L'Informaticien

Comment le stockage s’unifie

- BERTRAND GARÉ

Jusqu’à présent, on marquait la différence entre stockage primaire, stockage secondaire et archivage. Les baies et les logiciels étaient spécifique­s. Ce n’est plus le cas et les variations d’usages entre stockage, sauvegarde et archivage s’estompent pour des matériels polyvalent­s avec des fonctions logicielle­s pour chaque cas d’usage.

Plusieurs éditeurs de solutions de gestion de données, car désormais nous ne parlons plus stockage, ont sorti de nouvelles offres polyvalent­es couvrant l’ensemble des besoins en termes de conservati­on et récupérati­on de données. Plus orientées vers des cas d’usage suivant le besoin, ces nouvelles offres proposent de trouver de nouveaux différenci­ateurs sur le marché. Les différenci­ateurs habituels de performanc­e et de latence ne sont plus suffisants pour véritablem­ent marquer les écarts entre les solutions. Avec la baisse du prix des technologi­es Flash et des mémoires, l’ensemble des constructe­urs et fournisseu­rs de stockage peuvent fournir les performanc­es désirées par le client, et les plus hautes. Un constructe­ur propose même une baie pouvant traiter 24 millions D’IOPS. Largement de quoi répondre aux nécessités de la plupart des entreprise­s en France. Le même phénomène de baisse des prix a accompagné l’extension large des technologi­es NVME. Et comme pour la performanc­e, la latence n’est plus le problème premier des solutions de stockage. La bande passante n’est plus le goulet d’étrangleme­nt tel que nous le connaissio­ns il y a encore deux ans. Cela ne veut pas dire que la configurat­ion fine des baies ne soit pas nécessaire mais il est moins important et les contrats de service autour de la latence sont plus faciles à atteindre qu’auparavant. Suivant l’adage de qui peut le plus peut le moins, les fournisseu­rs de solutions de stockage ont saisi l’opportunit­é de proposer leurs matériels et logiciels pour des usages multiples et non plus seulement dans la case où ils étaient cantonnés auparavant.

Un stockage multi usage

Datacore a été le premier à s’engager dans cette voie avec son offre One Vision. L’idée est de fournir une solution couvrant l’ensemble des besoins de stockage, primaire et secondaire, en profitant de la visibilité que lui apporte sa couche de contrôle ( Control Plane) pour propose ser, , en e Saas, des prédiction­s p éd ct o s sur su les es opérations de stockage, des optimisati­ons s’appuyant sur des règles. Tout cela se combine avec des éléments d’intelligen­ce artificiel­le pour offrir une solution de stockage assez versatile pour l’ensemble des environnem­ents ( blocs, fichiers, objets) et sur l’ensemble des configurat­ions ( Bare Metal, virtualisa­tion, containers et micro- services). Ces éléments sont la base de Datacore One, la vision unifiée du stockage de l’éditeur. Une vision ambitieuse loin du discret développem­ent que l’on connaissai­t auparavant. Il est à noter que la console peut ainsi gérer des équipement­s ne provenant pas de Datacore dans les pools de ressources virtualisé­s. Il est ainsi possible de déployer le e logiciel og ce de Datacore a sur à peu près n’importe quel serveur x86, même si certains partenaire­s comme Lenovo, Intel ou Western Digital proposent des optimisat ions pour le fonctionne­ment de

Datacore HCI Flex, le logiciel de stockage de l’éditeur. La solution est annoncée à moins de 25 000 $. Il suffit de deux noeuds pour mettre en oeuvre une solution de haute disponibil­ité. Les appliances ont deux tailles. La première propose sous 1U de 3 To à 6 To avec 64 Go/ 128 Go pour des prix allant de 24 950 $ à 40 895 $. Une autre appliance 2U propose elle de 15 To à 25 To avec 192 Go à 384 Go de mémoire pour des prix s’étalant de 68 745 $ à 79 950 $. Les deux gammes d’appliances fonctionne­nt sous disques SSD ou en mode hybride avec des disques durs classiques pour la capacité. Les solutions supportent les hyperviseu­rs de Vmware et de Microsoft.

Le modèle classique du simple backup des données a totalement changé et pour des besoins de réutilisat­ion des données pour des analyses ou des tests et des développem­ents, les entreprise­s restaurent de plus en plus souvent des données dans ou à l’extérieur de l’entreprise. La plupart des solutions traditionn­elles de sauvegarde ne permettent pas d’atteindre les performanc­es nécessaire­s pour autoriser des restaurati­ons fréquentes.

Flash to Flash to Cloud

Pure Storage propose donc un duo de solutions pour répondre à ces nouveaux besoins des entreprise­s avec Object Engine et Directflas­h Fabric. Issu du rachat de Storreduce, Object Engine apporte aux entreprise­s la possibilit­é de faire évoluer leur système de sauvegarde classique des disques vers des bandes à un modèle où le Cloud, en particulie­r le stockage objet S3 peut devenir un tiers de stockage ou de sauvegarde rapide. Ce modèle est appelé F2F2C – ou Flash to Flash to Cloud. Le lien se réalise par une appliance Object Engine A270. Elle se présente sous forme d’un bloc 3U qui contient quatre noeuds, un sur disque SSD pour les métadonnée­s, deux noeuds pour toutes les données et un autre pour la copie des métadonnée­s avec alors la possibilit­é d’utiliser sur site une baie Flash Blade comme backend ou S3 D’AWS. La solution repose sur des processeur­s Skylake d’intel et évolue horizontal­ement. La caractéris­tique de l’ensemble est d’autoriser des restaurati­ons très rapides de l’ordre de 10 à 15 To/ heure sur site et de 1 To en provenance D’AWS.

Commvault, un acteur historique du backup, a annoncé récemment lors de sa conférence Commvault Go qui s’est tenue récemment à Denver ( Colorado) de nouvelles fonctions d’automatisa­tion sur le logiciel de Hedvig, une start- up acquise récemment par l’entreprise et spécialisé­e dans le stockage. Avec cette acquisitio­n Commvault sort de son marché traditionn­el du backup et prend pied sur le marché du stockage d’entreprise avec une solution unifiée sur son offre traditionn­elle. De plus, avec cette nouvelle offre, l’éditeur s’ouvre aux nouvelles architectu­res dites « cloud native » s’appuyant sur les containers et le Cloud. L’unificatio­n du stockage va désormais plus loin que la simple combinaiso­n du stockage fichiers et blocs. Les offreurs de stockage débordent de leur domaine premier pour marcher sur les plates- bandes des concurrent­s du stockage primaire au secondaire, du secondaire au primaire en mettant l’accent sur le logiciel pour répondre au cas d’usage requis. L’unificatio­n répond aussi à un souci de cohérence des utilisateu­rs qui souhaitent le plus souvent retrouver le même système de stockage quel que soit l’environnem­ent où il est déployé. ✖

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Object Engine de Pure Storage apporte aux entreprise­s une possibilit­é d'évoluer vers le stockage objet S3.
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