Comment le stockage s’unifie
Jusqu’à présent, on marquait la différence entre stockage primaire, stockage secondaire et archivage. Les baies et les logiciels étaient spécifiques. Ce n’est plus le cas et les variations d’usages entre stockage, sauvegarde et archivage s’estompent pour des matériels polyvalents avec des fonctions logicielles pour chaque cas d’usage.
Plusieurs éditeurs de solutions de gestion de données, car désormais nous ne parlons plus stockage, ont sorti de nouvelles offres polyvalentes couvrant l’ensemble des besoins en termes de conservation et récupération de données. Plus orientées vers des cas d’usage suivant le besoin, ces nouvelles offres proposent de trouver de nouveaux différenciateurs sur le marché. Les différenciateurs habituels de performance et de latence ne sont plus suffisants pour véritablement marquer les écarts entre les solutions. Avec la baisse du prix des technologies Flash et des mémoires, l’ensemble des constructeurs et fournisseurs de stockage peuvent fournir les performances désirées par le client, et les plus hautes. Un constructeur propose même une baie pouvant traiter 24 millions D’IOPS. Largement de quoi répondre aux nécessités de la plupart des entreprises en France. Le même phénomène de baisse des prix a accompagné l’extension large des technologies NVME. Et comme pour la performance, la latence n’est plus le problème premier des solutions de stockage. La bande passante n’est plus le goulet d’étranglement tel que nous le connaissions il y a encore deux ans. Cela ne veut pas dire que la configuration fine des baies ne soit pas nécessaire mais il est moins important et les contrats de service autour de la latence sont plus faciles à atteindre qu’auparavant. Suivant l’adage de qui peut le plus peut le moins, les fournisseurs de solutions de stockage ont saisi l’opportunité de proposer leurs matériels et logiciels pour des usages multiples et non plus seulement dans la case où ils étaient cantonnés auparavant.
Un stockage multi usage
Datacore a été le premier à s’engager dans cette voie avec son offre One Vision. L’idée est de fournir une solution couvrant l’ensemble des besoins de stockage, primaire et secondaire, en profitant de la visibilité que lui apporte sa couche de contrôle ( Control Plane) pour propose ser, , en e Saas, des prédictions p éd ct o s sur su les es opérations de stockage, des optimisations s’appuyant sur des règles. Tout cela se combine avec des éléments d’intelligence artificielle pour offrir une solution de stockage assez versatile pour l’ensemble des environnements ( blocs, fichiers, objets) et sur l’ensemble des configurations ( Bare Metal, virtualisation, containers et micro- services). Ces éléments sont la base de Datacore One, la vision unifiée du stockage de l’éditeur. Une vision ambitieuse loin du discret développement que l’on connaissait auparavant. Il est à noter que la console peut ainsi gérer des équipements ne provenant pas de Datacore dans les pools de ressources virtualisés. Il est ainsi possible de déployer le e logiciel og ce de Datacore a sur à peu près n’importe quel serveur x86, même si certains partenaires comme Lenovo, Intel ou Western Digital proposent des optimisat ions pour le fonctionnement de
Datacore HCI Flex, le logiciel de stockage de l’éditeur. La solution est annoncée à moins de 25 000 $. Il suffit de deux noeuds pour mettre en oeuvre une solution de haute disponibilité. Les appliances ont deux tailles. La première propose sous 1U de 3 To à 6 To avec 64 Go/ 128 Go pour des prix allant de 24 950 $ à 40 895 $. Une autre appliance 2U propose elle de 15 To à 25 To avec 192 Go à 384 Go de mémoire pour des prix s’étalant de 68 745 $ à 79 950 $. Les deux gammes d’appliances fonctionnent sous disques SSD ou en mode hybride avec des disques durs classiques pour la capacité. Les solutions supportent les hyperviseurs de Vmware et de Microsoft.
Le modèle classique du simple backup des données a totalement changé et pour des besoins de réutilisation des données pour des analyses ou des tests et des développements, les entreprises restaurent de plus en plus souvent des données dans ou à l’extérieur de l’entreprise. La plupart des solutions traditionnelles de sauvegarde ne permettent pas d’atteindre les performances nécessaires pour autoriser des restaurations fréquentes.
Flash to Flash to Cloud
Pure Storage propose donc un duo de solutions pour répondre à ces nouveaux besoins des entreprises avec Object Engine et Directflash Fabric. Issu du rachat de Storreduce, Object Engine apporte aux entreprises la possibilité de faire évoluer leur système de sauvegarde classique des disques vers des bandes à un modèle où le Cloud, en particulier le stockage objet S3 peut devenir un tiers de stockage ou de sauvegarde rapide. Ce modèle est appelé F2F2C – ou Flash to Flash to Cloud. Le lien se réalise par une appliance Object Engine A270. Elle se présente sous forme d’un bloc 3U qui contient quatre noeuds, un sur disque SSD pour les métadonnées, deux noeuds pour toutes les données et un autre pour la copie des métadonnées avec alors la possibilité d’utiliser sur site une baie Flash Blade comme backend ou S3 D’AWS. La solution repose sur des processeurs Skylake d’intel et évolue horizontalement. La caractéristique de l’ensemble est d’autoriser des restaurations très rapides de l’ordre de 10 à 15 To/ heure sur site et de 1 To en provenance D’AWS.
Commvault, un acteur historique du backup, a annoncé récemment lors de sa conférence Commvault Go qui s’est tenue récemment à Denver ( Colorado) de nouvelles fonctions d’automatisation sur le logiciel de Hedvig, une start- up acquise récemment par l’entreprise et spécialisée dans le stockage. Avec cette acquisition Commvault sort de son marché traditionnel du backup et prend pied sur le marché du stockage d’entreprise avec une solution unifiée sur son offre traditionnelle. De plus, avec cette nouvelle offre, l’éditeur s’ouvre aux nouvelles architectures dites « cloud native » s’appuyant sur les containers et le Cloud. L’unification du stockage va désormais plus loin que la simple combinaison du stockage fichiers et blocs. Les offreurs de stockage débordent de leur domaine premier pour marcher sur les plates- bandes des concurrents du stockage primaire au secondaire, du secondaire au primaire en mettant l’accent sur le logiciel pour répondre au cas d’usage requis. L’unification répond aussi à un souci de cohérence des utilisateurs qui souhaitent le plus souvent retrouver le même système de stockage quel que soit l’environnement où il est déployé. ✖