L'Obs

L’ ENFANT BOURREAU DE DAECH

Le 11 mars, Daech diffusait la vidéo glaçante d’un enfant exécutant un otage. Aux côtés du jeune garçon, Sabri Essid, son beau-père, mais aussi le demi-frère et mentor de Mohamed Merah, le tueur de Toulouse. Enquête

- DOAN BUI

Il a des yeux noirs bordés de longs cils, des yeux de fille, des joues rondes avec cette peau crémeuse et tendre des enfants. A quoi pense-t-il, R. (1), à ce moment-là, un pistolet trop lourd dans les mains, le cadavre d’un homme exécuté à ses pieds ? A quoi peut penser un gamin de 12 ans qui, il y a encore un an, regardait les dessins animés sur Gulli et se retrouve maintenant en Syrie, dans les camps d’entraîneme­nt de Daech, programmé pour devenir un tueur ?

Sur la vidéo que l’organisati­on terroriste a diffusée le 11 mars sur les réseaux sociaux, on voit le petit R., comme déguisé dans un treillis paramilita­ire, tenant un pistolet. A ses côtés un homme déclame, en français, avec un accent du Sud-Ouest : « Vous les juifs, Allah nous a permis de tuer vos frères sur le sol français et ici sur la terre du califat […] Les conquêtes islamiques viennent de commencer, les juifs tremblent car la promesse est proche. » L’homme pousse ensuite le gamin vers le condamné à mort, présenté comme « espion du Mossad », pistolet en joue. L’enfant s’écrie d’une voix flûtée « Allahou Akbar ! ». Il plisse les yeux, son regard est lisse, comme vide. La victime est tuée d’une balle dans la tête, puis son corps criblé de balles. L’enfant brandit le pistolet vers le ciel. Tout à l’heure, certaineme­nt, l’homme à ses côtés et les autres « frères » le félicitero­nt d’avoir accompli son devoir de moudjahid. Cela rêve à quoi, la nuit, un petit garçon qu’on a transformé en meurtrier ?

DJIHAD EN FAMILLE

L’homme aux côtés de l’enfant, c’est son père, ou plutôt son beau-père. Il s’appelle Sabri Essid, et c’était le mentor de Mohamed Merah : ces deux-là étaient même théoriquem­ent demi-frères, puisque Sabri avait souhaité unir leurs familles en mariant religieuse­ment son père à Zoulika Merah, la mère du tueur de Toulouse. Le numéro de Sabri Essid est d’ailleurs celui qu’on retrouve le plus fréquemmen­t sur les relevés téléphoniq­ues de Mohamed Merah pendant les quelques mois précédant les attentats. Malgré les demandes répétées des avocats des victimes, Sabri Essid n’a jamais été entendu par la police pour les crimes commis par Merah en mars 2012 : « Alors qu’il savait des choses, voire était peut-être complice », répète Samia Maktouf, l’avocate de Latifa Ibn Ziaten, la mère d’un des militaires tués. Sabri Essid a en tout cas choisi la date anniversai­re du début des tueries pour partir en Syrie avec toute sa famille : son jeune frère, sa compagne et le petit R., qu’il considère comme son fils, ainsi que leurs jumelles de 1 an et le petit dernier, âgé de quelques mois. Et c’est encore la date anniversai­re du 11 mars qui a été choisie par le groupe Etat islamique (EI) pour diffuser cette vidéo, mettant en vedette le Toulousain et l’enfant-soldat. Avec Sabri Essid, ils sont tout un groupe de « frères » et de « soeurs » à s’être envolés, avec valises et bambins, vers « le pays de Cham », comme ils disent, au printemps 2014. Dans la bande, il y a également Souad Merah, la soeur de Mohamed Merah, son mari et ses quatre petits. Souad est restée très proche de Sabri Essid, qui faisait parfois les courses à Toulouse pour elle ou sa mère au Géant Casino, métro Basso Cambo. C’est elle qui lui aurait présenté sa compagne, la mère de R.

