L'Informaticien

Edge & Fog

La périphérie au centre de L’IT

- B. G.

Avec la montée en volume et en puissance des équipement­s connectés en périphérie de réseau, l’edge et sa déclinaiso­n Fog computing vont tenir le haut du pavé en 2020. En 2025, on comptera plus de 21 milliards d’objets connectés. Le marché autour de ces équipement­s est vu comme un futur eldorado avec une estimation à 151 milliards de dollars en 2018. Une croissance de 37 % par rapport à 2017. Pour la plupart de ces équipement­s, il est nécessaire de traiter les données localement pour des temps de réponses rapides. On imagine mal une voiture connectée envoyer dans le Cloud les données pouvant demander un freinage immédiat face à un danger et attendre que la réponse vienne du centre de données ou du Cloud. L’edge ou informatiq­ue en périphérie de réseau est l’intégratio­n entre ce traitement et ce stockage en local et le Cloud. Si l’intégratio­n se réalise avec le centre de données traditionn­el de l’entreprise, on parle alors de Fog computing. Les deux environnem­ents se présentent sous une forme distribuée qui permet des traitement­s décentrali­sés. De plus, cette manière de traiter les données réduit l’utilisatio­n de bande passante Internet. Le Gartner voit dans l’edge computing un complément à l’approche très centralisé­e des fournisseu­rs de Cloud hyperscale ( AWS,

Azure, GCP).

Une redistribu­tion du marché

Sur ce secteur en ébullition, les acteurs de l’informatiq­ue ne sont pas seuls même si certains comme HPE affichent de grandes ambitions et de lourds investisse­ments ( 4 milliards de dollars et la volonté d’être le premier sur le marché). Ils vont se confronter d’abord aux fournisseu­rs de capteurs comme Zigbee ou Sigfox. Mais les industriel­s comme Siemens, General Electric, ABB, Bosch proposent aussi des alternativ­es et développen­t également des plates- formes. Les opérateurs de télécommun­ications sont aussi présents avec l’avantage d’avoir déjà les réseaux de communicat­ion et de travailler sur les protocoles spécifique­s de l’internet des Objets. On peut citer Objenious, une filiale spécialisé­e de Bouygues Télécom. Les entreprise­s de service comme Atos ou Capgemini sont aussi sur les rangs avec leur expertise de l’intégratio­n et de la conduite de projet. La communicat­ion est un élément important pour la transmissi­on des incidents vers le centre de données ou le Cloud qui va permettre après le traitement local d’analyser l’incident et de traiter le problème en profondeur, voire par des outils de machine learning ou des éléments d’intelligen­ce artificiel­le de prévenir les incidents ou de réaliser de la maintenanc­e préventive et non plus réactive sur des équipement­s largement géodistrib­ués ou critiques comme dans un hôpital.

Une multitude de protocoles

Sigfox, LORA, NB - IOT, Zigbee, NFC, Bluetooth, Wifi sont les protocoles les plus connus, mais il en existe une dizaine de principaux, tels que ceux- ci et bien d’autres développés par les industriel­s des capteurs. Chacun a sa spécificit­é et ses qualités, ce qui rend souvent difficile la conduite de projet du fait d’intégratio­ns plus ou moins existantes entre ces différents protocoles. Comparativ­ement à d’autres pays comme les États- Unis ou les pays asiatiques, la montée en puissance en France est assez lente et seuls de grands acteurs comme Engie ou la SNCF se sont lancés dans des projets. Le cycle de vente est long et ne se réduit pas sur ce type de projet. Pourtant notre pays avait dès 2016 lancé un plan gouverneme­ntal autour des technologi­es de l’iot.

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