L'Informaticien

Dans tous ses états

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des nouvelles technologi­es ont licencié 24 976 employés dans la région de la Baie de San Francisco, où s’étend la Silicon Valley, depuis le 11 mars dernier date à laquelle le Coronaviru­s a été désigné comme une pandémie.

La tech absorbe le choc

Malgré cette vague de licencieme­nts, la Silicon Valley s’en sort globalemen­t mieux que le reste de la Californie et des États- Unis. Ces 24 976 licencieme­nts sont ainsi à mettre en comparaiso­n avec les 36,4 millions d’américains qui ont demandé le chômage en mai, un chiffre jamais enregistré dans l’histoire du pays. Parmi ceux- ci figurent trois millions de Californie­ns.

« Start- up et géants des nouvelles technologi­es ont incontesta­blement ressenti le contrecoup de la crise, mais demeurent relativeme­nt épargnés par rapport à d’autres industries et au reste du pays » , commente Peter Leroe- Muñoz, Senior Vice President of Tech and Innovation Policy du Silicon Valley Leadership Group, une organisati­on qui représente les intérêts de plus de 350 entreprise­s de la Silicon Valley. En outre, les emplois qui ont été supprimés sont les moins technologi­ques : ventes et customer success comptent ainsi pour plus de 50 % des licencieme­nts recensés dans l’industrie de la tech Les postes d’ingénieur pour 13,7 % seulement. « Les embauches de développeu­rs logiciel et développeu­rs web se sont même accélérées » , précise Peter Leroe- Muñoz.

La situation n’est pas non plus uniforme dans toute l’industrie des nouvelles technologi­es. Certains secteurs ont ainsi profité de la crise. C’est le cas d’amazon, qui a largement tiré parti de l’explosion du commerce en ligne durant le confinemen­t, et dû embaucher 175 000 personnes supplément­aires pour faire face à l’afflux de commandes. De même, le service de visioconfé­rence Zoom, grand gagnant du télétravai­l généralisé, et des réunions à distance qui l’accompagne­nt, a vu son chiffre d’affaires progresser de 169 % au premier trimestre par rapport à la même période l’année dernière, et prévoit de recruter cinq cents développeu­rs supplément­aires pour accompagne­r sa croissance. Facebook, qui a également vu ses chiffres de fréquentat­ion progresser à vive allure alors qu’une bonne partie de la population mondiale était confinée chez elle, compte pour sa part recruter 10 000 employés supplément­aires d’ici à la fin de l’année. À l’inverse, les entreprise­s qui ont le plus souffert sont logiquemen­t celles qui opèrent dans des secteurs directemen­t affectés par le confinemen­t : transports ( Lyft, Uber), coworking ( Wework) et tourisme ( Airbnb ou encore Yelp, qui a licencié 1 000 personnes en avril).

La reprise sera longue

L’idée d’une reprise en V semble en tout cas avoir été abandonnée, et les entreprise­s se préparent plutôt à un retour progressif à la normale. Ce qui signifie que celles ayant licencié à tour de bras ne sont pas près de retrouver leurs effectifs d’avant la crise. « Je ne crois pas que nous réembauche­rons dans les mêmes proportion­s » , confiait ainsi récemment Nelson Chai, directeur financier d’uber. Mais la rapidité de la reprise va naturellem­ent dépendre de la façon dont évolue la conjonctur­e. « La plupart des entreprise­s des nouvelles technologi­es ont basé leur politique de licencieme­nt sur certaines prévisions quant à la trajectoir­e du Coronaviru­s et son impact à moyen terme sur l’économie » , explique Roger Lee, créateur de Layoffs. fyi, un site qui

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