Partir faire le djihad? Pour Essid, ce n’était pas une première. En 2006, à 22 ans, il s’était envolé avec des amis vers la Syrie, tentant de rejoindre l’Irak et AlQaida : capturé par la police syrienne en décembre 2006, il avait été extradé en février 2007, mis en détention, puis jugé et condamné en 2009 à cinq ans de prison pour « associatio­n de malfaiteur­s en vue de la préparatio­n d’un acte terroriste ». Sorti de prison en 2010, il avait tout fait pour se faire oublier. « Avant, on le voyait traîner, tentant d’embrigader les jeunes du quartier. Mais il était invisible ces derniers temps, on croyait même qu’il avait quitté Toulouse », assure Frédéric Mercadal, l’entraîneur du club de foot des Izards, où jouait Mohamed Merah. Sabri et ses amis n’avaient en fait qu’une idée : repartir en Syrie. Mais, cette fois, avec femme et enfants puisque l’EI incite les « frères » à venir en famille. Au printemps dernier, les « frères » de Sabri, obéissants, sont donc tous partis, avec leurs épouses. Certaines étaient enceintes, d’autres avaient des nourrisson­s qu’elles allaitaien­t encore. Daech réclame de la chair fraîche. Des « soeurs » à marier pour ses combattant­s. Et des enfants à dresser pour en faire des tueurs. Dans le dernier numéro de « Dabiq », le magazine de propagande de l’EI, la photo des jeunes « lionceaux du califat », comme sont appelés ces enfants-soldats, éclate, pleine page (voir p. 64). Il y a R., avec, à ses pieds, sa victime ensanglant­ée. Et sur l’autre page, un jeune « frère » d’une

dizaine d’années aussi, un Kazakh aux pommettes hautes et aux traits fins que Daech a exhibé dans une vidéo en janvier, le montrant qui exécute un « espion » russe. L’article de l’EI se félicite : « Comme nous l’attendions, les kuffars [mécréants, NDLR] ont poussé des hauts cris quand ils ont vu que le califat avait utilisé des enfantssol­dats. Tout comme les enfants disciples du prophète ont trempé leurs épées dans le sang de l’ennemi, les enfants du califat tacheront également leurs balles avec le sang des ennemis d’aujourd’hui. »

A Toulouse, c’est le choc. Plusieurs camarades ont reconnu R. sur la vidéo. Ils étaient l’an dernier avec lui en CM2 à l’école primaire des Vergers, dans le quartier du Mirail, et ont fait leur rentrée ensemble en 6e cette année au collège Vauquelin. « Certains sont venus en pleurs à l’école, le lendemain, d’autres étaient complèteme­nt mutiques. Une cellule de soutien psychologi­que a été mise en place », explique Jacques Caillaut, l’inspecteur d’académie. Le vendredi 14 mars 2014, un signalemen­t d’absence avait été fait : cela faisait trois jours que R. n’était pas apparu à l’école. « Son père était même venu le chercher », il ne savait pas que le petit était déjà parti en Syrie. Au club de foot du quartier de Bagatelle, on se souvient bien de ce petit garçon qui s’entraînait le mardi et le jeudi soir : « Il était arrivé à l’automne 2013, ça se passait très bien, il s’est très vite fait des copains », se souvient l’entraîneur de l’US Bagatelle.

“MOHAMED, C’EST SCARFACE”

Abdelghani Merah, l’aîné de la fratrie Merah, a condamné les actes de son frère dans un livre paru en 2012 (2). Depuis, il vit en paria. Il a tout perdu, a dû quitter précipitam­ment Toulouse, a galéré pour retrouver un logement. Il a accepté de nous rencontrer, à Perpignan, la dernière ville où il a posé ses valises. « Mais même là, on me reconnaît. Pour certains gamins, Mohamed, c’est Scarface, une idole. Ils m’insultent, me traitent de harki, de balance car j’ai témoigné auprès de la police. » Abdelghani a également coupé les ponts avec sa famille qui ne lui a pas pardonné son réquisitoi­re, en particulie­r Souad et Kader qui, mis en examen pour complicité, n’a en effet jamais caché qu’il approuvait les actes de son cadet – « Il dit que c’est le plus beau cadeau que Mohamed pouvait lui faire », s’étrangle Abdelghani. Kader et Sabri ont-ils aidé Mohamed à organiser

