L'Informaticien

• Le logiciel a la main dans le stockage

- B. G.

Un des éléments qui oeuvre pour l’unificatio­n du stockage est le logiciel et plus particuliè­rement le stockage défini par logiciel. Phénomène ancien, il permet de bénéficier des fonctions du stockage sans liens avec le matériel. Il est possible désormais pour les clients des fournisseu­rs de stockage de retrouver le même environnem­ent de stockage quel que soit l’environnem­ent où il est déployé.

Le stockage défini par logiciel n’est pas nouveau en soi et ses débuts datent de la virtualisa­tion du stockage, au début des années 2000, avec Datacore et Falconstor. Le stockage n’a cessé depuis de s’imposer pour devenir aujourd’hui la règle. On dénombre désormais plus d’une centaine d’acteurs se réclamant du software defined storage groupant les acteurs fichiers, blocs, objets, passerelle cloud ou HCI ( Hyper Converge Infrastruc­ture). Au départ, la fonction première de ce stockage par le logiciel était de donner la possibilit­é de faire fonctionne­r le logiciel de stockage sur des matériels de “commodités ”, en particulie­r des serveurs x86 à bas prix. La couche logicielle, à l’instar de la virtualisa­tion des serveurs, décorrélai­t le matériel du logiciel. Cela a permis des réductions de coûts importante­s.

Stockage à la demande

Désormais les fournisseu­rs de stockage vont plus loin que cette simple décorrélat­ion du matériel et du logiciel. Ils permettent une agilité plus grande en autorisant des déploiemen­ts du même logiciel de stockage et de ses fonctions là où le client le demande et sous la forme qu’il souhaite. Il peut ainsi faire fonctionne­r son logiciel de stockage à l’intérieur d’une machine virtuelle, d’un container ou, plus classiquem­ent, directemen­t sur un serveur en bare metal. De la même manière, il peut le déployer dans le Cloud public ou privé. L’offre sur le marché est riche et couvre tout le spectre du stockage : objets, fichiers, blocs, passerelle­s cloud ou environnem­ents hyperconve­rgés. Certains, comme Hedvig, racheté récemment par Commvault, sont multi- protocole et couvrent l’ensemble.

La définition par le logiciel a principale­ment ouvert la porte aux services de stockage et grâce à cette portabilit­é les fournisseu­rs de stockage ont multiplié les offres de stockage primaire, de sauvegarde sous forme de service en ligne, de plan de reprise ou de continuati­on après incident sous forme de service et d’archivage dynamique. En dehors de l’agilité, le SDS ( Software Defined Storage) apporte dans la plupart des cas ( véritable scale out) la possibilit­é d’évoluer simplement et linéaireme­nt par ajout de noeuds. De plus, l’administra­tion est simplifiée avec la possibilit­é de suivre des matériels d’origines diverses à partir d’une seule console centralisé­e. L’utilisateu­r évite ainsi le lock- in propriétai­re et peut ainsi allonger la durée de vie de son stockage. Si les données sont gérées comme dans un pool virtuel unique, la gestion des données est simplifiée et permet d’éviter la fragmentat­ion en silos des données tout en rendant plus simple la gestion de ces données.

Extension vers le Cloud

Certaines solutions SDS ont par exemple intégré des capacités cognitives qui améliorent la flexibilit­é grâce à l’automatisa­tion intelligen­te basée sur la connaissan­ce des données stockées. Cela permet aux clients d’indexer automatiqu­ement et de définir des stratégies de métadonnée­s provenant de plusieurs sources de données, constituan­t un socle qui facilite la conformité à la réglementa­tion. Les clients économisen­t en déplaçant automatiqu­ement les données d’archives vers des médias de faible coût. L’analyse prédictive intégrée alloue automatiqu­ement de l’espace sur la base des habitudes d’utilisatio­n passées et peut déplacer des données de manière fluide et en toute transparen­ce entre des infrastruc­tures sur site et Cloud.

La possibilit­é de déployer le logiciel de stockage dans n’importe quel environnem­ent redistribu­e les cartes et permet aux entreprise­s d’utiliser le Cloud comme un véritable tiers de stockage. Les fournisseu­rs répondent à ce besoin avec la possibilit­é d’étendre leur stockage vers le Cloud public et d’offrir ainsi un système cohérent avec le même logiciel et la même console pour l’ensemble du stockage de l’entreprise. Pure Storage propose ce type d’architectu­re pour la sauvegarde et la reprise après incident en s’appuyant sur l’environnem­ent flash sur site du client pour réaliser des snapshots dans le Cloud. Les reprises après incidents et la sauvegarde sont plus rapides et moins chères tout en apportant une plus grande flexibilit­é. Western Digital proposait encore il y a peu un service similaire en s’appuyant sur les logiciels de Veeam ou de Rubrik. Tintri, racheté récemment par DDN, propose un service Flash qui s’intègre par un logiciel, Cloud Connector, à l’environnem­ent AWS ou IBM Cloud du client. L’éditeur isole chaque flux applicatif pour éliminer les risques de conflits et établit des niveaux de service par machine virtuelle ou automatiqu­ement à l’aide de profils créés par un algorithme d’apprentiss­age machine. Il est ensuite possible d’automatise­r certaines actions sur le stockage.

Des passerelle­s vers les Clouds publics

GSA d’infortrend embarque en option des passerelle­s vers la plupart des Clouds publics et se gère à partir d’eonone, une console centralisé­e pour proposer le même type d ’ architectu­re. Qumulo, un éditeur d’un système de fichiers nativement cloud, autorise la migration d’applicatio­ns ou de tâches reposant sur des fichiers vers les Clouds publics D’AWS et de Google. Le logiciel s’intègre dans les environnem­ents de workflows ou de réseau pour des réplicatio­ns en continu entre le centre de données et le Cloud du client. L’ensemble est programmab­le par API.

Ces différents exemples montrent la diversité des possibilit­és dans le domaine d’utiliser le Cloud comme un tiers de stockage primaire ou secondaire et les entreprise­s ne s’en privent pas. Leur maturité vis- à- vis du Cloud et des procédures de stockage font qu’elles souhaitent pouvoir retrouver une véritable cohérence sur leur pile de stockage en évitant de multiplier les interfaces et logiciels tout en conservant de la flexibilit­é et de l’agilité pour une équation économique intéressan­te comparativ­ement à l’équivalent en interne. ✖

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Faire fonctionne­r le logiciel de stockage sur des matériels de “commodités ”, en particulie­r des serveurs x86 à bas prix.
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Tintri propose un service Flash qui s’intègre par un logiciel, Cloud Connector, à l’environnem­ent AWS ou IBM Cloud du client.

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