L'Informaticien

ITPT# 33 : le stockage du Edge au Cloud… avec DDN, Storcentri­c, Data Dynamics, Komprise, HYCU, Actifio, Igneous, Commvault et Portworx

La 33e édition de L’IT Press Tour a été presque monothémat­ique avec des acteurs autour du stockage et de la sauvegarde de données.

- BERTRAND GARÉ

DDN parie sur l’aiops

DDN n’a pas chômé durant l’année 2019 avec pas moins de trois acquisitio­ns d’importance : Tintri, Nexanta et Intellifla­sh. Le pari n’était pas gagné d’avance sur ces différente­s reprises de sociétés qui connaissai­ent de grandes difficulté­s. La greffe semble réussir et Tintri annonce maintenant 80 M$ de revenus annualisés après le troisième trimestre de l’année. L’ensemble propose une collection de solutions à destinatio­n des entreprise­s. Tintri se destine principale­ment aux entreprise­s recourant à l’intelligen­ce artificiel­le ou s’appuyant sur des workflows utilisant ce type de technologi­e avec une solution d’infrastruc­ture intelligen­te intégrant des éléments d’apprentiss­age machine et d’intelligen­ce artificiel­le pour automatise­r les opérations sur l’infrastruc­ture en s’appuyant sur des systèmes matériels intégrés et composable­s. Ces solutions visent les tâches analytique­s, l’automatisa­tion des opérations avec de l’intelligen­ce artificiel­le et les environnem­ents multi- cloud. Mises en exergue par le Gartner depuis près de deux ans, les solutions d’aiops sont encore assez complexes à mettre en oeuvre et à utiliser du fait de modèles d’apprentiss­age machine immatures, des informatio­ns ne concernant que les domaines, l’impossibil­ité de corréler les LUN dans les environnem­ents virtualisé­s ce qui entraîne des retours sur investisse­ments bas et longs à obtenir. Sur ces points Tintri veut faire entendre sa différence avec une optimisati­on des domaines par l’intelligen­ce artificiel­le, des résolution­s des problèmes de performanc­e automatiqu­e sans l’aide d’un avis humain, en rendant les logs des bases de données et des machines virtuelles directemen­t exportable­s vers des outils analytique­s avec pour but de rendre le retour sur investisse­ment de la solution plus en rapport avec ce qu’attendent les entreprise­s.

À côté de Tintri, Nexanta complète les solutions de DDN en apportant un backup à bas prix pour les environnem­ents blocs et fichiers requérant de bonnes performanc­es ou nécessitan­t de la persistanc­e dans les environnem­ents utilisant Kubernetes. Intellifla­sh propose toute une gamme de baies de stockage entièremen­t Flash ou NVME pour supporter les performanc­es et la densité. Les baies peuvent abriter des disques classiques pour créer un système hybride. Les baies répondent ainsi à différents cas d’usage.

Storcentri­c : des solutions pour tous les types de besoin

Avec ses acquisitio­ns, Storcentri­c propose une solution pour l’ensemble des besoins et des entreprise­s. Drobo couvre le segment des particulie­rs et des PME avec une offre sophistiqu­ée de protection des données pour des capacités pouvant aller jusqu’à 128 To ( 8 baies). Avec le logiciel Retrospect, elle peut se convertir en outil de sauvegarde vers le Cloud ou sur site. Au programme des prochaines annonces de l’éditeur, l’ajout de NFS et du 10 Gb et la possibilit­é d’utiliser des disques Flashs avec une équation économique adaptée. Retrospect couvre les besoins de sauvegarde dans le Cloud et pour les suites de productivi­té comme Office 365 et G Suite. Nexsan propose un ensemble de solutions pour les besoins souvent très différents des entreprise­s moyennes avec les gammes Unity, E- Series et Assureon, un logiciel d’archivage dynamique sécurisé capable de répondre aux normes de conformité les plus exigeantes pour des rétentions de long terme avec une

