place à la mobilité !
Le grand salon européen de l’électronique se tenait du 4 au 9 septembre, comme chaque année, à Berlin. Sur place, notre envoyé spécial a parcouru les allées – un peu vides… – et est parti à la rencontre des produits phares de cette fin d’année 2015.
L’IFA de Berlin, la grand messe de l’électronique grand public… Des dizaines, que dis-je ! des centaines de constructeurs, équipementiers, éditeurs et développeurs y sont réunis pour présenter leurs dernières nouveautés. Autant dire que le salon est vaste : près d’une trentaine de halls, certains répartis sur plusieurs étages : difficile d’arriver à temps aux conférences organisées, notamment, par Acer, Sony ou encore Huawei. Pourtant, et malgré les 240 000 visiteurs attendus, l’IFA est en perte de vitesse, de l’aveu de certains participants. À mi-chemin entre le CES de Las Vegas et les grands shows de la rentrée, peu de grandes annonces étaient à prévoir. Mais, une fois sur place, nous n’avons pas été déçu. Ce n’est pas tout à fait exact. Si le salon se tenait du 4 au 9 septembre, les 2 et 3 du mois étaient des journées réservées à la presse. Or, à cette occasion, les stands ne sont pas encore ouverts…, la peinture était encore fraîche et les travaux allaient bon train. Pas d’appareils à prendre en main, pas d’écrans 4K collés aux murs et, dans la plupart des cas, les rares équipes présentés sur place ne répondent pas aux questions. En attendant les RP… heureusement pour nous, quelques-uns étaient déjà parés à accueillir les hordes de journaleux avides de sensations.
Des PC légers avec Skylake et Windows 10 sous le capot
Les marchés desktop et tablette prennent l’eau et les analystes ne prédisent pas d’amélioration avant la fin 2016. Les constructeurs en ont tiré les conséquences : à l’IFA, la tendance était aux netbooks, ultrabooks, hybrides, all-in- one et autres convertibles. Rares étaient les marques à ne pas présenter un ou deux modèles de « deux- enun », qu’il s’agisse de nouvelles gammes ou du rafraîchissement d’anciennes. « Le marché du portable se porte moyennement bien, en légère décroissance. Forcément, on cherche de nouveaux leviers de croissance » , souligne Fabrice Massin, directeur marketing d’Acer France. « Les deux- en- un, le meilleur des deux mondes entre les tablettes et les PC, à des tarifs abordables, et les convertibles, segment sur lequel nous avons élargi notre gamme » , développet-il. Ainsi, chez Acer, on lève le voile sur l’Aspire U5 Series (U5-710), un PC allin- one, l’Aspire R 13, un convertible ou encore un nouveau Chromebook de 11,6 pouces. De même, du côté de Toshiba, la gamme Satellite Click voit un peu plus grand, avec un détachable 10 pouces, tandis que celle des Radius s’enrichit de
trois nouveaux appareils, des convertibles de 12, 14 et 15 pouces. Sans compter Lenovo et ses IdeaPads… Cette année, les géants de l’électronique font léger et pratique. « On va pouvoir apporter à la tablette la puissance du PC » , nous explique Miguel Limones, responsable marketing produits chez Toshiba. « On répond à un besoin de renouvellement des foyers, sur un marché déjà en croissance mais qui devrait s’accélérer avec la sortie de nouvelles fonctionnalités, avec Windows 10, et les gains de performances liés à la nouvelle architecture Skylake sur ce type de machine. » En effet, autre constante, la présence sous le capot de la plupart des machines de processeurs Intel de dernière génération (Skylake) et de Windows 10, lancé quelques semaines avant le début du salon. C’est l’occasion de se faire une petite idée sur ce que vaut réellement Skylake sur ordinateur portable. Soyons honnêtes, on ne remarque guère de différence quant aux performances entre un i5 d’ancienne génération et un i5 Skylake, dans le cadre d’un usage de types bureautique et navigation. Sachant que ces puces équipent des machines haut de gamme, bien que certains milieux de gamme soient concernés, nous ne sommes pas persuadés que le grand public soit près à mettre la main au portefeuille pour s’offrir du Skylake. Précisons toutefois que la nouvelle architecture processeur d’Intel prend tout son sens sur les modèles gamer, principalement livrés par Asus ou encore par Acer, avec sa gamme Predator, présentée en ouverture de l’IFA. Côté logiciel, le nouveau système d’exploitation de Microsoft avait déjà de nombreux adeptes dans les allées du salon. Windows 10 trouve sa place sur les nombreux notebooks à écran tactile, grâce à son mode Continuum, le passage de l’interface desktop à l’interface tablette, soit automatiquement, soit manuellement. Nous avons pu le tester sur le Satellite Radius 12, la prise en main est agréable et particulièrement fluide, il faut bien l’admettre.
Selon Miguel Limones, « l’arrivée de ces machines est liée à Windows 10, c’est certain. Tous nos convertibles sont conçus pour exploiter au mieux les fonctionnalités de Windows 10 » . Cortana a même droit à son bouton dédié, généralement la touche F1, chez de nombreux constructeurs.
