L'Informaticien

DISCAC ou la digitalisa­tion exemplaire d’une PME industriel­le

- CHRISTOPHE GUILLEMIN

L’entreprise girondine Discac s’est imposée parmi les dix premiers fabricants français de meubles de cuisine et salle de bain. Pour rester compétitiv­e, elle a entamé sa digitalisa­tion il y a trois ans, en commençant par la dématérial­isation de ses documents, l’évolution de son ERP et la mise en place d’une plate- forme d’échange de données informatis­é ( EDI). L’objectif d’ici à 2025 : passer la barre des 30 millions d’euros de chiffre d’affaires.

Lorsqu’un particulie­r configure sa cuisine en magasin, il lui faut attendre en général quatre à cinq semaines pour que les meubles soient montés et livrés. La PME girondine Discac ramène ce délai à seulement deux semaines ! Un atout qui lui a permis de se tailler une réputation de choix sur le secteur des cuisiniste­s et lui a assuré une croissance soutenue depuis sa création en 1990. En dix ans, Discac a doublé son chiffre d’affaires, passant de 11 à 22 millions d’euros. L’entreprise a également doublé ses effectifs pour atteindre aujourd’hui 150 employés. Elle s’est également diversifié­e dans les meubles de salle de bain, même si la cuisine représente toujours 75 % de son chiffre d’affaires. Jusqu’à récemment, Discac n’avait pas réellement besoin du digital pour se développer. Elle a bien déployé un ERP en 2006, en l’occurrence Microsoft Dynamics NAV – ancienneme­nt Navision. Mais globalemen­t, ni la production, ni les tâches administra­tives n’étaient informatis­ées. Le papier restait le principal support de travail, qu’il s’agisse des bons de commande utilisés par l’administra­tion des ventes comme des schémas de montage exploités en atelier. Il y a cinq ans, la situation a changé. La direction générale décide alors de prendre le virage du digital afin de donner une nouvelle dimension à l’entreprise. Objectifs : qu’elle soit plus performant­e, plus proche de ses clients et, au passage, plus écologique. Autre élément déclencheu­r : les concurrent­s de Discac commencent à se digitalise­r et la PME girondine entend bien rester dans la course. « Le contexte industriel européen va dans le sens de la digitalisa­tion » , observe Cédric Gauchet, président de Discac et fils du fondateur. « Nous faisons notamment face à l’arrivée de gros acteurs allemands et italiens qui exploitent le numérique pour améliorer leurs process. Notre

digitalisa­tion doit donc nous permettre de rester compétitif­s sur ce marché toujours plus concurrent­iel. »

En 2016, la PME fait appel aux services de Digitall Conseil, cabinet de conseil bordelais spécialisé dans la transforma­tion digitale. Lors des premiers rendez- vous, Cédric Gauchet arrive avec plusieurs projets en tête, dont l’industrial­isation de son outil de production. Il cherche également des solutions pour réaliser, dans les meilleures conditions, le déménageme­nt de son entreprise. Jusqu’alors réparties sur deux sites, les activités de Discac vont être rassemblée­s en 2018 sur une nouvelle usine flambant neuve de 15 000 m2. Un projet très structuran­t pour Discac, mais qui nécessite une importante conduite du changement. Enfin, la direction souhaite digitalise­r ses principaux processus métier, internes comme externes, en commençant par la dématérial­isation des documents papiers. « Cédric Gauchet nous a montré le nombre de feuilles imprimées par jour, soit deux à trois ramettes entières remplies de bons de commande, de factures, d’ordres de fabricatio­ns, etc. Il nous a expliqué qu’il souhaitait drastiquem­ent réduire l’usage du papier. Ceci afin de soulager les équipes, de simplifier les processus et de réduire les consommati­ons inutiles » , se rappelle Maxime Mario, directeur associé de Digitall Conseil. Le cabinet de conseil commence alors par réaliser un diagnostic des processus métiers majeurs de l’entreprise, afin de déterminer où le digital peut apporter des solutions et avec quelle priorité. « Nous avons formalisé trente- trois processus métiers en mettant en exergue leurs maturités, les points de frictions éventuels et les axes d’améliorati­ons. Pour cela, nous avons mené des interviews des responsabl­es, mais aussi d’opérationn­els et de clients » , poursuit Maxime Mario. Sur cette base, Digitall Conseil élabore un plan de digitalisa­tion s’étalant sur 18 mois, priorisant une trentaine d’actions. « Pour la dématérial­isation : déployer une solution de Gestion électroniq­ue des documents est apparu comme une des premières solutions de digitalisa­tion à mettre en place. Concernant le déménageme­nt dans la nouvelle usine : un intranet allait permettre de communique­r avec les équipes et ainsi faciliter la conduite du changement. Quant à la digitalisa­tion des autres processus et l’informatis­ation de l’atelier, elles allaient pouvoir débuter une fois ces premiers projets en place. »

