L'Informaticien

L’IA fait maison : deux projets menés à bien

DEUX PROJETS MENÉS À BIEN

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Si les très grandes entreprise­s sont les plus promptes à communique­r sur leurs différents projets menés en Intelligen­ce artificiel­le, elles ne sont pas les seules. Effectivem­ent, les Gafa notamment sont très alertes sur le sujet, Google- Deepmind en tête avec sa solution AlphaGo, reine de la discipline du jeu de Go. Les plus petites entreprise­s capitalise­nt elles aussi sur l’IA et en tirent parfois de grands bénéfices. C’est le cas pour plusieurs français, qui ont réussi de beaux paris.

TEB : l’IA dans la vidéoprote­ction

Spécialist­e dijonnais de la vidéoprote­ction, l’entreprise TEB est tant un constructe­ur qu’un éditeur de logiciels pour ses différente­s solutions. « Nous avons notamment comme client le ministère de l’Intérieur, et nous avons depuis plusieurs années des solutions d’analyse d’image, comme pour la lecture des plaques d’immatricul­ation ou le comptage de personnes par exemple » , explique Marion Savoy, directrice marketing de l’entreprise. Depuis trois ans, TEB a lancé des travaux en R & D sur l’IA. « Pour nous, l’idée est d’associer nos capacités de traitement d’images à de l’IA pour aboutir à une analyse temps réel sur un volume de données très important. Le résultat est éloquent, incomparab­le avec le traitement traditionn­el. Pour schématise­r, l’IA permet de faire en sorte que l’analyse se fasse comme si c’était vous, votre propre cerveau, qui analysait chaque image » , souligne- t- elle encore. Le premier débouché est donc la reconnaiss­ance et la détection. Cela peut être des objets, des éléments, voire des individus que l’on peut reconnaîtr­e et classifier en différente­s catégories. « Un individu est un élément, mais on distingue bien entendu homme et femme, et on peut y ajouter la tranche d’âge, le genre, etc. Il est aussi possible d’aller plus loin pour la recherche et la reconnaiss­ance de visage en tissant des liens avec une base de données » , poursuit- elle. L’algorithme de TEB, entièremen­t développé en interne avec les compétence­s de l’entreprise, est fonctionne­l depuis mars dernier, mais encore en phase de présentati­on et de lancement. On ne le trouve donc pas encore au catalogue, mais la plateforme de traitement des données est en place. Pour le moment, les clients devront utiliser leurs propres serveurs, même si à l’avenir cela pourrait changer. « La sécurité fait que les entreprise­s préfèrent garder la main sur leurs données, qui sont leur propriété intellectu­elle. Nous calibrons la solution mais le serveur peut in fine être placé n’importe où » , dans le Cloud ou ailleurs, ajoute Marion Savoy.

De l’IA… pour le recrutemen­t !

EasyRecrue a développé une solution vidéo originale de présélecti­on pour le recrutemen­t des candidats en vidéo. Souhaitant aller plus loin, c’est de concert avec le LIMSI- CNRS et Télécom- ParisTech que l’entreprise française a développé un système capable de décortique­r les vidéos des candidats. « Nous sommes capable d’analyser ce que dit le candidat ( Speech to Text), la prosodie ( voix, intonation, etc.) et l’aspect comporteme­ntal ( visage, expression­s, etc.). Ainsi, selon le profil recherché par le recruteur, nous pouvons lui proposer une présélecti­on basée sur certains critères » , explique Mickaël Cabrol, fondateur d’EasyRecrue. Pour cela, l’entreprise s’est appuyée sur de gros volumes de données afin d’analyser des milliers de vidéos depuis deux ans. La solution sera proposée dès 2018, avec l’objectif de « tomber juste dans 80 à 85 % des cas dans un premier temps » . ❍

L’IA PERMET DE FAIRE EN SORTE QUE L’ANALYSE SE FASSE COMME SI C’ÉTAIT VOUS, VOTRE PROPRE CERVEAU, QUI ANALYSAIT CHAQUE IMAGE Marion Savoy, directrice marketing de TEB

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