès (y compris lors de la condamnation) en raison de sa nationalité, qu’il bénéficie(ra) des mêmes protections incluses dans le premier amendement qu’un citoyen des États-unis et que la peine de mort ne sera pas prononcée ». Le 16 avril correspondait à la date limite fixée par la justice britannique pour la transmission de ces assurances. Elles doivent désormais être examinées le 20 mai par les juges, qui décideront d’accorder ou de refuser un nouveau recours en appel à Julian Assange.
Sur X, Stella Assange a affirmé que les autorités américaines ont fourni une « non-garantie » quant à la possibilité, pour Julian Assange, d’invoquer pour sa défense le premier amendement, ainsi qu’une « garantie standard » quant au fait qu’il ne sera pas soumis à la peine de mort outreatlantique. Pour sa compagne, les États-unis « se limitent à une formulation sournoise éhontée affirmant que Julian peut “chercher à invoquer” le premier amendement s’il est extradé ».
« La note diplomatique ne fait rien pour apaiser l’extrême désarroi de notre famille quant à son avenir – sa sombre perspective de passer le reste de sa vie à l’isolement dans une prison américaine pour des publications journalistiques qui ont été récompensées », a fustigé Stella Assange. « L’administration Biden doit abandonner ces dangereuses poursuites avant qu’il ne soit trop tard », a-t-elle ajouté.
Une autre issue que l’extradition était pourtant espérée. Mercredi 10 avril, le président des Étatsunis, Joe Biden, avait déclaré dans une interview que Washington examinait une requête du Parlement australien, soutenu par le premier ministre, Anthony Albanese, d’effacer les charges qui pèsent sur Julian Assange. Un marathon judiciaire très éprouvant pour les défenseurs de la liberté d’expression.