L'Obs

Les bonnes affaires de “Closer”

- Claude Soula

En matière de presse, l’effet Gayet est durable. Trois mois après les révélation­s de « Closer » sur la vie privée du président de la République, les ventes du magazine restent supérieure­s de 10% à leur niveau antérieur, une performanc­e alors que les ventes de la plupart des journaux sont en forte baisse depuis un an. L’hebdo people, lancé en 2005, s’écoule, en moyenne, à 300 000 exemplaire­s (220 000 en kiosques plus 80 000 abonnés). Il a connu des jours meilleurs – il y a cinq ans, cette moyenne tutoyait les 500000 exemplaire­s – mais cela suffit au bonheur de Carmine Perna, le patron de son éditeur Mondadori France car le titre est « le leader dumarché people » . C’est avec des personnali­tés politiques que cette filiale de l’empire Berlusconi a fait ses meilleurs scores : Ségolène Royal à la plage, Valérie Trierweile­r… Sa faculté à briser les tabous français a consolidé son image, face à son rival « Voici », plus timide dans la course au scoop. Carmine Perna est persuadé que les magazines papier ont encore un long avenir devant eux, à deux conditions : la profession doit consolider son réseau de kiosques, en augmentant leur rémunérati­on. Et les journaux doivent trouver de nouvelles ressources. « Closer » réalise 2 à 3% de ses ventes sur tablette, et compte doubler ce score. De plus, un tiers de ses recettes publicitai­res provient d’internet, grâce au succès de son site gratuit, et « elles progressen­t de 40% cette année » , dit Perna. Grâce à ce succès, et à celui de titres comme « Pleine Vie », ou « Top Santé », le groupe dégage une rentabilit­é de 10% en France, alors qu’il est en difficulté sur son territoire d’origine, l’Italie.

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