Un Nobel en ligne de mire
Au Pérou, le Nobel de littérature Mario Vargas Llosa est connu pour son activisme de droite. Il avait même été le candidat libéral à la présidentielle de 1990, avant de s’exiler en Espagne. Mais aujourd’hui celui qui fut autrefois proche de Fidel Castro est considéré comme le chef d’orchestre d’une nébuleuse regroupant trois fondations accusées de fomenter des complots et de mener une guerre néolibérale dans toute l’Amérique latine. Outre son propre mouvement, la Fondation internationale de la Liberté, il s’agit de la Fondation pour l’Analyse et les Etudes sociales (FAES) et de la Fundación Iberoamérica Europa (FIE), toutes deux proches de la mouvance la plus réactionnaire du Parti populaire espagnol. Récemment le président bolivien Evo Morales a exhibé des photocopies de chèques montrant que la FIE avait bien financé l’agitation sociale qui avait failli entraîner sa chute en 2008 et 2009. On évoque aussi le parrainage de certains programmes, comme celui d’une « Consolidation des institutions du secteur patronal, des leaders sociaux et jeunes journalistes » au Venezuela, qui a reçu 150000euros de la même source. Circonstance aggravante: cet activisme serait financé par de l’argent sale: Iberoamérica Europa, qui partage son siège à Madrid avec la fondation de Vargas Llosa, est soupçonnée de détournements de subventions européennes. Et ces trois institutions qui ont plusieurs dirigeants communs seraient aussi impliquées dans l’affaire Gürtel, le scandale qui secoue depuis des années la droite espagnole dont plusieurs hauts responsables sont poursuivis.