les attentats? Abdelghani se souvient du tandem inséparabl­e formé par Sabri et Kader, du même âge : « Ils étaient toujours ensemble, prêchant auprès des jeunes du quartier. Ils voulaient que je devienne religieux. Ils ont mis Mohamed sous leur coupe. » Abdelghani s’est ensuite rendu compte qu’ils avaient aussi jeté leur dévolu sur son fils Thibaut (1), qui à l’époque terminait le collège : « Ils lui parlaient de la mort, de l’islam, lui farcissaie­nt la tête avec leur folie. On l’a découvert après les tueries, parce que Thibaut nous l’a confessé. Si nous nous en étions rendu compte trop tard, c’est mon fils qui serait peut-être aujourd’hui en Syrie, sur l’une de ces vidéos de Daech. »

Abdelghani ne peut s’empêcher de penser également à ses neveux. Les deux aînés de Souad, nés d’un premier lit, étaient copains avec R. Les enfants se voyaient, souvent. « Je savais qu’ils prenaient des cours d’arabe et de religion dans un appartemen­t. Il y avait les enfants d’un côté, les hommes de l’autre, et les femmes dans la cuisine. » Souad vivait terrée chez elle depuis les attentats de Toulouse. Lors d’une perquisiti­on le 14 avril 2014 à son domicile, les policiers ont vu, accroché au mur, le drapeau noir de l’EI cachant une photo d’une rue de New York. Souad avait bien l’intention de rejoindre le pays de Cham et a mis les voiles le 9 mai. « Elle pensait que l’EI, c’était le pays où coulent le lait et le miel. Elle s’était mise au bio, au survivalis­me, elle mélangeait tout », soupire son ex-avocate, Marie-Christine Etelin. Souad s’est cependant, assure-t-elle, arrêtée à Gazantiep, du côté turc, donc, à un jet de pierres de la frontière syrienne. Son mari, lui, était de l’autre côté, mais terrifié par ce qu’il y a vu, se serait échappé d’une prison de l’EI. Revenu en France en septembre 2014, il a été mis en examen et dort aujourd’hui derrière les barreaux. Souad craignait d’être arrêtée si elle revenait en France, alors elle est partie se réfugier en Algérie, auprès de son père, avec ses deux cadets, tandis que ses deux aînés repartaien­t à Toulouse, auprès de sa bellefamil­le, où ils ont fait leur rentrée scolaire. Leur copain R., lui, manquait à l’appel… « Ils ne disent rien de ce qui s’est passé làbas », souffle Abdelghani. Entendue le 15 avril 2014 dans le cadre de l’affaire Merah, Souad assurait que ses enfants « n’étaient pas embrigadés » et qu’ils « regardaien­t les dessins animés sur Gulli ». « Mais ils se bouchaient les oreilles, chez moi, quand il y avait de la musique, car c’était l’oeuvre de Satan, raconte Abdel--

ghani. Et ils étaient très inquiets pour ma compagne, qui n’est pas musulmane. Ça les tracassait beaucoup qu’elle doive aller en enfer comme tous les mécréants. » Les gamins ravalaient leurs larmes quand ils se faisaient mal, car « un moudjahid ne pleure pas », répétait le mari de Souad pour les endurcir. Une leçon qu’a certaineme­nt intégrée R., sous la coupe de son beau-père, Sabri.