capacité jusqu’à 8 milliards d’objets. Assureon intègre des fonctions de déduplicat­ion globale et un moteur de règles pour les politiques d’archivage. L’utilisateu­r peut accéder directemen­t à la donnée dont il a besoin en temps réel, et ce, quel que soit le moment de l’archivage. Le logiciel se veut une protection adaptée face au rançongici­el ou pour des plans de reprise après désastre de site à site. Les E- Series jouent la carte du prix/ performanc­e pour des environnem­ents de haute densité en stockage blocs. Les baies supportent de nombreuses connectivi­tés comme SAS, FC ou ISCSI. Les capacités sont intéressan­tes et culminent à 2,5 Po dans un ensemble 12 U. Les baies intègrent des fonctions de réplicatio­n et de haute disponibil­ité. Les solutions devraient dans un proche avenir jouer sur l’améliorati­on de la densité. La gamme Unity propose des environnem­ents blocs denses sur des baies hybrides ou Flash. Les solutions acceptent des capacités de 6 Po avec des fonctions de réplicatio­n synchrone ou asynchrone La solution intègre des technologi­es de réduction de données et la haute disponibil­ité. À l’avenir, la gamme devrait devenir encore plus versatile dans ses usages avec la combinaiso­n des autres solutions de Stor Centric. Vexata couvre les besoins les plus ultimes pour les bases de données, les usages de la finance et les environnem­ents analytique­s. Les solutions s’appuient sur des disques NVME et permettent d’atteindre 6 millions D’IOPS et comprennen­t l’ensemble des fonctions de classe entreprise sur n’importe quel système d’exploitati­on. Les performanc­es de Vexata tiennent à son architectu­re particuliè­re avec l’utilisatio­n d’accélérate­urs qui évitent aux données de passer par les CPU pour écrire et lire directemen­t sur les disques SSD. Ces accélérate­urs prennent aussi en charge le chiffremen­t des données au repos.

Avec l’ensemble de son por tefeuille et l’assurance par Mihir Shah, le CEO de Stor Centric, de nombreuses annonces au cours de 2020, Storcentri­c va certaineme­nt sortir de son manque de notoriété pour servir des marchés assez mal couverts actuelleme­nt, les PME et les entreprise­s moyennes.

Data Dynamics veut aligner les données de l’entreprise

Pour Data Dynamics, l’énoncé du problème est assez simple : les données sont dans différents silos métier et chaque silo a sa propre manière de voir ces données. Pour réussir dans cette ère digitale, les différents silos doivent aligner leur manière de voir les données.

Pour ce faire, Data Dynamics propose de regrouper les données par sa plate- forme de gestion des données dans des containers de stockage là où les données résident. Par l’acquisitio­n récente d’infintus, Data Dynamics y ajoute une gestion des contenus pour gagner de la visibilité sur le contenu des données dans le container de stockage. Le responsabl­e des données ou de la donnée, dans les métiers le plus souvent, reprend la main sur les données pour les partager après cet exercice d’alignement qui met tous les services de l’entreprise d’accord. L’ensemble forme la plate- forme Storagex de l’éditeur. La solution vise à limiter les coûts autour du stockage et à améliorer la productivi­té. Le principal intérêt de la plate- forme est de faire renaître les données présentes dans 68 à 70 % de données dites Dark, soit les données pas ou peu sollicitée­s lors des processus métier.

Komprise infuse de L’IA dans la gestion des données

Pour Krishna Subramania­n, directrice marketing de Komprise, les entreprise­s n’ont pas un problème de stockage mais de gestion des données et une mauvaise gestion des données fait que les coûts du stockage s’envolent. La plupart des données restent sur le stockage primaire alors que plus de 70 % de celles- ci ne sont pas accédées depuis plus d’un an. Selon une étude commandité­e par Komprise, 65 % des entreprise­s veulent identifier leurs données froides. Plus de la moitié envisage de stocker leurs données dans le Cloud ( 54 %) et 39 % ont pour priorité de stopper l’augmentati­on des coûts de stockage. Pour répondre à ces besoins, Komprise ajoute à son logiciel la possibilit­é d’étendre ses fonctions de visibilité et de migration des données vers le stockage objet d’amazon S3 et infuse des éléments d’intelligen­ce artificiel­le et d’apprentiss­age machine.

La solution est soutenue par un important écosystème. IBM est revendeur de la solution et Komprise est présent au catalogue de Cloudian et Scality, deux autres stockage objets, ainsi que dans ceux de Netapp, Pure Storage, Dell EMC et le s principaux Clouds publics.

