Colmar, nouveau départ
MUSÉE UNTERLINDEN, COLMAR, RENS. : 03-89-20-15-51, WWW.MUSEE-UNTERLINDEN.COM.
Tout nouveau, tout grand. Après trois années de travaux, le Musée Unterlinden a été inauguré par François Hollande le 23 janvier. Rendu nécessaire par le développement des collections, ce chantier avait pour objectif de réunir l’ancien bâtiment du musée (le couvent dominicain du siècle) et celui, situé en vis-à-vis, des Bains municipaux construits au siècle. Le cahier des charges prévoyant une entrée unique, le cabinet d’architectes Herzog & de Meuron (les concepteurs de la Tate Modern à Londres, entre autres) a imaginé de relier ces deux constructions par un souterrain. Celui-ci traverse donc la place Unterlinden, désormais livrée aux piétons et débarrassée de sa gare routière. Pour l’occasion, on a également mis au jour le canal de la Sinn. A l’intérieur, côté Bains, la nouveauté réside dans la mise en place d’espaces consacrés aux expositions temporaires. Dans une grande salle aux allures de chapelle, on découvre l’expo inaugurale intitulée « Agir, contempler ». Balayant un large spectre (du siècle jusqu’à nos jours), elle présente des dessins et gravures de la collection du musée (Baldung, Schongauer, Callot, mais aussi Fautrier, Grosz, Bissier), des tableaux ou oeuvres de Jean de La Hire, Duchamp, Charles Ray, Je Wall ainsi qu’un ensemble de films. Ce méli-mélo n’est pas très concluant, n’o rant guère de repères ou de matière à réflexion pour le visiteur. Mais si l’on vient ici, c’est avant tout pour voir le célèbre retable d’Issenheim. Le chef-d’oeuvre de Grünewald, peint au début du siècle, a été « démantelé », ses panneaux étant désormais présentés sur une structure métallique qui permet de les voir de manière permanente. Le parcours se poursuit dans des salles où les dispositifs d’exposition (vitrines, cabinets d’art graphique et de photo) permettent d’apprécier au mieux les richesses d’une collection très étendue, depuis les pièces d’archéologie jusqu’à l’art contemporain. Sans oublier bien entendu les trésors de l’art gothique, du ainsi que des arts et traditions populaires. On l’aura compris, opération réussie pour cette rénovation doublée d’une extension. Sans arrogance, Herzog & de Meuron ont respecté la dimension patrimoniale du site tout en la dotant des éléments les plus modernes. Colmar, ville culturelle, vient d’entrer dans le siècle.