Car pour Sabri Essid, le fou de Dieu, le djihad ne pouvait se faire qu’en famille. Avec un fils qu’il pourrait dresser à la guerre. Manière de reproduire sa propre relation à son père, rigoriste, dont il est resté très proche et qui a toujours cautionné voire encouragé son engagement religieux. C’est en tout cas ce que sa mère a raconté aux policiers. « Vers 15 ans, dans les années 2000, mon fils a commencé à devenir islamiste. Il m’a alors demandé de porter le voile, de ne pas discuter avec d’autres hommes que mon mari. Son père le soutenait et le poussait dans cette voie. » En 2005, une lettre anonyme dénonce le père et le fils, les accusant de fomenter des attentats dans des supermarch­és de Toulouse. Entendus par les policiers, Sabri et son père répètent que cette dénonciati­on n’est que calomnie, une vengeance de la mère : le couple Essid bat de l’aile et divorce d’ailleurs peu de temps après. Faute de preuves, le duo sera relâché, mais la police découvre néanmoins que Sabri est au centre d’une nébuleuse de salafistes ultraradic­aux, sous l’influence de « l’émir blanc » Olivier Corel, un « cheikh » qui exerce à Artigat, une communauté de l’Ariège. Sabri se jette à corps perdu dans la religion. Il coupe les ponts avec sa mère, pas avec son père, qui déménage chez l’un des nouveaux amis intégriste­s de Sabri, parti en Egypte, le graal des apprentis djihadiste­s à cette période-là. Cette galaxie « Artigat », c’est la nouvelle tribu de Sabri Essid. Il y a là pléthore de convertis, issus de familles catholique­s de la Nièvre, de Normandie ou d’ailleurs, venus s’installer dans le Sud-Ouest. Comme ce jeune Thomas/ Moktar qui raconte avoir eu une révélation après avoir lu « la Critique de la raison pure » de Kant, ouvrage qui lui a donné la conviction de l’existence d’un dieu unique, qu’il appelle désormais Allah. Ou Alain/Abdelatif, qui se dit « possédé » et réclame, afin d’être « libéré », qu’on lui récite des versets du Coran (« Il était malade, il disait qu’il avait un esprit de juif », dira de lui un autre « frère » aux policiers). Dans le groupe, Sabri, c’est la tête brûlée, le plus radical. « Il était sans pitié. Mais il en rajoutait aussi pour se

donner une image, car il est de petite taille et de faible corpulence », a précisé un proche. Sabri Essid se fait filmer – déjà – dans des vidéos incitant à partir prendre les armes, roulant des mécaniques, en treillis et parka militaires. Il conspue les « mécréants », fils des « singes et des porcs », qui ont « moins de pudeur que les animaux » car ils « échangent époux et épouses ».

“UNE PLACE AUPRÈS DE DIEU”

Comment concilier la chair et la religion? Sabri Essid a 20 ans et cette question le tourmente. Il prend conseil auprès de « sages » qui lui expliquent que les textes religieux condamnent la fornicatio­n hors mariage. Il est donc obsédé par le fait de se trouver, vite, une épouse. Le « cheikh » Corel l’a rassuré : djihad et mariage sont compatible­s. Il est possible de mourir en martyr et de rejoindre les 72 vierges tout en connaissan­t ici-bas les plaisirs charnels. Mieux encore, c’est recommandé : « Le “chahid” [martyr] a une place spéciale auprès de Dieu surtout s’il laisse derrière lui une épouse et des enfants, tout ce qu’il y a de plus beau », déclare Essid dans une vidéo. En janvier 2006, à 22 ans, il flashe sur la voisine de son copain Laurent, qui se fait appeler Abdallah. La jeune femme a déjà trois enfants, vit seule, une proie idéale. Il veut l’épouser, de force. Et lors d’une soirée, ça dégénère. « Ils ont commencé par passer des DVD sur la religion. On voyait Ben Laden qui parlait de djihad, qui disait qu’il fallait faire la guerre aux mécréants. Ils ne me lâchaient pas les basques avec le mariage, ils disaient que c’était Satan qui m’entraînait à refuser, que Dieu nous avait réunis, Sabri et moi, pour être ensemble dans l’islam. Il disait que s’il fallait, il tuerait ma famille, mais qu’il se marierait avec moi, là, dans l’heure », raconte la jeune femme aux policiers. Elle crie, le frère débarque, une bagarre s’ensuit, Laurent/ Abdallah sort « un couteau qui sert à égorger les moutons ». Sabri Essid sera condamné à six mois avec sursis. La jeune femme, terrorisée, n’évoquera plus jamais son nom : « C’est un fou fanatique qui me fait très peur. »

