Une conférence, pour quoi faire ?
Que signifie l’acronyme COP ? « Conference of the Parties » , les « parties » en question étant les pays qui ont signé la Convention de Rio sur le climat en 1992. Cette 21 édition sera française, puisqu’elle se déroulera au Bourget, à deux pas de Paris, du 30 novembre au 11 décembre. Quelque 20 000 participants (Etats, ONG, entreprises…) y sont attendus pour se mettre d’accord sur une impérieuse nécessité : réduire les émissions de gaz à effet de serre de manière si drastique que le climat de notre pauvre planète ne dépassera jamais de 2 degrés la température de 1990. Jusqu’ici, on ne peut pas dire que ces grandes réunions ont fait des miracles. Et la COP21 pourrait se contenter de belles paroles… ou marquer une rupture. Schématiquement, depuis vingt ans, la Convention-Cadre des Nations unies sur les Changements climatiques (CCNUCC) fixait un objectif global de réduction et partageait ensuite le fardeau entre la quarantaine de pays les plus développés. Une méthode dite « de haut en bas », en apparence efficace, mais qui n’a porté ses fruits que dans certains pays (surtout ceux de l’Union européenne). Pourquoi ? Parce que la Chine, premier émetteur mondial, n’était pas concernée – ce n’était pas un pays développé. Et parce que les Etats-Unis ont toujours refusé qu’une organisation extérieure leur dicte quoi faire en matière de carbone. Depuis le fiasco de Copenhague (2009) où personne n’a réussi à se mettre d’accord, la communauté internationale a donc décidé de changer de braquet, et Paris devrait mettre en place une méthode dite « de bas vers le haut » : d’ici à juin 2015, les pays devront déclarer quels sont leurs efforts à la CCNUCC, chargée ensuite d’en vérifier la véracité. Portées par chaque nation plutôt qu’imposées par l’étranger, promesses les engageront peutles être davantage. C’est en tout cas ce qu’espèrent les promoteurs de cette méthode. Ceux-ci anticipent que les efforts promis seront sans doute trop modestes (les « contributions » des Etats-Unis et de la Chine font un peu le service minimum), mais ils tablent à terme sur un mécanisme de plus en plus sévère – obligeant, par exemple, les pays à se montrer toujours plus ambitieux.