Serrer la main
Où l’on voit que c’est parfois tout une a aire
Obama serre la main d’un survivant de la bombe d’Hiroshima. » On peut en e et le dire ainsi. On pourrait mieux dire : Un survivant d’Hiroshima serre la main d’Obama. C’est le survivant qui a tout le mérite, n’est-ce pas, mais n’accablons pas Obama. Quand l’autre survivait, il n’était pas né. En cette a aire, d’ailleurs, le mérite du survivant serait encore plus grand de serrer la main de son empereur mais il est probable (il y a longtemps que nous n’avons pas consulté le manuel du savoir-vivre au Japon) qu’un Japonais n’est pas digne de la lui serrer. Du temps d’Hiroshima, il était digne de mourir pour l’empereur et il n’y a pas manqué. Si l’empereur, en retour, avait dû leur serrer la main à tous !
Ces histoires de serrement de mains. A l’âge du collège, nous semble-t-il, on ne serrait pas la main de ses professeurs. La leur serre-t-on aujourd’hui ? En Suisse, du moins l’alémanique, se renseigner pour les autres, la coutume est que l’élève et le professeur se serrent la main au début et à la fin des cours. Comme au tennis. Au tennis, en plus, on serre la main de l’arbitre. On n’en est pas à la présence d’arbitres dans les salles de classe, vous feraient volontiers remarquer Eric Mammour ou Alain Ronchonneau, mais avec tous ces immigrés qui viennent jusque dans nos campagnes, il ne les étonnerait pas qu’on soit bientôt contraint d’en arriver là.
Laissons-les à leurs divagations. Un collège de Suisse alémanique s’est trouvé d’avoir à résoudre un problème soulevé par deux jeunes garçons d’origine syrienne et de confession musulmane qui refusaient de serrer la main de leurs professeurs du sexe féminin. Ils sont des milliers à le faire sans histoire, déjà bienheureux de se trouver en ce moment en Suisse plutôt qu’en Syrie, mais ces deux-là ne voulaient pas entendre la voix de la raison (qui pour eux n’est pas celle d’Allah). Le collège, provisoirement, les avait dispensés du contact impur.
Des provisoires durent toujours. Celuici fut rapidement dissipé. Les autorités supérieures viennent de trancher. Pas de dispense. Pour personne. Tout le monde, en Suisse, se serre la main. Les grands principes l’exigent. L’opinion publique. La sagesse. Les lois de l’hospitalité qui commandent à celui qu’on reçoit de se plier aux coutumes de qui accueille. La politesse, quoi. Des amendes (en franc suisse) sont prévues pour les récalcitrants. L’exclusion du collège. Mammour et Ronchonneau, cependant, garderont leurs jumelles pointées sur la Suisse. Voyez-vous que la Suisse céderait ? Il y va de notre civilisation. Hiroshima, rien à côté.
Obama, en tournée d’adieu, était passé par le Vietnam. Là aussi, beaucoup de mains à serrer. Le principal n’était pas là. Il s’agissait de commerce. Les Etats-Unis décrétaient de longue date un embargo sur les armes pour le Vietnam. Obama, par sa visite, annonçait au monde la bonne nouvelle : l’embargo est levé. L’amitié à reconstruire entre les Etats-Unis et le Vietnam atteint son point d’achèvement. Réjouissons-nous ? Ben, s’ils y tiennent mais ces ventes d’armes tous azimuts ne nous disent rien qui vaille et ce n’est pas au moment où l’on célèbre les morts de Verdun qui ont enrichi nombre de salopards qui fabriquaient celles de l’époque que nous risquons de changer de sentiment.
Nos gabelous, à Verdun et ailleurs, avaient compté leurs morts. Aussi, pour le 14-Juillet de 1919, furent-ils conviés à défiler. Invitation non renouvelée. Après avoir invité, première fois dans l’histoire, les gardiens de prison pour le défilé du 14-Juillet de 2016, notre président de la République, annonce-t-on, ré-invite les douaniers. C’est pas tout ! Première fois aussi, les drones militaires seront de la fête, vous savez, ces engins qui tuent sans aucun risque, à des milliers de kilomètres. Le seul risque, c’est quand les autres d’en face en auront à leur tour. Profitons-en, du défilé.
Dispensés du contact impur