Wendie Renard
A 24 ans, la footballeuse dispute, ce vendredi, un quart de finale de Coupe du Monde face à l’Allemagne avec ses coéquipières de l’équipe de France
TOUR DE CONTRÔLE Culminant à 1,87 mètre, soit deux têtes au-dessus de la plupart de ses partenaires, Wendie Renard mène l’équipe de France féminine sur la voie – ardue – d’un premier titre mondial. Son physique impressionnant, allié à une technique parfaite, lui permet d’accumuler les sélections (66) et surtout de marquer régulièrement des buts (16) sur coup de pied arrêté. D’où son statut de « renard des surfaces ». GIRL POWER La charmante jeune femme, portant boucles d’oreille créoles et ongles manucurés, se décrit comme un garçon manqué, quand elle évoque son enfance et son adolescence. Elle a très tôt la bougeotte, s’aventure du côté du handball et de l’athlé, mais jette finalement son dévolu sur le foot, où elle joue dans des équipes mixtes jusqu’à son départ en métropole. « Je préférais être avec les mecs, mais ils avaient parfois la rage car j’étais meilleure qu’eux. »
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OLYMPIQUE LYONNAIS Arrachée à 16 ans à sa Martinique natale pour participer aux tests de détection du centre national de formation à Clairefontaine, Wendie Renard échoue, mais tape dans l’oeil de l’entraîneur Farid Benstiti, et du président lyonnais Jean-Michel Aulas, décidés à investir dans le football féminin. La « petite Renard », comme l’appelle Aulas, est ainsi envoyée dès ses 17 ans en équipe 1 et participera à la conquête des neuf titres consécutifs (et deux Ligues des Champions) emportés par l’Olympique lyonnais.
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CAPITAINE La capitaine des Bleues est d’un naturel réservé. « Plus jeune, ça pouvait même passer pour de la nonchalance », note Isabelle Bernard, présidente du club des supporters lyonnais et dirigeante à l’OL. Miss Renard a toutefois pris de la bouteille. A 24 ans, elle dispose d’un fort ascendant sur ses partenaires. « Elle est dans le factuel. Un animal à sang froid qui dit les choses sans a ect ou méchanceté. »
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CRÉOLITÉ A son arrivée à Lyon, la jeune femme est prise en main par son agent Fred Labiche, et le jeune gardien de but Joan Hartock. Ces deux-là constitueront sa deuxième famille créole. Elle se lie aux Antillais de l’OL – Florent Malouda, Eric Abidal – mais aussi… au Franco-Béninois Sidney Govou, qui la considère comme
sa « petite soeur ».
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FÉMINISME Wendie Renard tient à ce qu’on la qualifie de défenseur avec un R, et non pas de défenseuse. Cette précision lexicale mise à part, Mme Renard se réclame des valeurs féministes et revendique l’égalité salariale hommesfemmes, tout en se disant « pas trop pour le mariage homosexuel », parce que catholique et très croyante.
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SALAIRE Wendie Renard refuse de révéler son salaire, mais avouait dès 2011 avoir bien négocié « pour son jeune âge ». Capitaine d’une des meilleures équipes au monde, la jeune femme doit naviguer entre 10 000 et 15 000 euros brut mensuels, trois fois moins qu’un joueur moyen de Ligue 1.
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PLAYSTATION Wendie Renard est passionnée par les jeux sur console – et tout particulièrement par la nouvelle version de la série Fifa (Fifa 16) qui la mettra en scène au même titre que ses collègues de l’équipe de France masculine. Côté culture, pas de surprise : Wendie apprécie les films d’action et regarde « Dexter » à la télé.
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ALTER EGO Techniquement, son toucher de balle et sa qualité de passe rappellent le gracieux Raphaël Varane. Mais côté carrière, les parallélismes font pencher la balance du côté de Mamadou Sakho. Deux orphelins, marqués par la disparition du père (à 8 ans pour Wendie, à 13 pour Mamadou), qui, contraints de se prendre en main, arrivent tôt au professionnalisme, à l’équipe de France et au capitanat.
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CHEVAUCHÉE Qualifiée, ado, de « nouvelle Pérec de Martinique », Wendie Renard peut courir très vite. Ses remontées balle au pied ne sont pas si fréquentes, mais elles ont la fougue d’un Paul Pogba au grand galop. La nouvelle star, c’est elle ?