Quand la Chine jardinera…
Pour lutter contre pollution de l’air, Pékin a relancé l’horticulture. Depuis, des pépiniéristes des Pays de la Loire, emmenés par le conseil régional, rêvent de semer des contrats
Certains jours, à Pékin, le brouillard de pollution est si épais que Yaole distingue à peine le contour des tours voisines. Ce n’est pas le moment d’ouvrir les fenêtres et, dans son appartement du 7e étage, la jeune Pékinoise active ses deux machines à purifier l’air. Outre cet équipement adopté par les citadins les plus aisés, elle a disposé des plantes censées lui apporter un effet « fraîcheur ». Dans les villes champignons de l’Est chinois, où le taux de particules fines peut atteindre des seuils 20 fois supérieurs aux normes fixées par l’Organisation mondiale de la Santé, la vocation des plantes est assurément moins ornementale qu’utilitaire. C’est vrai chez les particuliers. Ça l’est plus encore dans les espaces publics, où les municipalités sont confrontées à la double injonction gouvernementale de soutenir la croissance tout en réduisant les effets des dioxydes de carbone.
Remettre du vert partout où c’est possible, le long des avenues embouteillées, au pied des forêts de béton, entre deux voies de boulevards circulaires… voire créer des écoquartiers. Ce verdissement à marche forcée paraît certes dérisoire face aux immenses défis de la lutte contre la pollution, mais l’horticulture a été classée lors du dernier Congrès chinois parmi les dix industries prioritaires. Et un immense marché s’ouvre pour tous les horticulteurs de la planète...
Binette en main, les Français ne sont pas les derniers à vouloir semer des contrats. Avec Végépolys, son pôle de compétitivité spécialisé dans le végétal, les Pays de la Loire, deuxième région horticole de France, laboure déjà le terrain. Le mois dernier, son président, Jacques Auxiette, accompagné de sa délégation d’entreprises et d’élus, était encore en visite pour reconduire les accords de coopération avec le
aconduit une délégation économique etpolitique des Pays de la Loire à l’Exposition internationale horticole deQingdao
Shandong, l’une des provinces les plus dynamiques de Chine. Temps fort de cette mission: l’Exposition internationale horticole, organisée cette année par la ville portuaire de Qingdao. Cette manifestation qui dure six mois est à l’échelle du pays : gigantesque. Il faudrait trois jours pour la visiter, dit-on. Au pied d’une montagne, 240hectares ont été viabilisés, retournés, creusés pour accueillir une zone lacustre et un escalier d’eau. Dans cette sorte de Disneyland de l’espèce végétale, une immense serre, des bâtiments futuristes écoresponsables destinés à accueillir les conférences, des restaurants et des aquariums géants ont été construits fissa. Un téléphérique a été installé, qui balance ses nacelles pour permettre aux 12millions de visiteurs attendus d’apprécier du ciel les différents jardins attenant aux pavillons chinois et à ceux des 37 pays représen- tés, dont celui des Pays de la Loire, qui a eu le privilège de voir 1 500 mètres carrés mis à sa disposition pour présenter ses paysages typiques des bords de Loire. « Nous sommes la seule région invitée, assure Jacques Auxiette, c’estle résultat de nos efforts patients et constantspourétablirdesrelationsavec le Shandong. » En 2007, la région a ouvert un bureau de représentation à Qingdao, destiné à faciliter les prises de contact de ses entreprises, tous secteurs confondus. L’investissement en fait-il jaser certains ?... « Auboutdetrois ans, plus de la moitié des candidats à l’exportation ont réussi », se défend Jacques Auxiette.
« Une prairie de 100 mètres carrés séquestre, au niveau des racines, 11 kilos de CO par an. » L’argument d’Euroflor n’est pas très poétique, mais il a fait mouche. Avec ses mélanges fleuris, façon prairie sauvage, tout spé-