ON EN PARLE ?
Fashion weeks, c’est la révolution !
Un vent de changement sou e sur les podiums. Déjà, le très sérieux Council of Fashion Designers of America (CFDA) s’était interrogé sur la pertinence du calendrier et du format des actuelles fashion weeks, qualifiés par le styliste Tom Ford « d’un autre âge ». En cause : le nombre excessif (quatre par an) de shows, ne ménageant aucune respiration – nécessaire à la création –, et le délai trop long entre la présentation des collections et la commercialisation des pièces. La semaine dernière, la maison britannique Burberry a fait savoir qu’elle renonçait à l’agenda classique de la mode, annonçant sa volonté de ne plus faire, dès septembre prochain, que deux défilés par an (en février et en septembre) rassemblant les collections homme ET femme, tout en spécifiant que les articles seraient immédiatement disponibles à la vente. Bouleversant, du même coup, création, présentation et distribution. Après le mercato très fiévreux de ces derniers mois, le départ de Raf Simons et d’Alber Elbaz des maisons Dior
et Lanvin et les rumeurs sur de potentiels mouvements chez Saint Laurent Paris et Céline (voir p. 121), cette nouvelle grille et la possibilité de commander en direct, au moment même du show, auraient deux e ets immédiats : résoudre les di cultés de cadence et se reconnecter à une « audience globale », en capitalisant sur l’excitation du défilé, comme l’a précisé Christopher Bailey, le directeur général de la création chez Burberry. Quelques voix contraires dénoncent le côté potentiellement contreproductif de la mesure, craignant que la créativité ne se mette ainsi au pas du commercial.