Guaino fait de la résistance

Henri Guaino, qui persiste à refuser de voter pour la liste de son propre parti aux européennes, n’en finit plus d’agacer dans les rangs de l’UMP. Depuis plusieurs mois, les poids lourds du parti ne ménagent pourtant pas leur peine pour faire revenir à la raison l’ancienne plume de Sarkozy. Dès la fin janvier, quelques jours après l’investiture d’Alain Lamassoure en Ile-de-France, à laquelle Guaino s’était fermement opposé, les Amis de Nicolas Sarkozy ont organisé un déjeuner dans un restaurant parisien au nom prédestiné: L’Antre Amis. Brice Hortefeux, qui préside l’association, avait convié Lamassoure dans l’espoir d’apaiser les tensions. Mais l’ambiance conviviale n’a pas empêché Guaino de réaffirmer sa « divergence de fond » avec l’eurodéputé sortant qui présente, à ses yeux, la tare d’être né en politique sous Giscard. Les tentatives de Jean-François Copé, qui à plusieurs reprises a incité le député des Yvelines à mettre de l’eau dans son vin, n’ont pas rencontré davantage de succès. Claude Goasguen s’est à son tour heurté à un mur, mardi 13 mai, en réunion du groupe UMP à l’Assemblée, lorsqu’il a sommé Guaino de jouer plus collectif à l’approche du scrutin. « Il s’est levé, offusqué, disant qu’il ne se tairait pas » , se souvient l’élu. Preuve de son intention de continuer à se faire entendre, Guaino a pris soin de faire parvenir à l’ensemble des députés de son parti son interview au « Figaro » du 6 mai, où il vante les bénéfices du « débat d’idées » . Simple précaution, « pour ceux qui ne l’auraient pas lue » , précise-t-il.