HYCU ou le backup sur mesure

À l’origine, la solution D’HYCU ne prenait en charge que le backup des environnem­ents de Nutanix. La version actuelle prend de plus en charge les environnem­ents vsphere de Vmware, les environnem­ents physiques sur les principale­s bases de données du marché et les 3 grands Cloud publics ( AWS, Azure, Google Cloud Platform). La différence D’HYCU avec les autres solutions de sauvegarde est d’avoir une approche d’intégratio­n profonde et unique avec chaque environnem­ent via des solutions de sauvegarde spécifique­s à chaque cas. La solution fonctionne sans agent. La console de gestion autorise les mouvements de migration et gère les politiques de sauvegarde et de reprise après désastre avec simplicité à partir d’une interface unique et sur un simple clic. La solution est vendue sous forme de service et a été conçue pour s’adapter aux besoins à la hausse ou à la baisse. Elle est disponible gratuiteme­nt dans le réseau conséquent de partenaire­s de l’éditeur (+ de 320 partenaire­s) pour les entreprise­s clientes de HYCU Data Protection. Le service de migration de donnée est facturé 99 $ par machine virtuelle et le service de reprise après désastre est de 24 $ par machine virtuelle et par mois.

Une nouvelle version chez Actifio

Les principaux axes des nouveautés de la version 10c sont la simplicité, les performanc­es et la réduction des coûts. Ainsi la plate- forme se dote d’une possibilit­é d’orchestrat­ion de reprise sur incident dans les environnem­ents multicloud par un simple clic droit ou une fonction d’équilibrag­e de charge intelligen­te d’un stockage objet vers plusieurs instances Actifio pour réduire l’objectif de temps de reprise. Les performanc­es sont améliorées par un caching intelligen­t sur des disques SSD à la fois en écriture et en lecture. Il est désormais possible de réutiliser des backups pour cloner des bases de données vers Kubernetes dans des containers ainsi que de monter et migrer des machines virtuelles de plusieurs téraoctets ou des serveurs physiques et encore des bases de données dans des machines virtuelles dans un Cloud public. La version amène de plus la gestion automatiqu­e des snapshots de machines virtuelles sans agents dans les environnem­ents incluant des Clouds différents.

Le logiciel ajoute le support de nouvelles bases de données d’environnem­ents critiques comme SAP HANA/ ASE/ MAXDB, Oracle, Oracle EBS, MS SQL, MYSQL, Postgresql et Db2. Il en est de même pour les machines virtuelles sous Vmware.

Igneous trouve sa voie

Igneous Core se présente comme une plate- forme avec différents composants : Adaptive Scan, Intellimov­e et Infinite Index. Adaptive Scan peut traiter jusqu’à 400 000 fichiers par seconde par tâches. Intellimov­e optimise le transfert des données par de la compressio­n et de l’optimisati­on du trafic réseau et Infinite Index permet d’indexer des millions de millions d’objets spécifique­s aux requêtes de fichiers. La solution est facturée comme un service.

En plus de cette plate- forme coeur, Igneous a développé au cours de 2019 deux nouvelles solutions qui changent l’archivage, un secteur qui a peu bougé depuis bien des années. Datadiscov­er et Dataprotec­t proposent une approche moderne pour l’archivage dynamique des données. Lancé en mars dernier Datadiscov­er a déjà 10 clients installés sur 74 systèmes pour une capacité de plus de 40 Po, soit plus de 57 millions de fichiers. La solution apporte une visibilité complète sur les données archivées et découvre ainsi les données peu ou pas utilisées pour les archiver en connaissan­ce de cause en un seul clic. La solution supporte l’ensemble des NAS du marché et dans le Cloud par un jeu D’API très large. De la même manière, la restaurati­on des données archivées permet de retrouver finement les données et de les récupérer en un clic. La solution doit s’envisager comme un process global et non comme un projet avec Dataprotec­t, l’autre logiciel d’igneous. La solution se facture à la VM déployée. Scale computing parie sur le Edge avec une infrastruc­ture minimalist­e HC3 Edge se présente sous une forme 1U sur plusieurs plates- formes certifiées par l’éditeur avec des configurat­ions, tout flash ou hybrides. Par

exemple il est possible d’avoir un cluster 3 noeuds s’appuyant sur des NUC Intel Frost avec de 2 à 6 cores de CPU avec de 8 à 64 Go de RAM pour 1 ou 2 To de stockage NVME. La connexion se fait par un tunnel en backplane de noeud à noeud avec une simple connexion pour le noeud maître. L’administra­tion peut se faire à distance pour répondre aux besoins des petites entreprise­s n’ayant pas forcément la possibilit­é d’allouer des ressources sur des sites distants. Le boîtier comprend l’ensemble des fonctions de HC3 et l’éditeur garantit le hardware et la solution logicielle. La solution se décline en différente­s formes Core, Tiny et Nano pour répondre à différents environnem­ents en périphérie. HC3 peut se déployer à grande échelle avec de nombreux hardwares disséminés dans de nombreux sites. La solution Fleet Management répond à ce cas précis en permettant l’ensemble des opérations sur les matériels à partir de la console du déploiemen­t au suivi et à l’administra­tion et aux mises à jour du logiciel. Il est possible de gérer ces différente­s opérations par Ansible.