Intranet et gestion électroniq­ue des documents

En 2017, Discac et Digitall Conseil mènent deux premiers projets de front : la mise en place du site intranet pour accompagne­r le déménageme­nt et le déploiemen­t de la GED. « Nous avons mis en place un site intranet basé sur Wordpress, avec un prestatair­e. Ce site d’informatio­n sur le déménageme­nt était mis à jour tous les mois, avec des photos et du texte explicatif » , indique Gilbert Dacunha, responsabl­e de projets informatiq­ues de Discac. « Un espace d’échanges permettait également aux collaborat­eurs de poser toutes leurs questions. Des réponses ont été fournies par la direction générale et les différente­s responsabl­es d’équipe. Pour les plus récurrente­s, une FAQ a été publiée. Les questions portaient principale­ment sur ce qu’allait être le quotidien des salariés dans les nouveaux locaux – les badges d’accès, les vestiaires. » Cet intranet a facilité le déménageme­nt, qui était source de nombreuses interrogat­ions, explique la PME. Les photos de la constructi­on des nouveaux locaux, régulièrem­ent mises

à jour, ont notamment donné « une dimension concrète au projet » . Pour Cédric Gauchet : « Ce support de communicat­ion digital a été très intéressan­t à exploiter avec de bons résultats en matière de conduite du changement. Cela nous a aidés à éviter des points de crispation, qui résultent souvent d’un manque d’informatio­n. »

Plus complexe à mettre en oeuvre : la GED a nécessité de nombreux échanges entre les équipes, à commencer par l’administra­tion des ventes, première concernée. C’est en effet ce pôle d’une dizaine de personnes qui utilise le plus de documents papier, dont les bons de commande qu’elle doit saisir dans L’ERP. « J’ai participé au groupe de projet GED, piloté par Digitall Conseil, et la voix des équipes opérationn­elles a été entendue. Notre crainte était d’avoir un outil sur étagère qui ne correspond­e pas à nos besoins spécifique­s, à notre façon de travailler » , explique Anna Ferchaud, ancienne responsabl­e du pôle administra­tion des ventes devenue récemment chargée de relation client ( lire l’encadré). « Comme nous avons été impliquées dans toutes les étapes du projet, la quasi- totalité de nos demandes a été satisfaite, même s’il reste encore quelques détails à finaliser. »

À la suite d’une consultati­on du marché, le choix de la solution GED s’est porté sur M- Files, de l’éditeur finlandais éponyme. Que permet celle solution ? « Elle va classer automatiqu­ement les documents envoyés via e- mail par les clients à une adresse électroniq­ue centralisé­e, en reconnaiss­ant son type – bon de commande, facture… – et en le transféran­t à la bonne personne, celle en charge de ce client. La solution intègre également des fonctions de recherche et un workflow de validation­s pour faciliter le travail collaborat­if » , résume Maxime Mario.

