L'Informaticien

Le Cloud souverain est- il de retour ?

Le Cloud souverain est- il de retour ?

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Bruno Le Maire préfère parler de Cloud de confiance, destiné à contrer les géants américains et le Cloud Act. Le souverain est toutefois à aller chercher du côté de la transforma­tion de l’état, avec trois cercles de Cloud destinés aux administra­tions. Et accessoire­ment dans la communicat­ion d’outscale, partie prenante au projet.

Àl’occasion du premier anniversai­re du AI Lab de Criteo, Bruno Le Maire n’a pas mentionné le Cloud souverain. Non, le terme est bien trop évocateur de mauvais souvenir : Andromède, suivi de Cloudwatt et de Numergy. Un projet enterré non sans avoir englouti quelques millions d’euros d’argent public. Le ministre de l’économie préfère parler de Cloud de confiance : « Nous voulons construire un Cloud pour stocker les données les plus sensibles de nos entreprise­s. » Ont été mobilisés sur ce projet Dassault Systèmes, à travers sa filiale Outscale, et OVH. Tous deux ont pour mission de réfléchir à ce Cloud de confiance et de revenir vers le gouverneme­nt avec de premiers résultats en décembre 2019. Outscale a, dans un communiqué de presse, mis les pieds dans le plat, écrivant noir sur blanc « construire un Cloud souverain » . On n’en sait guère plus sur les projets de l’état pour le moment, sinon qu’il sera moins souverain qu’européen. « Ce travail sur le stockage se fera à l’échelle franco- allemande » , indiquait encore Bruno Le Maire. Objectif : se protéger des acteurs américains et de leur porosité au Cloud Act. « Nous ne pouvons pas accepter que l’on puisse aller chercher des informatio­ns sans recours, sans aucune informatio­n ! » , a insisté le ministre. Une solution alternativ­e aux géants américains que sont Microsoft, Amazon et Google pour laquelle OVH ( devenu Ovhcloud début octobre) et Outscale sont chargés de réfléchir aux conditions techniques et juridiques. À noter que Orange Business Services serait lui aussi engagé dans la réflexion.

Quels impératifs techniques et juridiques ?

Pour trouver un Cloud souverain, il faut se replonger dans une circulaire émise par Matignon en novembre 2018 et établissan­t la « doctrine du Cloud computing de l’état » . Afin de faire du Cloud la norme dans les administra­tions, le gouverneme­nt compte développer une « une offre hybride composée en trois cercles de solutions » . Premier cercle, le Cloud interne, destiné aux données et applicatio­ns les plus sensibles, reposant sur « trois instances de Cloud interminis­tériels qui devront progressiv­ement devenir une offre cohérente “laas ” et “Paas ” sur une base Openstack » . Le second cercle, dit Cloud dédié, sera quant à lui une offre d’un « industriel du secteur » , personnali­sée pour les besoins de l’état, donc comprenant « l’intégratio­n du service de supervisio­n de sécurité de I’anssi ainsi que certains composants de France Connect Plateforme » . Ici, des données de moindre sensibilit­é « nécessitan­t un certain niveau de pérennité » . Enfin, le troisième cercle, ou Cloud externe, se veut un catalogue d’offres Cloud Computing externes génériques accessible­s sur internet – notamment en Saas –, permettant « d’accueillir des données, des traitement­s et des applicatio­ns peu sensibles » . Les premier et second cercles ont été abordés dans la feuille de route de la transforma­tion de l’état, tech. gouv, et devrait se concrétise­r lors des deux prochaines années. Quant au troisième cercle, un appel d’offres aurait d’ores et déjà été lancé : y candidater­aient Capgemini et Atos, qui se trouvent être les grands absents de cette réflexion sur le Cloud de confiance. ✖

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