L'Obs

LES BONNES MANIÈRES Paris est un logo

La Ville Lumière se déploie en lettres capitales, au côté d’une tour Eiffel tricolore, sur des objets qui ne sont pas uniquement destinés à s’exporter auprès des touristes. Parigot cocorico !

- — par SÉVERINE DE SMET

Des tours Ei el et des Arcs de Triomphe en pagaille, du bleu-blanc-rouge en toile de fond… C’est comme si le patrimoine de la capitale était décliné en d’élégants fers de lance de la fierté parisienne, comme si les codes un peu kitsch plébiscité­s par les touristes devenaient furieuseme­nt tendance. Est-ce l’e et des attentats qui a renforcé la « Paris pride » ? Est-ce une manière de rappeler les grandes heures de la couture ? Est-ce là le signe que la classe nonchalant­e « à la parisienne » est devenue un slogan marketing ? Après, justement, l’essor des livres dédiés à l’art de vivre de la ville incarné notamment par Caroline de Maigret, le je-ne-sais-quoi parisien s’a che désormais carrément en logo. La Maison Kitsuné, fleuron de la mode branchée française, a conçu plusieurs collection­s autour de Paris : une gamme de tee-shirts, casquettes et sacs en toile avec le mot « Parisien » rebrodé, ou une ligne capsule pour le site Mr Porter – chemisette en popeline de coton ou short de bain – avec un imprimé rappelant les étiquettes de voyage vintage collées sur les vieilles valises en cuir usé. Côté femme, on peut compter évidemment sur Inès de la Fressange pour porter haut le flambeau du made in Paris. L’égérie et auteure des livres « la Parisienne » et « Mon Paris » (Flammarion) a récemment relancé la marque à son nom en utilisant des monuments emblématiq­ues de la capitale, dont la tour Ei el, ainsi que les trois couleurs du drapeau français pour imprimer de sa patte l’art de vivre hexagonal et surtout parisien. Et elle n’est pas la seule. Dans tous les domaines, la référence à Paris fait irruption. Mariage Frères propose ainsi « une collection ultrachic de thés festifs et éblouissan­ts, à l’image de Paris ». Colette, le temple du shopping pointu de la mythique rue Saint-Honoré, a sélectionn­é des pots de Confiture parisienne, marque créée par deux jeunes femmes passées par la restaurati­on et la communicat­ion dans le bio, qui citent Yves Saint Laurent à la source de leur inspiratio­n : « Il y a la confiture qui se tartine et il y a la confiture qui se mange à la petite cuillère. » Le chic parisien passe aussi à table. Même Disney, toujours à l’a ût des tendances de marché fortes, vient de lancer une ligne « Minnie Parisienne », avec l’iconique souris gri onnée façon croquis de couturier, vêtue d’un trench ceinturé ou enfourchan­t un vélo en petite robe noire, arborant la même moue qu’une parfaite Instagrame­use de la capitale… Nouvelle venue dans le paysage du vestiaire de la petite et jeune fille, la marque Les Coyotes de Paris s’inspire de l’image de l’enfant citadin, caban et cheveux flous, courant dans les rues du 4e arrondisse­ment. Surprise : l’enseigne a été fondée à… Amsterdam. Qu’importe le lieu, pourvu qu’on ait l’ivresse parisienne !

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LES COYOTES DE PARIS.

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