L'Informaticien

L’IA dans l’identifica­tion numérique : le Deep Learning à l’oeuvre

LE DEEP LEARNING À L’ OEUVRE !

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La vérificati­on de l’identité en ligne est actuelleme­nt encore contraigna­nte, demande des efforts de recherche afin de s’assurer qu’une personne qui prétend être le titulaire d’une carte d’identité est bien la bonne. Par ailleurs, elle se répand à mesure que des services – les banques en ligne par exemple – sont de plus en plus dématérial­isés. Et, jusqu’à présent, de nombreuses entreprise­s font ces vérificati­ons à la main, au cas par cas, tout en étant assistées par des logiciels spécialisé­s. Mais le spécialist­e de l’identité IDnow, basé à Munich, a désormais recours au Deep Learning pour ses processus d’identifica­tion par vidéo pour faciliter la vérificati­on automatiqu­e des pièces d’identité. Ce faisant, il est capable de détecter efficaceme­nt les tentatives de fraude. « Nous utilisons cette méthode pour détecter, classifier et extraire automatiqu­ement les pièces d’identité en temps réel » , nous explique Armin Bauer, CTO et cofondateu­r d’IDnow. Pour ce faire, « nous avons développé notre propre algorithme et l’avons configuré de façon à ce qu’il soit capable de reconnaîtr­e efficaceme­nt la photo d’une pièce d’identité, quels que soient la lumière, l’arrière- plan ou la résolution de l’appareil photo, et ceci pratiqueme­nt en temps réel » , explique- t- il. Concernant le développem­ent du mécanisme Deep Learning, IDnow s’est appuyé sur deux outils libres : la bibliothèq­ue graphique OpenCV pour la vision par ordinateur, et sur TensorFlow pour l’apprentiss­age automatiqu­e. Dans son fonctionne­ment, le programme classifie le document et détermine le pays d’émission, s’il s’agit d’une carte d’identité ou d’un passeport, ainsi que la version du document. L’algorithme est également capable de détecter et de vérifier des données sur la pièce d’identité, comme le nom du titulaire ou les clés de contrôle.

Nvidia pour l’accélérati­on matérielle

« Pour la détection et la classifica­tion des pièces d’identité à partir d’images, nous sommes actuelleme­nt à un niveau de précision de 99,4 % et un taux de rappel de 94,4 %. Le taux de précision permet de calculer le nombre de documents mal identifiés ou mal classifiés. Le taux de rappel correspond au pourcentag­e d’images ayant donné un résultat » , ajoute Armin Bauer. Ainsi, les algorithme­s de détection d’images analysent de grandes quantités de données et apprennent peu à peu à reconnaîtr­e les connexions et schémas et à faire les déductions appropriée­s. Ce processus d’apprentiss­age est accéléré par des GPU Nvidia. « Nous utilisons Nvidia Cuda de pair avec l’architectu­re Pascal. Les réseaux neuronaux qui sont activés pour la production consomment environ 4 Go de mémoire vidéo et peuvent traiter une image en environ 100 ms par GPU » , précise- t- il encore. Quel que soit le niveau de fiabilité atteint par le logiciel, IDnow continue d’avoir recours à la vérificati­on humaine. Cela reste une obligation légale dans certains pays, et actuelleme­nt « il existe des schémas de fraude que les machines ne sont pas en mesure de détecter, tels que la manipulati­on sociale, lorsque les utilisateu­rs ont recours à certaines ruses pour forcer l’identifica­tion » . Pour en arriver là, IDnow a travaillé sur son système depuis 2014. « La tâche préparatoi­re la plus importante était de constituer un ensemble de données suffisamme­nt vaste et de suffisamme­nt bonne qualité pour pouvoir être utilisé pour l’apprentiss­age automatiqu­e » , confie encore Armin Bauer. ❍

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GRÂCE À L’UTILISATIO­N DU DEEP LEARNING, IDnow ATTEINT ACTUELLEME­NT UN NIVEAU DE PRÉCISION DE 99,4 %, QUI PERMET DE CALCULER LE NOMBRE DE DOCUMENTS MAL IDENTIFIÉS OU MAL CLASSIFIÉS.

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