Peu d’innovations dans les smartphones
Dans le registre de la mobilité, l’IFA a également été l’occasion de présenter de nouveaux modèles de smartphones. Sony a sorti les grands moyens, avec une conférence aux accents hollywoodiens, pour dévoiler son Sony Xperia Z5. Dans sa version Premium, l’appareil affiche une dalle 5,5 pouces 4K, une résolution 2160 x 3840 pixels, soit 801 ppp… Rien que ça ! Et il faut y ajouter un APN de 23 mégapixels dont le constructeur japonais assure qu’il jouit de l’autofocus le plus rapide du monde. Idéal pour les selfies. Il n’est pas le seul à dévoiler un écran gigantesque. La palme revient à Lenovo, avec Phab Plus et sa diagonale 6,8 pouces. Chez ZTE, on rejoint Sony sur la caméra, avec un Axon doté de deux capteurs optique. Soit la possibilité pour l’utilisateur de jouer sur la profondeur de champs de ses photos. Et n’oublions pas les batteries. Si tous
les constructeurs promettent des heures et des heures d’autonomie, peu sont capables d’intégrer une batterie 4 000 mAh sans alourdir outre mesure leurs terminaux mobiles. Lenovo et Acer ont toutefois réussi ce pari : le Vibe P1m et le Liquid Z630, respectivement 165 et 148 grammes, embarquent tous deux une batterie de 4 000 mAh, garantissant environ 13 heures d’autonomie en utilisation active. Plus de pixels, plus de pouces, plus de photo… tout cela semble parfois un peu « gadget ». Côté smartphone, l’IFA n’a pas vraiment été le salon de l’innovation, tant pour la partie logicielle que matérielle. Les modèles se suivent et se ressemblent. Certains ont, cependant, su trouver grâce à nos yeux. Le Huawei Ascend P7 offre un écran ForceTouch, un système de reconnaissance de pression des doigts sur l’écran, déclenchant les actions correspondantes à l’intensité du toucher. Le constructeur chinois a présenté son modèle le 2 septembre, grillant d’une semaine la priorité à Apple et à son iPhone 6S. Nubia, un autre constructeur chinois, bien moins connu, a su attirer notre attention. Il faut dire que les entreprises chinoises étaient particulièrement bien représentées, avec les désormais célèbres géants que sont Huawei, ZTE, Lenovo ou encore Dji et quelques centaines de sociétés localisées dans les « zones franches » ( Shenzen, Guangdong, Hangzhou), quelque peu « exilées » dans le Hall 28. Nubia exposait sur le stand de ZTE son Z9 Max, un 5,5 pouces à bords incurvés avec des caractéristiques qui n’ont rien d’exceptionnel pour un modèle de milieu de gamme. Mais, à l’inverse de bon nombre de ses concurrents, les bords incurvés sont réellement utiles, car réactifs. À l’instar du système ForceTouch, ils permettent, en fonction de la position des doigts de l’utilisateur, de déclencher certaines actions, par ailleurs personnalisables : réglage de la luminosité, nettoyage de la mémoire, lancement d’une application ou encore déverrouillage de l’appareil. Malheureusement pour nous autres Européens, le Z9 Max risque bien de ne jamais être commercialisé chez nous, c’est du moins « très incertain », selon la responsable marketing de Nubia.
Des montres connectées comme s’il en pleuvait
Que serait un salon dédié à l’électronique grand public sans objet connecté ? La domotique était bien représentée, entre les équipementiers allemands ayant répondu nombreux à l’appel et la majorité des entreprises qui touchent de près ou de loin à ce domaine. On citera notamment Samsung, avec sa solution SmartThings, Thomson et son radiateur connecté ou encore l’anémomètre de Netatmo. Mais, s’il est un objet qui dominait l’IFA, c’est bien la montre connectée. Apple Watch oblige, diront certains, mais c’est un pas que nous ne franchirons pas. Les smartwatchs ont fait le déplacement en nombre jusqu’à Berlin. La Huawei Watch fut parmi les premières à être annoncées, Android Wear sous le capot, écran saphir 1,4 pouces en surface et bardée de capteurs santé. Suivirent l’Asus ZenWatch 2, les nouveaux modèles de Moto 360 présentées par Lenovo, la Go Watch d’Alcatel One Touch ou encore la Wena de Sony. Pour sa part, LG se paie le luxe de dévoiler une version raffinée de son Urbane, une montre en or 23 carats, pour un bracelet croco, vendue pour la modique somme de 1 200 dollars. Puis vint le géant, celui par qui l’Apple Watch sera concurrencé : Samsung. La Gear S2 n’était pas vraiment une surprise, puisque ses caractéristiques ont été officiellement dévoilées un jour avant le début de l’IFA, mais elle a été la star du salon. Remarqué pour son cadran rond de 1,2 pouce pour 360 x 360 pixels, l’appareil est équipé d’un SoC Exynos 3250 Dual-core cadencé à 1 GHz, épaulé par 512 Mo de RAM et une mémoire flash de 4 Go. Côté connectivité, nous avons été gâtés : WiFi, Bluetooth 4.1, mais aussi NFC et même 3G, pour la version dédiée. En outre, contrairement à la totalité des montres présentées à l’IFA, la Gear S2 fonctionne sous Tizen, l’OS mobile maison du Sud- Coréen. Lequel veut révolutionner l’interface utilisateur des smartwatches, avec une bague tournante permettant d’accéder aux différentes fonctionnalités. Ainsi, depuis l’écran d’accueil, une rotation permet de faire défiler les applications et les notifications. Si la Gear S2 est compatible avec tout smartphone tournant sous Android 4.4 et ultérieurs, elle se veut également indépendante, avec l’intégration possible d’une carte SIM universelle dans sa version 3G. Le tout avec une autonomie de 2 à 3 jours, clame-ton chez Samsung. Ce que l’on se refuse d’indiquer sur le stand du Sud- Coréen, ce sont les prix des différents modèles pour le marché français.