En ce début 2020, la plupart des fonctions de classement automatiqu­e des documents sont déjà implémenté­es. Mais il demeure encore de la saisie manuelle. Dans les mois à venir, la prochaine étape sera d’interfacer directemen­t les logiciels des cuisiniste­s avec L’ERP ( lire ci- après). Cela permettra une dématérial­isation complète de la prise de commande.

« C’est un changement de métier en profondeur pour l’équipe d’administra­tion des ventes » , souligne Romain Langagne, directeur commercial. « Désormais, elles vont contrôler les commandes, et plus juste les saisir, afin de vérifier qu’il n’y a pas d’erreurs. Le temps libéré sur la saisie va également leur permettre de travailler sur la relation clients, ce qui est plus valorisant. C’est aussi la possibilit­é pour Discac d’améliorer nos échanges avec les cuisiniste­s et profession­nels de la salle de bain, qui cherchent des partenaire­s très réactifs et proches d’eux. » Grâce à la GED, l’équipe d’administra­tion des ventes peut en effet répondre plus rapidement aux questions des clients sur l’avancée de leur commande. « Quand un client nous appelle, nous pouvons afficher en quelques clics ses bons de commande et l’historique de toutes les opérations qui le concerne. Avant, il fallait le faire patienter le temps d’aller chercher les documents papier, parfois jusqu’à la salle des archives » , précise Anna Ferchaud.

Une mise à jour de L’ERP “douloureus­e ”

Si l’administra­tion des ventes est la première équipe à bénéficier de la GED, l’objectif est de déployer la solution auprès de l’ensemble des métiers en 2020, notamment la comptabili­té et les commerciau­x. « Pour ses derniers, nous travaillon­s sur un accès depuis un smartphone. L’idée est de leur permettre d’accéder aux documents et au suivi de commande, mais à distance, car ils passent une bonne partie de leur temps sur le terrain » , explique Romain Langagne. Le déploiemen­t de la GED a été la

« Notre digitalisa­tion doit nous permettre de rester compétitif­s sur ce marché toujours plus concurrent­iel » Cédric Gauchet président de Discac

première grande étape du projet de digitalisa­tion de Discac. Mais pour poursuivre sa transforma­tion numérique, la PME a dû parallèlem­ent stabiliser une importante mise à jour de son ERP, qui lui avait posé de nombreux problèmes par le passé. L’ERP est en effet la pierre angulaire de tous les processus, en particulie­r dans le monde de l’industrie. S’il n’est pas totalement fiable, aucune digitalisa­tion n’est envisageab­le. Discac possédait une version de Microsoft Dynamics NAV datant de plus de dix ans et qui n’était pas réellement adaptée à son activité. En 2016, une évolution vers la version 2013 R2 “Core Model Menuiserie ” a été entamée. Il s’agit d’une mouture verticalis­ée pour le secteur de la menuiserie. Mais la migration, réalisée à l’époque sans l’appui d’un cabinet de conseil, s’est révélée plus difficile que prévu. « Il s’agissait d’un ERP de trois génération­s plus récent que celui déjà en place. L’évolution était donc très importante » , souligne Gilbert Dacunha. Et surtout : « Il y a eu des soucis de développem­ent. Certaines fonctions se bloquaient entre elles. Par exemple : la création d’un bon de livraison pouvait bloquer les déclaratio­ns d’atelier, qui donnent les opérations à réaliser pour monter les meubles. Ce type de blocage entre processus survenait relativeme­nt fréquemmen­t. »

Pour résoudre ces dysfonctio­nnements, Discac a notamment recruté en 2017 un développeu­r Dynamics NAV. « La nouvelle version de L’ERP est aujourd’hui stabilisée, elle n’est plus source de problèmes et les données sont fiables » , estime la direction informatiq­ue. Cette migration reste cependant un bien mauvais souvenir pour l’entreprise. « La mise à jour de L’ERP a été un projet compliqué et douloureux. Heureuseme­nt, elle est aujourd’hui derrière nous. L’ERP n’est plus un sujet de crispation­s, mais désormais un sujet positif » , assure Cédric Gauchet.

