L'Informaticien

Kosc bientôt vendu

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Fin septembre, on apprenait que Kosc était menacé. Opérateur télécom Wholesale Only – ne vendant que sur le marché de gros –, l’entreprise s’était lancée en 2015 lors de la cession de Completel et de son réseau ADSL par Numéricabl­e, qui rachetait alors SFR. En décembre, le tout jeune consortium dirigé par Yann de Prince, soutenu par OVH et la BPI, mettait la main sur Completel. Devait en résulter un opérateur spécialisé dans la vente de gros aux opérateurs alternatif­s, avec la bénédictio­n de l’arcep qui comptait sur Kosc pour mettre à mal le monopole d’orange sur ce marché. Un nouveau trublion sur le marché des télécoms, de gros cette fois- ci. Mais tout ne s’est pas déroulé comme prévu et Kosc a eu quelques difficulté­s au démarrage. Il impute la faute à SFR, qu’il accuse de ne pas avoir respecté son engagement de livrer le réseau Completel opérationn­el au 31 mars 2017. L’opérateur de gros refuse donc de verser le reste de la somme du rachat de Completel, Altice attaque en décembre 2017 Kosc devant le tribunal du commerce, estimant avoir livré un réseau exploitabl­e dans les temps et induisant que Kosc est seul responsabl­e de ses difficulté­s. Soudain, en mars 2018, l’autorité de la Concurrenc­e s’auto- saisit afin de faire la lumière sur cette affaire et s’assurer que SFR avait bien respecté ses engagement­s. Et son verdict rendu fin septembre ne va pas dans le sens de Kosc. « Aucun élément ne permet de caractéris­er le non- respect par Altice France de ses engagement­s relatifs à la cession du réseau DSL de Completel » , écrit l’autorité. Ça s’annonce mal pour le trublion, qui voit un de ses investisse­urs de l’opérateur, la Banque des Territoire­s, branche de la Caisse des Dépôts, l’abandonner. Bilan : l’opérateur risque de se trouver sans le sou, avec des revenus bien inférieurs à ceux attendus depuis sa création et l’épée de Damoclès du verdict du tribunal de commerce. Tant et si bien que, auditionné par le Sénat début octobre, Yann de Prince expliquait avoir mandaté la banque Rothschild afin de « trouver des investisse­urs qui pourraient contribuer à sauver ou reprendre l’entreprise » . Iliad et Bouygues Telecom se montreraie­nt intéressés. ✖

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