POURQUOI ELLE ?
Katia Astafieff
QUI EST ELLE ?
« Je mesure moins de 1,60 mètre, j’ai du mal à porter un sac à dos de plus de 10 kg, mais on peut aisément faire le tour du monde toute seule en dehors des sentiers touristiques, sans être la descendante directe d’Alexandra David-Néel. » Voilà pour la phrase en guise de préambule de son dernier livre, dans lequel, avec le sens de l’humour et du décalage, elle revisite sur un ton familier le récit de voyage. De quoi désacraliser les cartes postales des Instagrameurs et la bobo-utopie du partir loin. « Il ne faut pas croire que le voyage est une exaltation perpétuelle, un émerveillement sans fin, une succession de découvertes et de rencontres. Les écrivains zappent. Les touristes mentent », déclaret-elle. Comme cette sublime plage, version lagon bleu et cocotiers, au Vietnam, où elle végète : « Ah… c’est beau le paradis. Mais qu’est-ce qu’on s’emmerde ! » Un point pour elle.
D’OÙ VIENT ELLE ?
Katia Astafie , 41 ans, est née en Lorraine. Après des études de biologie à Strasbourg, elle s’est spécialisée en communication scientifique. Aujourd’hui, elle travaille dans un jardin botanique à Nancy. Elle n’est pourtant pas du genre à regarder l’herbe pousser. Déjà, à 22 ans, elle faisait son sac, quittait le nid et s’envolait pour le Canada qu’elle traversait d’est en ouest, de Montréal à Vancouver. Depuis, à chacune de ses vacances ou quand elle décide de s’o rir une année sabbatique, elle enchaîne les road trips en solitaire. Elle compte déjà plus d’une quarantaine de pays au compteur. Son autre échappatoire reste l’écriture : elle s’est d’ailleurs fait remarquer dès 2011 avec un premier ouvrage, « Avec les loups : une jeune Française parmi les loups de Russie », retraçant la vie de Laetitia Becker, scientifique alsacienne.
QUE FAIT ELLE ?
Du Transsibérien aux tuk-tuk cambodgiens, des cratères panaméens aux déserts mongols, Katia Astafie compile dans ses récits près d’une dizaine d’années de périples en tout genre. Et ne baroude pas seulement le nez au vent. Etudiante à Moscou, professeur de français à Saigon ou à Ouagadougou, écovolontaire sur un projet de tortues marines au Karnataka, elle cumule les expériences, entre émerveillements et emmerdements, car « on trouve des personnes extraordinaires et des boulets aux quatre coins de la terre ». Elle avoue tout de même aimer « quand ça secoue un peu ». L’intrépide globe-trotteuse a ainsi survécu, malgré son gabarit de « gymnaste bulgare », à des Russes « sentant la bière et le poulet frit », à « une surprise-partie dans les steppes de Mongolie », aux « crachats des Chinois », aux « expats aux cheveux gris et gras » et même à une « cystite au Connemara ». La petite blonde n’a pas fini de découvrir le monde.