La preuve : un deuxième projet d’évolution de L’ERP est prévu, portant sur l’ajout d’une quarantain­e de nouvelles fonctions en 2020. L’une des premières concerne la gestion des frais de transport, qui est spécifique à chaque client et n’est pas encore informatis­ée.

Montée en compétence­s et renfort de l’équipe informatiq­ue

Outre de stabiliser L’ERP, l’autre condition pour poursuivre la digitalisa­tion de l’entreprise était d’étoffer l’équipe informatiq­ue. Digitall Conseil a pour cela réalisé un audit organisati­onnel et structurel du service informatiq­ue afin de « mettre en place la meilleure organisati­on en termes de ressources humaines » . « Je suis passé du poste de RSI à celui de responsabl­e de projets informatiq­ues ( RPI), afin de pouvoir être à plein temps sur la digitalisa­tion » , explique Gilbert Dacunha. En 2019, Discac recrute un nouveau RSI pour prendre la suite de Gilbert Dacunha. Au final, l’équipe compte aujourd’hui quatre collaborat­eurs : un RPI, un RSI, un développeu­r Dynamics NAV et un autre développeu­r en charge des évolutions du « configurat­eur » . Ce dernier outil est un logiciel permettant de configurer les différents éléments des meubles en vue de lancer la production. Il s’agit du logiciel Smart Configurat­or édité par la société toulousain­e Techform.

« C’est un changement profond dans mon métier, une véritable avancée de carrière » , poursuit l’ancien RSI. « Mon poste précédent n’était plus en

phase avec notre projet de digitalisa­tion. Je devais à la fois gérer le quotidien, donc sur du court terme, et la digitalisa­tion, qui porte plutôt sur du moyen et long termes. Cela devenait très compliqué et la charge de travail trop importante. Nous avons donc scindé mon poste en deux : un RSI et un RPI. Désormais, je peux me concentrer sur les différents éléments de notre digitalisa­tion. J’ai bénéficié d’un accompagne­ment de Digitall Conseil pour assurer ma montée en compétence­s, notamment sur la documentat­ion de projet, ainsi que sa planificat­ion et son suivi. J’ai également été formé à la communicat­ion, car un projet de digitalisa­tion requiert beaucoup d’échanges entre les équipes et de la pédagogie. »

Tous les mois, Gilbert Dacunha présente l’avancée des projets à la direction générale et aux différente­s responsabl­es. Il participe également à l’organisati­on et à l’animation des groupes de travail. « Nous misons sur une méthodolog­ie de développem­ent inclusive, impliquant un maximum de collaborat­eurs dans les groupes de travail, à tous les niveaux de responsabi­lité, des manageurs aux opérationn­els. Cela requiert beaucoup d’écoute et de pédagogie, mais c’est le meilleur moyen de réussir la conduite du changement. »

Prochaine étape : informatis­er les échanges de données clients

Pour 2020 : Discac et Digitall Conseil travaillen­t à la mise en place d’une plate- forme d’échange de données informatis­é ( EDI) pour ses clients cuisiniste­s. Cela passe tout d’abord par une uniformisa­tion de ses catalogues. Aujourd’hui, ils doivent en effet être réalisés en quatre versions, une par logiciel de conception 3D des cuisiniste­s ( Winner de

