Trois ans après la fusion SFR- Numericable, Altice se cherche encore
En quelques mois, ce fut une dégringolade. La valeur de l’action Altice est passée sous la barre des 20 euros en août dernier. Début novembre, le cours était tombé à 16 euros environ, avant de lourdement chuter à un peu plus de 8 euros à la mi- novembre. Au moment de mettre sous presse – le 22 du mois –, le titre flirtait avec les 7 euros. Après ce vent de panique boursière, la route sera longue pour reconquérir le coeur des investisseurs. Car le mal a un nom aujourd’hui : SFR. Tout a commencé le 2 novembre, au moment de la publication des résultats d’Altice. La faute à l’opérateur SFR en difficultés tant financières que sur le plan du recrutement de clients depuis plusieurs trimestres consécutifs. Dans l’Hexagone, le groupe affiche sur le troisième trimestre un chiffre d’affaires de 2,757 milliards d’euros, en baisse de 1,3 % sur un an. Le résultat brut d’exploitation ( Ebitda) est de 1 milliard d’euros, là encore en recul de 3,2 %. Ces mauvaises nouvelles ont eu des conséquences surprenantes et immédiates, à commencer par la « démission » du PDG Michel Combes, pourtant un proche de Patrick Drahi. Puis, ce fut l’opération sauvetage : « Sachez que, malgré la chute du cours de Bourse, nous bénéficions d’une véritable stabilité financière » , affirme le grand patron, qui s’emballe : « Les réseaux, les infrastructures, les contenus sont d’une qualité exceptionnelle. » Pour l’instant, rien de tout cela ne fait revenir les clients. Quant au ministre de l’Économie il veille lui aussi au grain. Vigilant, il explique qu’il n’est pas question de « céder au catastrophisme » , bien qu’il garde un oeil sur le dossier dans lequel « plus de 10 000 emplois sont concernés » . Par ailleurs, Patrick Drahi a indiqué qu’il se « recentrait sur sa strate industrielle, plutôt que de faire de nouvelles acquisitions et d’accroître l’endettement d’Altice » . « C’est une bonne chose » , a ponctué Bruno Le Maire.