Izïa en haut de la vague
PAR IZÏA (BARCLAY)
Ne cherchez plus Izïa sur une quelconque scène rock, le corps en transe, les cheveux dans les yeux. Ne cherchez pas davantage à retrouver cette voix que l’on a si souvent comparée à celle de Janis Joplin. Son nouvel album « la Vague » est une véritable surprise, témoignage d’un changement radical de style. Après deux disques rock en anglais, celui-ci est électro et en français. A 25 ans, la fi lle chérie de Jacques Higelin, pour laquelle il écrivit jadis « Ballade pour Izïa » ou plus récemment « J’t’aime telle », n’est pas de celles qui se laissent facilement enfermer dans un style. Certes, on pourrait reprocher à Johnny Hostile, l’arrangeur de ces neuf nouvelles chansons, ses nappes trop épaisses et surchargées. Mais leur e cacité fi nit par s’imposer. Cette ambiance musicale en e et valorise la voix fougueuse d’Izïa : elle lui permet de développer toute sa particularité et son charme. Chanter en français, pour elle, c’est risquer la comparaison avec Arthur H, son demi-frère, et plus encore avec leur père. Mais elle s’en sort très bien. Les textes, qui évoquent des personnages sur le point de prendre la fuite ou qui, déjà, ont pris le départ, sont étonnants. Face à ce vide, à ces absences, la voix traduit le sentiment d’abandon. Sans mélancolie, avec résilience. Cette légère plainte on la perçoit en écoutant « Hey », « Silence radio », « les Ennuis ». Plus loin dans l’album, « Autour de toi » en est sans doute le moment le plus fort : celui où l’alchimie entre le chant, les paroles et la musique est la plus réussie. Un tube en puissance. Izïa, comédienne et chanteuse, peut se rassurer : son parcours demeure un sans-faute.