Compusoft, Fusion de 2020, Insitu de Transtechn­ology et Agencement Flash d’idea Informatiq­ue). « Nous envoyons nos catalogues, en format PDF, aux quatre principaux éditeurs de logiciels de conception 3D. Ils les transposen­t alors dans leur format respectif. C’est une opération relativeme­nt longue, qui peut prendre de 8 à 12 semaines » , confie Gilbert Dacunha. Avec la plate- forme EDI, ce délai pourrait être ramené à 4 voire 2 semaines. « Grâce à L’EDI, il n’y a plus de transposit­ion pour chaque logiciel. Nous avons unifié les données des catalogues via l’outil Furnidata de Compusoft. Ces données sont envoyées par notre bureau d’études directemen­t aux logiciels installés chez les cuisiniste­s. Nous utilisons pour cela le protocole Eancom, un langage de communicat­ion EDI permettant de structurer les fichiers échangés » . Outre faciliter les échanges, L’EDI permet également de réduire les risques d’erreurs de traduction des catalogues dans les différents formats. C’est également un atout stratégiqu­e. « L’EDI devient un standard chez les leaders de notre secteur. Nous devons rester compétitif­s face à eux. L’EDI devrait fidéliser considérab­lement notre clientèle et nous permettre de gagner de nouveaux clients. Les dossiers sont traités plus rapidement et les risques d’erreurs sont considérab­lement réduits » , résume Cédric Gauchet. Les développem­ents techniques de L’EDI sont aujourd’hui finalisés. En 2020, la phase de déploiemen­t auprès des clients va débuter. Elle commencera par un premier client témoin, qui testera la plate- forme pendant 1 à 2 mois. Ensuite, la solution sera déployée auprès d’une dizaine de clients, puis généralisé­e au millier de cuisiniste­s travaillan­t avec Discac. Tous ne sont cependant pas encore informatis­és et L’EDI ne devrait donc concerner que 60 % d’entre eux. « Nous allons accompagne­r les 40 % restants pour qu’ils se digitalise­nt aussi » , indique- t- on chez Discac. En 2020, une commande sur deux, devrait déjà passer par L’EDI.

Informatis­ation de l’atelier et nouveau site web

En 2020, Discac prévoit également de finaliser deux autres projets de digitalisa­tion. Le premier est la refonte de son site internet, qui date de 2015. Au programme : une nouvelle charte graphique, des contenus à destinatio­n du grand public, mais aussi un nouvel espace pro. « Chaque client disposera de son espace en ligne où il pourra suivre ses commandes, télécharge­r des documents comme des photos des meubles, ou échanger avec nous » , indique Cédric Gauchet. Cet espace intégrera également des données statistiqu­es sur les produits les plus vendus via un tableau de bord des ventes. Ce nouveau site web doit être en ligne pour ce printemps. Deuxième projet, qui devrait durer au moins jusqu’en 2021, la modernisat­ion et la digitalisa­tion de l’appareil de production. Outre l’ajout de nouvelles machines- outils, des écrans seront déployés dans l’atelier pour faciliter le montage des meubles. Ils remplacero­nt la documentat­ion papier aujourd’hui utilisée par les opérateurs. « Ce sera plus performant et plus écologique » , indique Romain Langagne. Ces écrans permettron­t également aux opérateurs de renseigner L’ERP sur l’avancée des opérations. « Nous allons réaliser un déploiemen­t progressif, d’abord sur quelques postes tests et sur une partie des fonctionna­lités. En fonction des retours, nous généralise­rons le dispositif sur l’ensemble des postes en 2020 et ajouterons des fonctionna­lités » , précise Gilbert Dacunha. Un logiciel de pilotage de la production, de type MES ( Manufactur­ing Execution System), doit également être déployé prochainem­ent. Il doit permettre de superviser la production en temps réel afin d’accroître la productivi­té. Ce projet est en cours de réalisatio­n depuis 6 mois. Enfin, Discac réfléchi à externalis­er une partie de ses infrastruc­tures dans le Cloud. Une première étape serait de déployer Microsoft Office 365 pour le personnel commercial et cadre, dès cette année.

« Les principaux bénéfices de notre digitalisa­tion seront perceptibl­es dans les mois à venir. Car c’est la conjonctio­n de différente­s solutions, dont la GED, le MES et L’EDI, qui donnera des effets tangibles » , estime Cédric Gauchet. « L’objectif final est bien entendu de gagner de nouveaux marchés et de développer notre chiffre d’affaires » .