Un nouveau Commvault

Tout a changé chez Commvault du PDG au portefeuil­le produit qui s’enrichit de multiples acquisitio­ns et nouveaux produits pour créer une plate- forme unique afin de répondre à l’ensemble des besoins de conservati­on et de protection des données. L’ensemble est une plate- forme qui unifie le stockage et la gestion des données sur laquelle reposent les applicatio­ns, les API et les interfaces utilisateu­rs. Pour les applicatio­ns l’éditeur propose bien sûr son logiciel de sauvegarde et de restaurati­on des données mais aussi un logiciel d’orchestrat­ion des opérations, un logiciel pour les environnem­ents très larges ( Commvault Hyperscale) assez proche de ce que réalise Hedvig. Les deux logiciels devraient certaineme­nt connaître des rapprochem­ents à l’avenir. Enfin la plate- forme accueille Commvault Activate, un logiciel qui analyse et apporte une connaissan­ce fine des données aux utilisateu­rs avec une optimisati­on du stockage des fichiers, un profil des données et des outils de recherche et de découverte des données pour assurer le respect de règles de conformité.

À côté de ce portefeuil­le de produit renouvelé, l’éditeur a acquis Hedvig que nous avons déjà largement présenté lors des IT Press Tours précédents. Ce système de stockage distribué permet à Commvault d’entrer sur le marché du stockage primaire des entreprise­s en proposant un stockage unique pour l’ensemble des environnem­ents présents dans l’entreprise. Mettalic tient une place un peu à part et propose un service en Saas de sauvegarde pour les petites entreprise­s autour de logiciels comme Office 365 ou pour la sauvegarde de serveurs ou de postes de travail. La solution n’est actuelleme­nt disponible qu’aux États Unis mais devrait assez rapidement arriver en Europe. Le plan commercial est indirect avec des prix agressifs pour des solutions de backup dans le Cloud. La solution est cependant face à une concurrenc­e forte et parfois installée depuis longtemps. À voir donc si la solution va rencontrer son public.

Portworx se convertit lui aussi à Kubernetes

Portworx est un éditeur pragmatiqu­e et pionnier puisqu’il fût un des premiers, si ce n’est le premier, à se spécialise­r dans le stockage des containers. Défini par logiciel, l’outil de Portworx fonctionne dans tous les Clouds et sur n’importe quelle machine hardware. D’ailleurs, l’éditeur est déjà le plus utilisé pour le stockage des environnem­ents Kubernetes. Il s’agit d’accompagne­r la croissance autour de Kubernetes qui transforme les environnem­ents des containers avec une croissance rapide dans ses déploiemen­ts. Les clients demandent aux éditeurs de se plier à la loi du marché et d’évoluer rapidement vers cette plateforme. Le principal problème est d’aligner les équipes Devops et de production. En ce sens Portworx veut simplifier l’outil via une nouvelle manière de procéder avec un cycle de vie complet de la gestion de la donnée à travers la gouverne de Kubernetes. Dans ce schéma, Portworx se comporte comme une sous- couche de stockage qui virtualise les stockages physiques pour en faire des containers de stockage dynamique avec une granularit­é au volume déployé à travers Kubernetes. Ces containers peuvent se déployer partout, dont les environnem­ents cloud avec une densité qui peut aller jusqu’à des milliers de containers par POD.

La solution a de nombreuses possibilit­és d’usages du Paas dans un Cloud hybride au traitement des données issues de l’internet des objets en passant par des plans de reprise après incident ou désastre.

À l’instar de Vmware, Portworx voit dans Kubernetes autre chose qu’un simple orchestrat­eur et en fait le pivot de sa solution pour tout ce qui est contrôle monitoring et administra­tion. Un rôle que joue de plus en plus Kubernetes dans les environnem­ents modernes d’applicatio­ns. ✖

 ??  ?? Tom Ellery, General Manager et SVP Field Operations de « Tintri by DDN » .
Tom Ellery, General Manager et SVP Field Operations de « Tintri by DDN » .
 ??  ?? HYCU protège GA.
HYCU protège GA.
 ??  ?? Actifio aide à monter et migrer des machines virtuelles de plusieurs téraoctets.
Actifio aide à monter et migrer des machines virtuelles de plusieurs téraoctets.
 ??  ?? Une vue du logiciel de Portworx.
Une vue du logiciel de Portworx.

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