DOSSIER STATION DE TRAVAIL
Cap vers les métiers
LE MONDE DE LA STATION DE TRAVAIL S’OUVRE. SI LES EXPERTS EN CAO ET EN SIMULATION Y TROUVENT TOUJOURS LEUR COMPTE, DE NOUVEAUX UTILISATEURS, QU’ILS SOIENT CRÉATIFS OU TRADERS, ABANDONNENT LE MONDE DU PC HAUT DE GAMME, INCAPABLE DE SUIVRE LE RYTHME DES LOGICIELS ET USAGES DE PLUS EN PLUS GOURMANDS. POUR LES CONSTRUCTEURS DE WORKSTATION, TOUT L’ENJEU EST AUJOURD’HUI DE PROPOSER DE NOUVEAUX FORMATS SUSCEPTIBLES D’ADRESSER DES BESOINS SPÉCIFIQUES À CHAQUE MÉTIER, AFIN D’ATTIRER CE NOUVEAU PUBLIC.
Pour le profane, il peut être parfois difficile de s’y retrouver sur le marché des stations de travail. Le problème ne vient pas du grand nombre d’acteurs : ils sont quatre à se partager la quasi- totalité du gâteau ; ni de la fragmentation de l’offre, mais de la similarité des configurations, quel que soit le niveau de gamme. Tous proposent des machines embarquant les mêmes processeurs Intel Xeon, les mêmes cartes graphiques Nvidia Quadro, les mêmes RAM, les mêmes SSD… On peut évidemment trouver des différences sur le design des boîtiers ou encore sur les technologies de refroidissement, mais est- ce réellement de ces points que les constructeurs tirent leur valeur ajoutée ?
Un public plus orienté métier
Dell, HP, Fujitsu ou Lenovo, tous ont à coeur de repenser la station de travail pour s’adapter aux nouveaux usages dans les entreprises et aux besoins spécifiques des métiers de leurs clients. Quand on pense station de travail, on imagine du design industriel pointu, des Maya, Catia, de la PAO- CAO ultra- poussée… C’est là le marché traditionnel des stations de travail, « un marché de renouvellement » , précise Guillaume Lambert, chef Produits Workstation chez HP France. « Un deuxième marché se crée, un marché de power users à la frontière entre PC et Mac haut de gamme et station de travail, à la recherche de plus que de la performance » , ajoute- t- il. Qui sont- ils, ces power users ? Selon le chef Produits de HP, « On retrouve ces profils un peu partout. On décloisonne l’utilisateur traditionnel de la station de
travail » . Ces utilisateurs sont issus des domaines créatifs. « Les solutions utilisées, à l’instar des suites Adobe sont de plus en plus sophistiquées et gourmandes en performances, de sorte qu’un PC haut de gamme ne suffira plus » , nous explique Georg Bögendörfer, Senior Business Developer chez Fujitsu. Mais ils viennent aussi des mondes de la finance, de l’énergie, des sciences. Soit une grande diversité de métiers « qui chacun va avoir ses propres spécificités » , souligne Julien Vinel, Workstation Sales Specialist France chez Dell. À cela s’ajoutent de nouveaux usages ( IA, Big Data, VR, 4K…) et des besoins correspondants aux différentes étapes du cycle de vie d’un projet. « Dans le cas d’un architecte, les besoins portent sur les plans, le design, la simulation, peutêtre en réalité virtuelle » , détaille- t- il. Il ne s’agit plus seulement de suivre les grandes tendances IT, mais aussi les usages métier. « La workstation doit répondre à ces besoins de plus en plus spécifiques » , indique Julien Debove, Product Manager chez Lenovo. Pour y répondre, « on va accentuer les tendances – performances, évolutivité, fiabilité. » En serait- ce donc fini de la course à la performance ? Pas tout à fait : tous s’accordent à dire que sur le segment desktop, la demande est toujours à une meilleure performance. « Mais ne s’attaquer qu’à la performance pure, c’est cantonner le besoin uniquement sur les composants » , nous explique Julien Vinel, Workstation Sales Specialist pour Dell France. Chaque métier va avoir des besoins de performances différents. Ainsi, la conception fait appel à des logiciels peu sensibles au nombre de coeurs, quand la simulation demandera une puissance de calcul importante. La réalité virtuelle, quant à elle, va demander des interfaces machineto- machine afin d’harmoniser la création de contenu et l’expérience en VR. L’utilisation de caméras 4K va produire de grands volumes de données qui exigeront de la performance et de la capacité d’affichage. Et ainsi de suite, métier par métier, usage par usage.
La modularité pour s’adapter
Pour adresser ces nouveaux clients, les constructeurs travaillent sur de nouveaux formats. Ultramobilité sans – trop – sacrifier la performance avec par exemple le ZBook x2 de HP, compacité avec le Z2 Mini de HP ou la Think Station P320 Tiny de Lenovo, machines taillées pour la réalité virtuelle avec les gammes Celcius de Fujitsu ou le très original Z VR Backpack G1, une workstation dans un sac à dos… Sans compter un travail sur le design des stations et des boîtiers. Mais, pour répondre à ces besoins aussi divers que variés, c’est sans doute sur l’évolutivité des machines qu’il faut compter. « Aujourd’hui, la station de travail doit suivre l’évolution des métiers » , insiste Julien Vinel. Cela passe, en amont de l’achat d’une ou plusieurs machines, par l’accompagnement du client et par la modularité des stations de travail. Et en aval, la possibilité d’upgrader ou de downgrader la station. « La workstation ne s’interdit rien, on a toujours la possibilité de faire évoluer les composants » , souligne Julien Debove Et ce toujours dans la perspective de répondre aux besoins métier à un