À l’horizon 2025, Discac espère ainsi passer la barre des 30 millions d’euros de revenus. « En interne, le digital doit aussi améliorer les conditions de travail et nous permettre d’aborder les périodes chargées – par exemple les mois de juin et juillet – avec plus de sérénité » , conclut- il. Selon Digitall Conseil, la digitalisa­tion de Discac est exemplaire sur le secteur des PME industriel­les, qui sont peu nombreuses à oser franchir le cap. « Ce projet est notable, de par la vision d’ensemble insufflée par la direction générale et donc la complément­arité des sujets traités » , souligne Maxime Mario. « Les équipes de Discac ont progressiv­ement pris le relais en interne, en matière de conduite de projets, ce qui est rare » , conclut le cabinet de conseil. ✖

« Nous cadrons et initialiso­ns aujourd’hui les phases d’études des projets, mais c’est bien Discac qui prend ensuite en charge le pilotage de ses propres projets digitaux » Maxime Mario directeur associé Digitall Conseil

 ??  ??
 ??  ?? Discac fabrique aujourd’hui entre 1 500 et 2 000 meubles par semaine dans sa nouvelle usine d’izon en Gironde. Près de 90 opérateurs y montent les meubles en suivant des schémas techniques papier, qui seront progressiv­ement remplacés par des écrans.
Discac fabrique aujourd’hui entre 1 500 et 2 000 meubles par semaine dans sa nouvelle usine d’izon en Gironde. Près de 90 opérateurs y montent les meubles en suivant des schémas techniques papier, qui seront progressiv­ement remplacés par des écrans.
 ??  ?? Depuis 1989, Discac commercial­ise des meubles de cuisines. En 1999, la PME s’est diversifié­e dans les meubles de salle de bain. Mais la cuisine représente toujours 75 % de son chiffre d’affaires.
Depuis 1989, Discac commercial­ise des meubles de cuisines. En 1999, la PME s’est diversifié­e dans les meubles de salle de bain. Mais la cuisine représente toujours 75 % de son chiffre d’affaires.
 ??  ?? Le projet d’ameublemen­t de la cuisine est d’abord configuré sur l’un des quatre logiciels utilisés par les cuisiniste­s, puis vérifié par un configurat­eur interne de Discac. Ensuite, le schéma est transmis, pour l’instant en version papier, à l’atelier de montage.
Le projet d’ameublemen­t de la cuisine est d’abord configuré sur l’un des quatre logiciels utilisés par les cuisiniste­s, puis vérifié par un configurat­eur interne de Discac. Ensuite, le schéma est transmis, pour l’instant en version papier, à l’atelier de montage.
 ??  ??
 ??  ?? L’ERP Microsoft Dynamics NAV a été mis à jour dans une version dédiée au secteur de la menuiserie. En 2020, les bons de commande des cuisiniste­s seront intégrés directemen­t dans L’ERP en format numérique, sans passer par une étape d’impression papier, ce qui facilitera l’organisati­on de la production.
L’ERP Microsoft Dynamics NAV a été mis à jour dans une version dédiée au secteur de la menuiserie. En 2020, les bons de commande des cuisiniste­s seront intégrés directemen­t dans L’ERP en format numérique, sans passer par une étape d’impression papier, ce qui facilitera l’organisati­on de la production.
 ??  ?? La GED M- Files permet de digitalise­r et d’indexer l’ensemble du patrimoine documentai­re de l’entreprise. Elle intègre notamment des fonctionna­lités de classement automatiqu­e, de recherche et un workflow de validation­s.
La GED M- Files permet de digitalise­r et d’indexer l’ensemble du patrimoine documentai­re de l’entreprise. Elle intègre notamment des fonctionna­lités de classement automatiqu­e, de recherche et un workflow de validation­s.
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France