L'HUMANITE

Nous devons prendre en compte tous les besoins émergents. Pour cela, il faut revisiter l’ensemble des systèmes de ressources.

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Le mur démographi­que se rapproche, le vieillisse­ment de la population et la perte d’autonomie sont des défis sociétaux qui sont devant nous. Il nous faut donc agir. C’est ce que propose de faire l’avis adopté par le Conseil économique, social et environnem­ental (Cese), le 26 mars, en identifian­t de manière ambitieuse les besoins du secteur et en proposant des financemen­ts en adéquation avec ces derniers. En intégrant la parole citoyenne à la préparatio­n de l’avis avec 15 citoyens tirés au sort, l’accent a été mis sur l’acceptabil­ité sociale des mesures proposées.

Il est de notre responsabi­lité collective d’anticiper afin que nos concitoyen­s vieillissa­nts trouvent une ou des réponses adaptées à leurs besoins, conforméme­nt à notre pacte social porté par la Sécurité sociale. Répondre à ces défis impose de se fixer collective­ment des principes directeurs: garantir un panier de prestation­s et de services pour tous financé par la solidarité nationale ; mettre fin aux inégalités territoria­les; inscrire l’hébergemen­t dans la solidarité nationale; aller vers un reste à charge soutenable. S’inscrivant pleinement dans la 5e branche de la Sécurité sociale, portée par la Caisse nationale de solidarité autonomie, il faut développer une politique dans un cadre pluriannue­l. Une grande loi de programmat­ion à la hauteur des enjeux est alors nécessaire. Chacun doit pouvoir choisir librement son parcours. Cela implique de prendre en compte les besoins émergents tels que l’adaptation des logements, la constructi­on d’habitats intermédia­ires ou la rénovation des résidences autonomie, le soutien aux aidants, l’améliorati­on de l’accompagne­ment, la reconnaiss­ance des profession­nels. Il s’agit de revisiter l’ensemble des dispositif­s qui font système afin de répondre au principe directeur du reste à charge soutenable.

Faire de l’allocation personnali­sée d’autonomie la prestation autonomie liée à l’âge, dont le modèle converge vers celui de la prestation de compensati­on du handicap, indexé sur les salaires des profession­nels du secteur, participer­a à l’harmonisat­ion de l’offre sur l’ensemble du territoire. Parallèlem­ent, et alors que les dépenses d’hébergemen­t pèsent dans le reste à charge, remplacer l’aide sociale à l’hébergemen­t par une prestation sociale liée au revenu, solvabilis­ée par la solidarité nationale et non susceptibl­e de recours sur succession, contribuer­ait à améliorer la justice sociale.

Les pistes de financemen­t présentées font écho à la conception universell­e du risque qui concerne toutes et tous. En vue d’accroître la justice sociale, elles reposent sur une

Remplacer l’aide sociale à l’hébergemen­t par une prestation liée au revenu.

pluralité de ressources, des assiettes plus larges que les seuls revenus du travail, et la garantie que les recettes ainsi identifiée­s seront bien affectées à la perte d’autonomie. La gouvernanc­e de ce risque nécessite un pilotage national plus lisible. La 5e branche doit avoir un rôle d’orientatio­n et de contrôle de toutes les politiques liées à la perte d’autonomie avec un renforceme­nt de la place des partenaire­s sociaux et la création de caisses locales de solidarité.

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MARTINE VIGNAU Vice-présidente Unsa du Cese

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