L'Obs

CENTRISTES MAIS PAS TÉMÉRAIRES !

- H. A.

Hervé Morin, ancien ministre de la Défense et l’un des principaux dirigeants centristes, est catégoriqu­e : il n’est « absolument pas » question pour l’UDI de devenir une « composante de la majorité » . L’abstention de plus d’une vingtaine de députés centristes, dont Hervé Morin, a permis à Manuel Valls de faire voter le pacte de responsabi­lité à l’Assemblée nationale, malgré la défection d’une quarantain­e de députés socialiste­s. Mais les centristes semblent effrayés par leur audace. Quelle va être la réaction de leur électorat ?

« Des leaders de l’UMP m’ont dit que nous avions commis une faute politique grave, confie Hervé Morin, et que nous allions y laisser des plumes aux élections européenne­s. » L’ancien ministre de la Défense avoue être lui-même interrogat­if. Il a longuement hésité avant de s’abstenir. Il souhaitait saluer la « véritable inflexion » que constitue le pacte, même s’il le juge « très insuf- fisant techniquem­ent » . Morin était aussi désireux que l’UDI se démarque de l’UMP. Mais il est conscient que l’impopulari­té de François Hollande peut faire apparaître toutes bonnes manières vis-à-vis du gouverneme­nt comme des compromiss­ions.

Comme les autres dirigeants centristes, Hervé Morin espère que les listes de l’Alternativ­e, la réunion de l’UDI et du Mo Dem de François Bayrou, vont faire un « score à deux chiffres » aux prochaines élections européenne­s. Mais il doit constater que les sondages sont pour l’instant décevants : 7 à 8%, c’est-à-dire à peu près le même niveau que le Mo Dem seul en 2009. Lors de la création de l’UDI, en 2012, Jean-Louis Borloo, aujourd’hui retiré de la vie politique, avait annoncé que la nouvelle formation allait devancer l’UMP aux européenne­s. On en est très loin, tant le climat est à l’euroscepti­cisme.

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