Sabri gagne plutôt bien sa vie. Grutier, comme son père, il va de chantier en chantier. Il se paie une Mercedes dans laquelle il frime quand il va voir des « frères » à Paris, rencontrés sur des forums djihadiste­s. Le week-end, avec d’autres « frères » toulousain­s, il vend sur les marchés des livres et des cassettes islamistes, un poste idéal pour faire du prosélytis­me. Là, il a un coup de foudre pour une très jolie blonde aux yeux pervenche, Hélène, une convertie. Une pure et dure, copine de Souad Merah qui, elle aussi, se radicalise à vitesse grand V. Les « soeurs » ne portent plus que le jilbab, cette longue robe-voile noir qui laisse juste apercevoir le visage, avec des gants noirs. Cela séduit Sabri pour qui les filles sans voile « ne sont que des prostituée­s ». Il pense à cette fille, Hélène, mais aussi plus que jamais au djihad. Avec des « frères », ils courent le dimanche matin autour d’un lac dans le quartier Reynerie, et ils s’entraînent au combat à mains nues. Le mariage avec Hélène est sur le point d’aboutir, mais échoue au dernier

moment. « Des sales bouches ont dit des choses sur moi », s’agace Sabri Essid. Ce sera donc le djihad, même en célibatair­e. « Même si j’avais les moyens de rattraper Hélène, j’ai pris la décision de la délaisser pour Allah. » En décembre 2006, Sabri Essid prend un bus Eurolines pour la Bulgarie, puis la Syrie. Et se fait arrêter par la police syrienne alors qu’il tente de rejoindre Al-Qaida en Irak.

Devant les juges qui l’interrogen­t un an après, alors qu’il est en détention à Fresnes, il joue le repenti. « A l’époque, avec le divorce de mes parents, l’échec de mon projet de mariage, cela me faisait comme une boule dans ma tête. Je suis allé en Syrie pour quitter tout le monde. A ma sortie, j’ai eu envie de commencer une nouvelle vie. Me marier, avoir des enfants et éviter au plus les fréquentat­ions avec toutes ces personnes. Mes conviction­s ont changé. Avant je pensais que c’était qu’avec le djihad qu’on pouvait changer les choses. Avec le temps, j’ai su que c’était faux. » En 2010, l’homme est libéré. Il retourne à Toulouse. Il réussit à se marier religieuse­ment avec Hélène, mais l’idylle ne dure pas. Souad lui trouve une autre épouse : la mère de R. Sabri Essid est toujours plus proche du petit frère de Souad, Mohamed, qui lui a rendu visite en prison. Auréolé de ses trois mois de détention, de son passage en Syrie, Sabri Essid est plus que jamais le caïd, le modèle, le mentor pour les gamins à la recherche de repères. Au point de convaincre Mohamed Merah de se lancer dans sa folie meurtrière ? Le jour de l’enterremen­t du tueur, c’est en tout cas Sabri Essid, seul représenta­nt de la « famille » à l’inhumation, qui prend la pelle et creuse la tombe de son protégé. Aujourd’hui, auréolé de sa parenté avec « frère Merah », tombé en « martyr », Sabri Essid, le même qui répétait aux juges avoir compris que « ce n’est pas en tuant qu’on va changer les choses », a embarqué dans son délire un petit garçon. Le visage de cette « nouvelle génération » des « enfants du djihad », « grandie sur les terrains de bataille et à l’ombre de la charia qui portera haut la parole d’Allah ». Selon l’Observatoi­re syrien des Droits de l’Homme, en 2015, Daech a enrôlé dans ses camps d’entraîneme­nt quatre cents enfants-soldats.

 ??  ?? Sabri Essid, lors de l’enterremen­t – sous haute surveillan­ce – de Mohamed Merah, au carré musulman du cimetière de Cornebarri­eu (Haute-Garonne), le 29 mars 2012.
Sabri Essid, lors de l’enterremen­t – sous haute surveillan­ce – de Mohamed Merah, au carré musulman du cimetière de Cornebarri­eu (Haute-Garonne), le 29 mars 2012.
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 ??  ?? Capture d’écran de la vidéo d’exécution d’un otage soupçonné par le groupe Etat islamique d’être un « espion du Mossad », le 11 mars 2015.
Capture d’écran de la vidéo d’exécution d’un otage soupçonné par le groupe Etat islamique d’être un « espion du Mossad », le 11 mars 2015.
 ??  ?? Dans « Dabiq », le magazine de propagande de Daech, un article sur les enfants-soldats, « lionceaux du califat ».
Dans « Dabiq », le magazine de propagande de Daech, un article sur les enfants-soldats, « lionceaux du califat ».
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