Un député frondeur quitte le PS
VALLS EXPERTISE MACRON… Le cas Macron oppose Jean-Christophe Cambadélis et Manuel Valls. Dans une interview à « l’Obs » publiée le 4 juin, le premier secrétaire du PS assénait qu’à ses yeux le ministre de l’Economie n’était « pas socialiste ». « Emmanuel Macron est socialiste, réplique le chef du gouvernement. Il est socialdémocrate, et cela ne fait pas l’ombre d’un doute ! » Reste un mystère : socialiste ou pas, Macron est-il de gauche ?
… ET ABSOUT FOUKS !
« Stéphane Fouks est un ami, mais il ne travaille pas pour moi ! » Manuel Valls n’a pas apprécié que nombre de commentateurs attribuent à son ami de trente-cinq ans, le communicant patron d’Havas Worldwide (ex-Euro RSCG), une responsabilité dans sa défense maladroite après son voyage à Berlin pour la finale de la Ligue des Champions. « Il n’y a qu’un seul fautif dans cette histoire, c’est moi », répète le Premier ministre, en niant tout conseil de son ami Fouks. LE GUEN TACLE BONIFACE Jean-Marie Le Guen (ci-dessous) juge que le politologue Pascal Boniface, directeur de l’Iris (Institut de Relations internationales et stratégiques), devrait « savoir arrêter les jeux dangereux ». Interrogé par Radio J sur la thèse que développe Boniface dans son livre « les Pompiers pyromanes » à propos de Dieudonné, dont la « dérive antisémite » serait le « fruit conjoint de l’interdiction professionnelle décrétée par BHL et les instances communautaires », le ministre des Relations avec le Parlement a eu ce commentaire : « C’est un propos antisémite, me semblet-il, de dire que les juifs sont responsables de l’antisémitisme. Mais je ne veux pas penser que Pascal Boniface serait antisémite. »
C’est une décision « mûrie depuis de long mois », expliquet-il. Député socialiste du Morbihan et frondeur de la première heure, Philippe Noguès (photo) vient de franchir le pas. Dans un courrier adressé mercredi soir au patron du PS, Jean-Christophe Cambadélis, et à Bruno Le Roux, l’élu explique pourquoi il s’est finalement décidé à quitter le parti ainsi que le groupe socialiste à l’Assemblée. « Les solutions que propose le gouvernement entraînent de plus en plus clairement la gauche vers des positions sociales-libérales dans lesquelles je ne me reconnais pas. […] Le fossé entre les citoyens et la politique n’a jamais été aussi large, et je pense que nos incohérences et nos reniements y sont pour beaucoup », écrit Noguès, qui déplore un PS « se transformant peu à peu en un simple club de supporters des actions du gouvernement ». Surtout, le député ne croit plus en la capacité des frondeurs à faire bouger la ligne de l’intérieur. « Nous avons un peu dérangé politiquement, mais nos e orts ont été assez vains », constate-t-il. Philippe Noguès, qui siégera désormais à l’Assemblée en tant que non-inscrit, ne désespère pas d’être bientôt imité par d’autres. FROMANTIN S’ENTEND AVEC LES FÉMINISTES Jean-Christophe Fromantin n’est pas rancunier. Le député-maire de Neuilly a accepté de recevoir, le 5 juin à sa mairie, l’association Osez le Féminisme !, qui l’avait sollicité à propos de la proposition de loi sur la prostitution, débattue quelques jours plus tard en deuxième lecture dans l’Hémicycle. A la mi-février, la même association n’avait pourtant pas hésité à chahuter l’élu en débarquant en plein conseil municipal. En cause à l’époque : le vote du députémaire, proche de la Manif pour tous, contre la résolution présentée à l’Assemblée nationale visant à inscrire l’IVG comme un droit fondamental. Malgré cet épisode, l’association de défense des droits des femmes et le député-maire de Neuilly sont tombés d’accord. Le 12 juin, l’élu a soutenu, comme il l’avait fait en première lecture, la proposition de loi renforçant la lutte contre la prostitution.
LAGARDE SE MÉFIE DE SARKOZY
Impatients d’être confirmés comme candidats de la droite et du centre dans leurs régions, les leaders UDI Hervé Morin, François Sauvadet et Philippe Vigier ont pris l’initiative de rencontrer directement Nicolas Sarkozy pour en parler. Une façon de contourner Jean-Christophe Lagarde ? Le président de l’UDI traîne les pieds face au contrat « global » demandé par l’ancien chef de l’Etat, à savoir trois têtes de listes régionales contre l’engagement de participer à une primaire commune à l’automne 2016. « L’union est indispensable au premier tour, aux régionales comme à la présidentielle, et il est temps de se décider », estime Maurice Leroy, député de Loir-et-Cher.