PHILIPPE DESMAZES/AFP
Pentecôte, Montebourg au mont Beuvray, il fait beau. Depuis quelques jours, le bruit court que l’ancien ministre de l’Economie de François Hollande fera des annonces. Les journalistes sont plusieurs dizaines à attendre l’arrivée de la vedette du jour. La montée ne va pas être une partie de plaisir, commentent les photographes. « Chaque année, c’est pire », dit l’un d’eux. Pire? Non. Avant le départ, des pools sont formés afin que des rotations permettent aux professionnels de travailler plus facilement. Montebourg arrive. Il sort de la voiture, aussitôt encerclé par les journalistes. C’est parti. On monte. Dans le sous-bois, la meute progresse dans l’ombre. Parfois, les photographes s’arrêtent pour « prendre un peu de champ ». Les appareils photo crépitent. Images statiques. On repart. Chacun cherche le bon angle. Il faut s’élever, les caméramen sont agglutinés devant les élus. On ne voit rien. Ou si peu : suivant le terrain, la tête de Montebourg apparaît, un sourire, un geste, un salut… Et puis la lumière surgit. Nous sommes sur le plateau au sommet du mont Beuvray, le panorama sur le massif du Morvan est superbe. Un pupitre est installé devant la table d’orientation. C’est là qu’il va parler, tout est prêt. Le ton est assuré, combatif, fougueux parfois. Les chômeurs, les exclus, les déçus, les immigrés, les migrants, les socialistes… Sera-t-il candidat à la présidentielle? L’ex-ministre lance un appel aux Français, « pour construire dans les mois qui viennent un grand projet alternatif pour la France ». Applaudissements, je prends encore quelques photos, et je m’éloigne en jetant un dernier coup d’oeil en arrière.