Green Code, une pratique à développer
L’éco- conception, modèle consistant à prendre en compte l’impact environnemental d’un produit avant même sa production, ne s’applique pas qu’aux terminaux et aux data centers : le développement d’applications est lui aussi concerné. On parle d’ailleurs de Green Code, soit l’optimisation du code de sorte à minimiser la consommation de ressources par l’application développée. On en supprime le superflu : suppression des appels à des API ou libraries inutiles, choix de langages moins « lourds » , élimination de la redondance… Avec pour corollaire un code moins indigeste et surtout une application plus performante, plus réactive.
Cela peut sembler rapide, pourtant le Green Code n’est pas vraiment rentré dans les moeurs. Si des sociétés telles que le Nantais Greenspector tentent de sensibiliser sur ces sujets, force est de constater que le thème de l’écologie est absent des formations destinées aux développeurs. Une heure dédiée au sujet sur deux ans de cours, nous expliquait plus tôt cette année une étudiante d’une formation de développeur web. Chez Google Cloud, outre la sensibilisation des salariés, la réduction de l’impact environnemental du développement de services numériques passe notamment par le machine learning, pour réduire par exemple le nombre de tests effectués pendant le cycle de développement. Plus largement, le géant du Web a cette année encore modifié les algorithmes de ranking de son moteur de recherche, prenant en compte la vitesse de chargement et la réactivité des pages web. « Or ces métriques sont entre autres révélatrices de la consommation réseau et du besoin en ressources CPU/ mémoire sur le terminal de l’utilisateur. Nous nous attendons donc à ce que l’un des impacts de cette mesure soit d’inciter les développeurs à coder des applications web plus efficaces d’un point de vue énergétique » , souligne Bastien Legras, chez Google Cloud France.
Ces méthodes sont évidemment très propres aux questions d’infrastructures, mais l’approche Green IT est bien plus large et l’on ne saurait dresser une liste exhaustive de l’ensemble des bonnes pratiques adaptées à chaque typologie d’activité, d’entreprise, de métier, d’équipe. On peut penser par étage, avec pour commencer des mesures simples à mettre en oeuvre, servant de « pied dans la porte » au Green IT : rallongement de la durée d’utilisation des terminaux, meilleure gestion des mails, recours à des solutions data centers plus écologiques… Un conseil s’adresse pourtant à toutes les entreprises : « Savoir d’où l’on part et ce à quoi l’on est prêts à renoncer » , selon Qarnot. « Pour se lancer dans une approche Green IT, comme pour n’importe quel mouvement de fond dans une entreprise, il faut oser s’attaquer à ce que l’on fait depuis longtemps, voire à ce qui fonctionne déjà. La question n’est pas seulement de savoir comment faire autrement, mais de savoir comment faire mieux et autrement. Et le mieux intègre aujourd’hui l’écologie ! » . ✖