L'Obs

Gare à la gueule de bois

- Guillaume Malaurie

Le granulé de bois, appelé aussi «pellet», a depuis peu une grosse cote auprès des Français. Ils en consommera­ient aujourd’hui plus de 650000 tonnes contre à peine 45000 en 2004. Et, selon les derniers chiffres, les ventes de poêles et inserts à granulés ont progressé en 2013 de 60%, passant de 58000 à 94000 ! L’engouement est moins puissant mais tout de même très significat­if pour les chaudières à granulés dont les prix oscillent entre 15000 et 20000 euros, sans compter le silo de stockage. 9000 de ces chaudières ont été vendues en 2013 contre 6600 l’année précédente. Normal : le granulé de bois reste infiniment plus compétitif que l’électricit­é et le fuel. Sauf que la promesse d’origine des promoteurs de pellets faisait valoir à grand renfort de pub une parfaite stabilité des granulés du fait des ressources renouvelab­les de la forêt française. Or, la tonne de pellet ne cesse de se renchérir. Elle est passée hors taxe, en moyenne, en 2005, de 165 euros la tonne de vrac à 252 euros en 2013. En Haute-Loire, on arrive à 269,5 euros soit 22,5% d’augmentati­on en trois ans. Un lecteur de « l’Obs », André Mulinier, constate, lui, que « depuis quatorze mois, la tonne est passée de 283,5 à 356 euros. » La faute à la hausse de la TVA? Un peu. Mais il est probable que les commerciau­x aient profité de l’aubaine de la demande pour gonfler leurs marges. Jusqu’à rendre le gaz, en baisse, presque aussi intéressan­t que le granulé. sécrètent aussi des digestats qui sont des engrais naturels. Sauf que, dans un avis rendu public début mai, l’Anses (Agence sanitaire) estime que l’homologati­on de ces digestats pour épandage n’est pas possible en l’état faute de pouvoir s’assurer de l’innocuité de ces produits tant pour la santé publique que pour l’environnem­ent. Une manière de rappeler que tout est bon dans le cochon, sauf la chimie et les antibios dont on l’abreuve.

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