À HUE ET À DIA
Les débats sur le numérique qui se déroulent actuellement au Parlement cristallisent la schizophrénie qui s’est emparée de la classe politique en général et de la majorité en particulier. D’un côté vous avez des initiatives comme la French Tech qui n’ont jamais été vues au préalable et qui aboutissent à ce que notre pays soit la 2e nation la mieux représentée sur le plus grand salon d’électronique grand public au monde, le CES. Vous avez, au sein du gouvernement, deux ministres – Emmanuel Macron et Axelle Lemaire – qui comprennent l’économie numérique plus que quiconque au préalable, y croient et la soutiennent. Vous avez également un environnement économique, social et fiscal qui n’existe nulle part ailleurs, comme l’ont soulignés plusieurs chefs d’entreprise. Crédit Impôt Recherche, dispositif pour les Jeunes Entreprises Innovantes (JEI)… Si l’on ajoute la qualité de nos ingénieurs, notamment grâce à l’excellence des formations, vous obtenez un cocktail savoureux, vanté également par quelques grands patrons américains, comme John Chambers, l’ex- président de Cisco. Nous pourrions multiplier les exemples. Et puis, vous avez le débat en cours autour de la loi pour une République numérique qui a fait l’objet d’une consultation publique – une première en France. Le projet contient de bonnes mesures, d’autres moins bonnes et le travail en commission a fait arriver plus de 700 amendements. Et dans le lot en figurent qui sont des sommets d’inutilité, de ridicule voire qui montrent l’incompréhension crasse de certains parlementaires sur le sujet. Comme l’interdiction des liens hypertextes vise à protéger les ayants droit.
COCORICOX !
Sur ce point, nous vous conseillons de lire les articles de notre excellent confrère Marc Rees, de NextInpact, certainement l’un des meilleurs connaisseurs des arcanes et avanies législatives qui ont trait au numérique. NKM, ex- secrétaire d’État au Numérique, voulait imposer des backdoors à tous les constructeurs de matériels et logiciels. Un autre amendement veut interdire les hoax et punir leurs diffuseurs, une proposition qui ressemble à vouloir vider l’océan avec une petite cuillère. Dans la grande tradition nord-coréenne, pourquoi ne pas créer un système d’exploitation souverain. Tremblez Windows et Linux : Cocoricox va bientôt vous marginaliser. Citons encore pêle-mêle les jeux vidéo dits sexistes ou encore le blocage des plates-formes n’ayant pas de représentant juridique en France. Sans oublier le plus essentiel : l’amendement 102 qui proposait de rebaptiser Internet en « l’Internet».